The concept of unlearning in art histories and women’s art praxes : the case studies of Emily Carr (1871-1945) and Gabriele Münter (1877-1962)
Thesis or Dissertation
2021-09 (degree granted: 2023-09-13)
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DoctoralDiscipline
Histoire de l'artAbstract(s)
Cette thèse étude le concept de désapprentissage en histoire de l’art moderne, notamment tout au long du XIXe siècle dans une perspective féminine et internationale. La thèse explore les processus qui ont permis un changement de paradigme, afin de comprendre les mécanismes qui ont porté à une révolution esthétique moderne. Désapprendre apparaît pour la première fois dans des écrits pédagogiques sur l’art en Angleterre à la fin du dix-huitième siècle, ce concept est mobilisé afin d’analyser le travail de deux femmes artistes modernes, Emily Carr (1877-1945) et Gabriele Münter (1877-1962). Par deux études de cas comparatifs, la recherche met en évidence la force émancipatrice de la praxis de désapprendre dans l’art des femmes avec l’aide d’un corpus qui investigue les processus communs, les techniques et les éléments de tentions d’une artiste emblématique de la modernité canadienne et sa contemporaine allemande dans l’ère coloniale. Cette perspective transnationale permet de réévaluer le rôle des femmes artistes dans la création des histoires de l’art moderne.
La première partie de la thèse trace l’apparition du concept de réapprentissage comme un moyen d’émancipation de l’académie, pour une expression authentique et simple. Clairement explicité pour la première fois dans les Discourses on Art de Sir Joshua Reynolds, l’idée de désapprentissage évolue à travers du 19e siècle dans les théories anglo-saxonnes comme celles de William Blake, de John Ruskin, de William Morris, et jusqu’au vingtième siècle par la théorie de Roger Fry qui postule les processus de réapprentissage comme un retour aux arts anciens par une lecture anthropologique de l’avant-garde internationale. La deuxième partie de la thèse explore le désapprentissage comme une praxis artistique propre aux femmes artistes de la fin de siècle. Selon l’hypothèse de la thèse, c’est le désapprentissage qui développe la force émancipatrice de ces femmes artistes par des pratiques promues par le biais de l’art autochtone de la Colombie-Britannique (Carr) et l’art populaire bavarois (Münter) de proximité. Ce processus est facilité par la mobilité, l’ironie et les technologies accessibles aux femmes. Compris comme un « amnesie intentionelle » (Baldacchino), désapprendre a pour but de s’affranchir (par l’éducation et de l’éducation) dans leurs pratiques artistiques avec l’aide des objets familiers. This thesis studies the concept of unlearning in the history of modern art during the long nineteenth century from a feminine and international perspective. The thesis explores alternative artistic processes to understand the mechanisms that led to a modern aesthetic revolution in the Western image tradition. Unlearning appears for the first time in pedagogical writings on art in England at the end of the eighteenth century. This thesis uses the concept to analyze the work of two modern women artists, Emily Carr (1877-1945) and Gabriele Münter (1877-1962). Through two comparative bodies of work, my research highlights the emancipatory force of their praxes of unlearning. This corpus investigates the common processes, techniques and incongruencies of an emblematic artist of Canadian modernity and her German contemporary in the colonial era. This transnational perspective makes it possible to reassess the role of women artists in creating modern art histories.
The first part of the thesis traces the appearance of unlearning as a means of emancipation from art education in favour of an authentic and simple expression. First appeared in Sir Joshua Reynolds’ Discourses on Art, the idea of unlearning evolved through the nineteenth century in Anglo-Saxon theories such as those of William Blake, John Ruskin, and William Morris. At the beginning of the twentieth century, Roger Fry developed an aesthetic theory which postulates a “retrogressive movement” as a return to the ancient arts through an anthropological reading of the international avant-garde of Post-Impressionism. The second part of the thesis explores unlearning as an artistic praxis specific to women artists of the fin de siècle. Unlearning is understood as a “willed forgetfulness” (Baldacchino) aiming for emancipation through education as much as from education and ultimately gaining autonomy through art. Facilitated through technologies, mobility and irony, their unlearning gets exemplified by a close study of their private book collections and transposed onto their respective ethno-artistic project: With Indigenous art from British Columbia (Carr) and Bavarian folk art (Münter).
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