The practice of persian piano in Iran from 1879 to 1979
Thesis or Dissertation
Abstract(s)
Le piano, instrument de musique occidental, détient une position historique unique dans la musique persane. La musique d’Iran est constituée à partir d’un repértoire canonique classique qui fait état de caractéristiques transmises de génération en génération, avec quelques innovations apportées au fil du temps. Lorsque des échelles musicales ont été portées sur un piano à Téhéran dans les années 1870, les membres de la cour impériale étaient le seul public témoin de l’évènement. À l’époque, Sorourolmolk, musician du palais Qajar sous le règne de Nāsseredin Shah Qajar (1848-1896), a tenté de changer l’accordage du piano et de jouer les airs traditionnels persans, inspirés par les techniques du santur et du tār. Ainsi, la pratique du piano en Iran a immédiatement été associée à la musique qui existait déjà depuis des générations. On parlera alors de “piano persan.” Plus tard, l’élite instruite de la société et les étudiants de la première école de musique militaire à Téhéran (Sho’beh-ye Music-e Dārolfonoun) ont été parmi les premiers “praticiens” du piano Persan.
Cette thèse étudie l’art du piano persan à Téhéran depuis son introduction dans les années 1880 jusqu’à la revolution de 1979.
Durant cette période, la pratique du piano persan a progressivement mûri, culminant dans les compositions et interprétations de Moshir Homāyoun-e Shahrdār (1886-1969), Mortezā Mahjoubi (1900-1965), et Javād Ma’roufi (1915-1993). Mahjoubi est considéré comme le plus eminent compositeur et interprète qui a instauré le piano traditionnel persan (Piano-ye Sonnati) comme une forme d’art distinctive. Les éléments les plus remarquables du piano persan traditionnel, les techniques de jeu, et les systèmes de réglage en microtones, de même que les innovations apportées à la pratique canonique par Ma’roufi, constituent les axes principaux de cette recherche.
En outre, avec l’essor de la musique classique occidentale, la pratique du piano persan qui était presque entièrement fondée sur des techniques instrumentales ainsi que sur des formules et mélodies persanes autochtones n’a pas été maintenue au sein du Téhéran du XXe siècle. Le piano classique occidental coexista alors avec le style persan.
Ce mémoire s’attache donc à étudier la place du piano classique occidental dans la société persane en présentant les contributeurs majeures en ce demaine, ce qui comprend aussi le style de Emanuel Melik-Aslāniān (1915- 2003). Cette recherche met aussi un accent particulier sur les claviéristes femmes, leur enseignement, leur style de jeu et leur performances publiques de la période de Qajar à celle de Pahlavi.
Aujourd’hui, on constate de plus en plus de tentatives prometteuses pour revitalizer l’art du piano persan. Cela est particulièrement vrai pour le style de Mahjoubi dont l’héritage remarquable marque l’histoire d’évolution de la pratique du piano persan. Actuellement, la meilleure élève de Mahjoubi, Madame Fakhri Malekpour, enseigne le style traditionnel du piano persan en cours privés à Téhéran. L’effort fait pour éveiller l’interêt et former une nouvelle génération de pianistes pourrait faire en sorte qu’à l’avenir, cette forme unique d’art de piano sera plus connue et advantage pratiquée aux côtés des autres styles pianistiques. Piano, a western musical instrument has a unique historical position in Persian music. Iran has its own music as part of its culture, a classical canon with an enduring repertoire and characteristic techniques handed down from generation to generation with some improvements made along the way. When the first keys were played on a piano in Tehran in the 1870s, the members of the imperial court were the exclusive audience.
At the time, Sorourolmolk, the master musician of the Qajar palace during the reign of Nāsseredin Shah Qajar (1848-1896), attempted to change the tuning of piano and play traditional Persian tunes in a way inspired by santur and tār techniques. Thus, the practice of piano in Iran was immediately associated with the music that had already existed for generations. This would eventually become known as “Persian piano.” Later, the educated elite of the society, and students of the first military music school in Tehran (Sho’beh-ye Music-e Dārolfonoun) were among the first practitioners of Persian piano.
This dissertation studies the art of Persian piano in Tehran from its introduction in 1880s until the Revolution of 1979.
During this period, Persian piano practice gradually matured, culminating in the compositions and performances of Moshir Homāyoun-e Shahrdār (1886-1969), Mortezā Mahjoubi (1900-1965), and Javād Ma’roufi (1915-1993). Of this group, Mahjoubi is considered the most prominent composer and performer, and is the one credited with establishing Persian piano as a distinctive art form. This study looks at his work, and also focuses a spotlight on Ma’roufi’s style and contributions to Persian piano. With regard to the most notable elements in traditional Persian piano, the dissertation offers a thorough analysis of the techniques and tuning systems linked to the Persian microtone, and explores innovations in the canonic practice of traditional Persian piano.
With the rapid expansion of western classical music in Iran in the twentieth century, the practice of Persian piano based almost entirely on indigenous Persian instrumental techniques, forms, and melodies, no longer held an exclusive place in piano performance. Accordingly the dissertation moves on to the practice of piano in Iran in the twentieth century and finds that Western classical piano co-existed with the Persian style. The study delves into the establishment of the western classical piano in Persian society and presents the major contributors in this field including Emanuel Melik-Aslāniān (1915- 2003). The dissertation places particular emphasis on female keyboard players, their musical education, style of play, and public performances from the Qajar period through the Pahlavi era.
Today, promising attempts to revitalize the art of Persian piano are on the rise. This is especially true for Mahjoubi’s style whose outstanding legacy marks a milestone in the evolution of Persian piano practice. Presently, Mahjoubi’s best student, Fakhri Malekpour, is teaching the traditional style of Persian piano in private lessons in Tehran. The effort to awaken interest, and to train a new generation of practitioners just might mean that this unique form of piano art will become more well known and practiced alongside other pianistic trends on into the future.
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