Mémoire juive et espace urbain dans Dora Bruder et La Québécoite
Thesis or Dissertation
2011-09 (degree granted: 2011-11-03)
Author(s)
Advisor(s)
Level
Master'sDiscipline
Littératures de langue françaiseAbstract(s)
Ce mémoire propose des lectures croisées de la mémoire urbaine dans Dora
Bruder de Patrick Modiano et La Québécoite de Régine Robin. Les deux récits mettent
en scène des narrateurs héritiers de la mémoire de la Shoah qui déambulent dans les
villes de Paris et Montréal.
La ville est espace d’intelligibilité dont les signes sont porteurs de sens à activer
par l’observateur. À l’aide de la sémiotique de la ville (Benjamin) et des pratiques de la
ville (De Certeau) et en tenant compte de la position particulière des narrateurs autour
des enjeux du témoignage et de l’écriture, ce mémoire cherche à étudier comment la
ville participe au déploiement d’une mémoire juive en même temps qu’elle contribue à
son inévitable perte. La Deuxième Guerre mondiale a eu lieu en partie à Paris, qui en
porte les traces dans une forte densité mémorielle, tandis que Montréal, ville diasporique
où les événements ne se sont pas déroulés, accueille les mémoires écorchées qui se
fixent d’une autre manière dans l’espace urbain. Dans les deux récits, l’espace urbain est
nécessaire à la mise en texte de la rupture et de la perte, qui se dévoilent à la fois au
niveau thématique (destruction urbaine, échecs répétés, perte identitaire) et formel
(remise en question du récit, hybridité générique.) This thesis offers crossed readings of urban memory in Dora Bruder from
Patrick Modiano and La Québécoite from Régine Robin. Both stories depict narrators
heirs of the Holocaust memory who roam the cities of Paris and Montreal.
The city is a space of intelligibility whose signs are meaningful to the observer.
Using the semiotics of the city (Benjamin), the practices of the city (De Certeau) and
taking into account the specific position of both narrators on the issues of testimony and
writing, this study seeks to explore how the city spreads the Jewish memory while at the
same time contributing to its inevitable loss. The Second World War took partly place in
Paris, which bears the traces in a high density of memory, while Montreal, a city where
Holocaust events did not unfold, is hosting memories otherwise within its urban space.
In both stories, the city is necessary to the writing of the breakdown and loss, which
reveal themselves both in the background (urban destruction, repeated failures, loss of
identity) and form (question of the story, generic hybridity.)
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