Motivation scolaire et adaptation psychosociale d'élèves du secondaire scolarisés en classe de prolongation de cycle
Thèse ou mémoire
2012-10 (octroi du grade: 2012-12-03)
Auteur·e·s
Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
MaîtriseRésumé·s
Depuis la mise en place de la réforme, il y a plus de dix ans, les directions d’établissement sont tenues de trouver des solutions alternatives au redoublement, afin d’aider les élèves en difficulté à rattraper leur retard. C’est afin de répondre à cet impératif que la classe de prolongation de cycle a été mise en place dans les écoles secondaires. Des élèves en fin de 1er cycle, jugés incapables de poursuivre au cycle supérieur, y sont regroupés et pendant une année, ils bénéficient de mesures de soutien afin d’atteindre le niveau de compétence attendu (plus précisément en français en en mathématiques) pour pouvoir vivre un passage réussi au second cycle. Peu de résultats de recherches sont toutefois disponibles quant à l’efficacité de cette modalité. La présente étude vise donc à estimer l’incidence de deux modèles de prolongation de cycle (co-enseignement et avec enseignant unique), sur la motivation et l’adaptation psychosociale des élèves. Ainsi, les élèves qui expérimentent un modèle de co-enseignement demeurent en groupe fermé et sont accompagnés par trois enseignants titulaires qui se partagent la responsabilité de la quasi-totalité des composantes du programme de formation. Les élèves qui expérimentent un modèle avec enseignant unique demeurent eux aussi en groupe fermé, mais sont encadrés par une seule enseignante titulaire qui assume la responsabilité des enseignements en français et en mathématiques. Les autres matières sont enseignées par des spécialistes. Cent trente-quatre élèves au total, fréquentant trois écoles secondaires francophones montréalaises situées en milieu défavorisé, ont donc formé les groupes expérimentaux et témoins. En début et en fin d’année, les participants ont répondu à un questionnaire d’enquête mesurant l’évolution de leur motivation générale pour les apprentissages, de leur motivation spécifique aux disciplines, de leur adaptation psychosociale, de même que certaines facettes de leurs relations avec leurs pairs, leurs enseignants et leurs parents. Les résultats d’analyses de variance multivariées à mesures répétées (MANOVA) et des tests univariés subséquents permettent d’observer, chez les élèves qui ont expérimenté la prolongation de cycle en co-enseignement, une augmentation de leur sentiment de compétence général vis-à-vis l’école. De plus, leurs buts de performance-évitement et leur anxiété sociale ont diminué. Chez les élèves qui ont expérimenté la prolongation de cycle avec enseignant unique, ce même sentiment de compétence vis-à-vis l’école et celui spécifique au français ont augmenté. En revanche, ces derniers s’expriment plus négativement que leurs homologues en ce qui concerne leur intérêt général envers l’école, leur sentiment d’appartenance à leur école et leurs relations avec leurs pairs. Ces résultats indiquent donc que cette mesure a un effet mitigé sur la motivation et l’adaptation psychosociale des élèves. De plus, les quelques bénéfices perçus peuvent être la conséquence du fait de se retrouver dans un environnement scolaire moins compétitif. Cela dit, il apparaît important de préciser que les enseignants qui ont testé le modèle de co-enseignement en étaient à une première expérience. Leurs pratiques sont susceptibles de se bonifier, ce qui laisse croire que des résultats plus disparates pourraient éventuellement être observés entre ces deux modèles de prolongation. Par ailleurs, la pérennité des gains observés est inconnue. En conséquence, il conviendrait de poursuivre cette étude pour être en mesure de déterminer si ceux-ci sont durables dans le temps et afin de constater la pleine mesure de l’efficacité du modèle de prolongation de co-enseignement. Since the implementation of the education reform, over ten years ago, school administrators are required to focus on other measures to help students with difficulties catch up rather than grade retention. It is with this intent that the prolongation class was set up in high schools. Students at the end of the 1st cycle, deemed unable to continue to the upper level, are grouped together in this class, for a year, and enjoy different support measures to achieve the level of competency expected (more specifically in Language arts and mathematics), in order to experience a successful transition to the 2nd cycle. Very little empirical research is available regarding the effectiveness of this modality. This study aims to estimate the impact of two different prolongation models (co-teaching and single teacher) on students’ motivation and psychosocial adjustment. Students in the co-teaching model remain in a closed group and are accompanied by three teachers who share the responsibility for almost all components of the program. Students with a single teacher also remain in a closed group, they have a home room teacher who handles lessons in Language arts and mathematics while other subjects are taught by specialist teachers. One hundred and thirty four students, attending three French high schools, located in low SES (socioeconomic status) districts of Montreal, formed experimental and control groups. At the onset and at the end of their year of prolongation, participants completed a questionnaire that targeted their general academic motivation, their domain-specific motivation, their psychosocial adjustment, and some aspects of their relations with their peers, their teachers and their parents. Results of multivariate analysis of variance (repeated measures MANOVA) and subsequent univariate tests show that competency beliefs increased among students who experienced the co-teaching prolongation model. In addition, their performance-avoidance goals and social anxiety decreased. Among students experiencing prolongation with a single teacher, general and Language arts competency beliefs increased, however, they expressed themselves more negatively than their counterparts regarding their interest in schooling, their sense of belonging to their school and their relationships with their peers.These results indicate that this measure has a mixed effect on students’ motivation and psychosocial adjustment. Perceived gains may be due to being in a less competitive school environment. That being said, it is important to mention that teachers who tested the co-teaching model were using it for the first time. Their practices are likely to improve, in which case, more disparate results could potentially be observed between the two prolongation models. Since the sustainability of these gains is unknown, this study should continue in order to observe whether they are long lasting as well as, to measure and determine the full effectiveness of the co-teaching prolongation model.
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