Les interventions musicales chez les enfants, les adolescents et les adultes émergents en contexte de soins en santé mentale : une revue de la portée

Abstract

Selon l’Organisation mondiale de la santé (2020), environ un jeune sur six a un trouble de santé mentale. En psychiatrie, les approches innovatrices sont privilégiées dans le traitement des jeunes et la musique est de plus en plus utilisée. Bien que les effets des interventions musicales aient été investiguées dans plusieurs contextes cliniques, peu d’études se sont penchées spécifiquement sur leurs effets en psychiatrie. Le présent essai consiste en une revue de la portée visant à dresser le portrait actuel de la littérature afin de fournir des recommandations pour la pratique clinique en soins de santé mentale et la recherche future dans ce domaine. Les objectifs de cette revue sont 1) d’identifier les caractéristiques des jeunes bénéficiant des interventions musicales, 2) décrire les types et les particularités de ces interventions, 3) leurs visées cliniques, ainsi que 4) recenser les résultats provenant des études sélectionnées selon leurs devis de recherche. Trois bases de données informatisées (PsychINFO, PubMed et CINALH) ont été sondées afin de répertorier les études portant sur les interventions musicales offertes chez les enfants, adolescents et adultes émergents dans différents contextes de soins psychiatriques (unité d’hospitalisation interne, clinique externe, milieux résidentiels). Vingt-trois études ont été retenues par la méthode de recension PRISMA. Les résultats démontrent que des jeunes âgés de 3,5 à 25 ans avec des diagnostics de santé mentale et des comorbidités variés participent aux interventions musicales. La musicothérapie est l’intervention la plus étudiée et la visée clinique la plus commune est l’amélioration des compétences sociales. Les résultats mettant en évidence des interventions musicales, des devis de recherche et des résultats hétérogènes, il est donc préliminaire de conclure sur l’efficacité des intervention musicales. Elles semblent cependant avoir des effets bénéfiques sur les symptômes en lien avec le trouble du spectre de l’autisme, les symptômes dépressifs et les habiletés sociales. De plus, comme les interventions musicales sont largement appréciées par les jeunes ayant des enjeux de santé mentale et ont une pertinence transdiagnostique, elles s’avèrent être une avenue de traitement complémentaire intéressante en psychiatrie. D’autres études standardisées, détaillant de façon exhaustive les interventions musicales et augmentant la généralisation et l’inférence causale des données produites, sont néanmoins nécessaires afin de continuer à investiguer leurs effets cliniques.

According to the World Health Organization (2020), approximatively one in six youths experience mental disorder. As recent trends in psychiatry seek new approaches to favour youth’s recovery, music has been increasingly used in health and psychosocial intervention. While music interventions have been studied in various contexts, little attention has been paid to the effects of music interventions offered in mental health settings specifically. The current essay is a scoping review providing an overview of the current available evidence and state of research in this field to inform practise in mental health treatment and further research. The aims are to 1) determine the particularities of youth who participate in music interventions, 2) define the types, characteristics of delivery and 3) clinical aims and 5) circumscribe the outcomes. Three computerized databases (PsychINFO, PubMed and CINALH) were surveyed to identify studies exploring music interventions with children, teenagers and emerging adults in various mental health settings (inpatient hospitalisation, outpatient treatment and residential treatment programs). Twenty-three studies were retained using the PRISMA review method. Youth aged from 3.5 to 25 years old with various mental health conditions and comorbidities participated in music interventions. Among those, music therapy was the most commonly investigated and improving social skills was the most frequent clinical aim addressed. Considering the heterogeneity of music intervention’s characteristics, research designs and outcomes, it is challenging to conclude to the effectiveness of music interventions. However, music interventions seem to have positive effects on depressive symptoms, symptoms associated with autism spectrum disorder and social skills. Furthermore, as they are mostly appreciated by youth and have a transdiagnostic relevance, they appear to represent a promising complementary approach to usual psychiatric care. Further standardized research, detailing music intervention descriptions and creating conditions for generalizability and stronger causal inferencing, is although necessary to continue investigating music interventions’ clinical effects.