Abstract(s)
Ce mémoire de maîtrise est une étude d’un phénomène émergent, le biohacking. Depuis 2008 et la création du groupe Boslab à Boston, le biohacking se pratique dans différents groupes autour du monde. Les biohackers se réunissent autour d’un vivant que l’on ne découvre plus mais que l’on fabrique. Ils hackent, bricolent le vivant et son code génétique, comme l’on hackerait un programme informatique. À travers une ethnographie qui suit la création du groupe de biohacking de Montréal, mais aussi à travers une ethnographie en passant dans différents groupes d’Europe et d’Amérique du Nord, je propose de comprendre le phénomène du biohacking à travers une étude médiatique du vivant. Ainsi, je propose de penser le vivant comme un medium, entendu comme un intermédiaire, un moyen, mais surtout un milieu. Un milieu qui permet de placer la notion de relation au centre de la réflexion, plutôt que sur l’objet en lui même. Un milieu dans lequel des groupes se développent, vivent et cohabitent à l’intérieur d’une communauté plus grande. Des groupes qui échangent des matériaux, des connaissances et des pratiques, entres eux, mais aussi avec les grandes institutions. Cette recherche propose de repenser notre rapport au vivant pour comprendre un phénomène à la base d’une révolution scientifique et sociale.
This thesis is a study of an emerging phenomenon, biohacking. Since 2008, and the
creation of the Boslab in Boston, biohacking is practiced in different groups around
the world. Biohackers meet around the idea that the living is no longer discovered
but made. They hack, tinker the living and its genetic code, like one would hack a
computer program. Through an ethnography that follows the creation of the
biohacking group of Montreal, but also through an ethnography in different
groups in Europe and North America, I propose to understand the phenomenon
of biohacking through a media study of the living. I propose to think of the living
as a medium, understood as an intermediary, a support, but above all an
environment. A medium which places the notion of relation at the center of the
reflection. An environment in which groups develop, live and cohabit in a larger
community. These groups exchange materials, knowledge and practices, among
themselves, but also with major institutions. This research proposes to rethink our
relationship with the living to understand a phenomenon which could very well
be the basis of a scientific and social revolution, biohacking.