Vers une muséographie numérique : l’impression 3D en tant que dispositif de traduction auprès de publics malvoyants et aveugles
Thesis or Dissertation
2018-04 (degree granted: 2018-06-19)
Author(s)
Advisor(s)
Level
Master'sDiscipline
Histoire de l'artKeywords
- Histoire de l’art
- Muséologie
- Peinture
- Handicap visuel
- Non-public
- Public empêché
- Accessibilité
- Médiation
- Numérique
- Impression 3D
- Art history
- Museology
- Painting
- Visual handicap
- Impeded audience
- Mediation
- Digital
- 3D printing.
- Communications and the Arts - Art History / Communications et les arts - Histoire de l’art (UMI : 0377)
Abstract(s)
Bien qu’on eût tôt fait de considérer les personnes atteintes de problèmes de vision comme un non-public, plusieurs études suggèrent que l’accès à l’art et à la culture pourrait constituer un vecteur d’inclusion sociale pour celles et ceux qui sont atteints de cécité partielle ou totale. Or, le discours des musées, ainsi que la prédominance de l’« ocularité » dans les approches de l’art, ont longtemps favorisé l’accès à des publics plus généraux, et surtout, physiologiquement aptes à tirer avantage d’une médiation principalement visuelle. Depuis 2015, l’apparition de nouvelles politiques d’accessibilité a fortement contribué à renverser cette tendance en encourageant les musées à s’adresser également à ces « publics empêchés », c’est-à-dire placés dans différentes situations d’exclusion sociale à cause de leur handicap. Cette volonté d’accroître l’accessibilité et l’accès à la culture se traduit, entre autres, par l’élaboration de nouvelles formes de médiation. Ainsi, davantage d’options sont désormais proposées aux publics malvoyants et non-voyants : audioguides mains libres, visites adaptées, dessins et plans en reliefs, descriptions en braille, etc. Les institutions muséales font aussi preuve d’ouverture en redonnant progressivement la place qui revenait autrefois au toucher comme modalité d’appréhension esthétique. Ils reconnaissent, de ce fait, l’impact d’une médiation tactile sur l’expérience du visiteur.
L’objectif de ce mémoire est d’envisager comment les technologies, plus précisément l’impression 3D, peuvent être utilisées pour « traduire » tactilement une œuvre peinte, donc bidimensionnelle, afin de rendre la couleur accessible à un public atteint de problèmes de vision. Pour ce faire, nous réaliserons deux prototypes de traduction tactile, représentant une œuvre d’Alfred Pellan. Cela nous amènera aussi à évaluer concrètement des solutions pour le milieu muséal. Notre mémoire s’articule autour de trois axes majeurs : la contextualisation et l’analyse des éléments clés, l’apport des technologies et le renouvellement du rapport à l’œuvre grâce à une traduction tactile. Par cette recherche, à la fois expérimentale et qualitative, nous souhaitons contribuer à l’adaptation de nouvelles technologies au monde muséal, et alimenter du même coup le dialogue sur les politiques d’accessibilité et qui permettent de mieux lier les publics atteints d’un handicap visuel aux œuvres significatives de l’histoire de l’art et pour notre culture commune. Although people affected by problems of vision have often been excluded from the public to whom media and culture are often directed, several studies suggest that access to art and culture could help include them socially. However, the discourse of museums, as well as the dominance of "ocularity", have for a long time favoured access to more general audiences, which were physiologically able to benefit from a predominantly visual mediation. Since 2015, the emergence of new accessibility policies has strongly contributed to reversing this trend by encouraging museums to also address these "impeded audiences", those socially excluded in different ways because of their disabilities. This desire to increase accessibility and access to culture is reflected, among other things, in the development of new forms of mediation. Thus, more options are now available to visually impaired and blinds: hands-free audioguides, adapted tours, drawings and plans in relief, Braille descriptions, and so on. Museum institutions are also showing an attitude of inclusiveness by gradually restoring the place that once belonged to touch as a form of apprehension. They are recognizing the impact of a tactile mediation on the visitor's experience and how this can affect the way in which they understand the cultural content presented to them.
The objective of this master’s thesis is to demonstrate how technologies, more specifically 3D printing, can be used to tactilely "translate" a painted, therefore two-dimensional work of art, in order to make colour accessible to an audience with visual impairments. The creation of two tactile prototypes, representing a painting by Alfred Pellan, should enable us to renew the question of how we make in relation to these new technological means of production and to concretely evaluate solutions for the museum environment. This master’s thesis is therefore structured around three major axes: contextualization and analysis of key elements, the contribution of technologies, and the renewal of the relationship to the artwork through a tactile translation. Through this experimental and qualitative research, we hope to contribute to the adaptation of new technologies to the museum world, thereby fostering dialogue on accessibility policies and helping to better link visually impaired audiences to important artworks of our world and, from a broader perspective, to Art History.
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