La petite fille qui aimait trop le langage : les enfants de langage, ou construire son identité par l’énonciation
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Revue critique de fixxion française contemporaine ; no. 17. Enfance, pp. 36-45.Publisher(s)
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Cet article examine comment la narratrice du roman La petite fille qui aimait trop les allumettes s'inscrit en tant qu'enfant de langage, personnage d’enfant dont l’existence est avant tout littéraire. D’abord, par sa tendance à ne pas correspondre aux normes – notamment par son érudition sur des sujets pointus qui contraste avec sa méconnaissance d'éléments de la vie courante –, la narratrice nous convainc qu'elle est fondamentalement autre, et que son identité est fortement marquée par l'altérité ou, suivant les mots de Paul Ricoeur, l'ipséité. Puis, il nous apparaît évident que le langage employé par la narratrice du roman se met avant tout au service de la présentation d'elle-même qu'elle veut faire, c'est-à-dire que son identité est construite principalement par une énonciation si particulière qu’on la dit idiolectale. Ainsi, l’identité de la narratrice correspond davantage à comment elle dit les choses qu'à ce qu'elle dit.