La migration pour études : l’expérience de retour des diplômés guinéens dans leur pays d’origine après une formation au Canada
Thesis or Dissertation
2011-11 (degree granted: 2012-02-02)
Author(s)
Level
DoctoralDiscipline
SociologieKeywords
- Migration
- études
- retour
- non-retour
- diplômés guinéens
- insertion professionnelle
- familiale sociale
- précarité
- Guinée
- Canada
- Migration
- studies
- return
- non-return
- Guinean graduates
- professional insertion
- family society
- precariousness
- Guinea
- Canada
- Education - Sociology of / Éducation - Sociologie de l’éducation (UMI : 0340)
Abstract(s)
Notre recherche a pour objet la migration pour études et plus précisément l’expérience de retour et du non-retour des diplômés guinéens formés au Canada. Elle repose sur une démarche qualitative. Prenant appui sur des matériaux discursifs issus d’entrevues individuelles dans deux sites (en Guinée et au Canada), auprès d’un échantillon de trente et un diplômés, notre étude s’est attachée, dans un premier temps, à faire ressortir les motivations des étudiants à « retourner au pays » à la fin de leurs études au Canada ou, à l’inverse, à demeurer dans le pays d’accueil. Dans une seconde phase, la recherche s'est intéressée au devenir des enquêtés après leurs études et en particulier à l’insertion ou réinsertion sociale, familiale et professionnelle des diplômés retournés en Guinée ou installés au Canada. Enfin, notre étude examine les perspectives d’avenir de l’ensemble de nos répondants; leurs satisfactions et frustrations après le retour en Guinée ou l’installation au Canada, le bilan qu’ils tirent de leur expérience de migration pour études mais aussi les perspectives de retour éventuelles et les liens que ceux qui sont restés entretiennent avec leur pays d’origine.
Pour les diplômés retournés en Guinée, l’analyse des données montre que les « perspectives d’emploi et de promotion » ont joué un rôle central dans leur décision de rentrer. Ils sont également nombreux a déclaré avoir choisi le retour pour des raisons familiales. Certains justifient aussi leur retour par « la volonté de servir le pays ». Si l’insertion familiale a été facile pour la plupart des diplômés retournés en Guinée, la réinsertion sociale, le retour à des pratiques sociales et à un environnement précaire « qu’ils avaient oublié » semble en revanche avoir été moins aisé. Sur le plan professionnel, le séjour canadien est perçu comme ayant eu un impact très positif sur leur carrière. Les diplômes canadiens semblent très valorisés en Guinée et les réseaux canadiens que les diplômés ont pu établir lors de leur séjour sont aussi très utiles.
La possibilité de trouver un emploi décent au Canada domine également le discours des répondants qui ont choisi de demeurer au pays d’accueil après leur formation. Les répondants ayant choisi de demeurer au Canada évoquent également fréquemment l’idée de « sacrifier » leur retour au profit de « l’avenir » des enfants. La politique de l’immigration canadienne par « l’incitation » de demeurer au Canada après les études ont aussi influencé certains diplômés dans leurs décisions de ne pas retourner. Même s’ils évoquent fréquemment l’emploi pour justifier leur installation au Canada, nos répondants restés au Canada ne trouvent pas facilement un travail qui correspond à leur formation et doivent souvent se contenter de « petits boulots ». Plusieurs pointent du doigt le «bilinguisme» et la «discrimination» en milieu de travail comme obstacles majeurs. Enfin, pour bon nombre d’entre eux le « retour au pays » est une perspective jamais écartée, la plupart n’ont jamais coupé le lien avec leur pays d’origine et plusieurs tiennent à faire connaître la culture guinéenne à leurs enfants. The present study deals with the phenomenon of migration for educational purposes. Based on a qualitative approach, it specifically looks at the experience of Guinean graduates, educated in Canada, both those that have returned home and those that chose to stay in the host country. Using discursive materials gathered through individual interviews carried out in both Guinea and Canada, the sample includes 31 graduates.
The thrust of the study is threefold. It seeks, first, to identify the main motivations for Guinean graduates in their decision to “return home” or stay in the host country at the end of their studies. The second aim is to enquire about the future of the graduates, particularly their social, family and professional integration or re-integration back home or in Canada. Finally, the study examines the future prospects of the sampled graduates: their satisfaction or lack thereof with their current situations, their retrospective view about the experience of migration for studies, the prospects of eventual return back home for those who stayed in the host country, as well as the linkages they have maintained with their home country.
In the case of those who returned home, the study shows that “employment and promotion prospects” had played a central motivating role in their decision to return. Family considerations constituted the main motivation for some, while others cited their “resolve to serve the home country”, as the main incentive for their return. If family reintegration was easy for most of them, re-adaptation to certain social practices “they had forgotten” seems to have been less smooth. On the professional front, it appears that their Canadian training had a positive impact on their careers, as the reputation of Canadian certificates seems quite valuable in Guinea. Also, the professional networks established during their stay in Canada seem to be useful to many.
For those who remained in Canada, the possibility of finding a decent job seems to be the main incentive for staying. They often cite the opportunity that Canada offers for a “better future” for their kids as one reason for their decision to stay, which they consider as a worthy “sacrifice”. Another important motivation is the Canadian immigration policy, which encourages graduates to remain in the country. But while they often cite employment opportunities in Canada to justify their decision to stay, they do not, in most cases, get an appropriate employment in line with their qualifications. Thus, they generally end up taking up “petty jobs”. Many blame “discrimination” and their poor or non-existent “English” for this situation, given Canada’s bilingualism. Finally, however, the majority of them still do not exclude “returning home” one day, and they have not severed links with the home country. In fact, most of them strive to raise their kids in a way that would not detach them from Guinean cultures and customs.
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