Faire partie du «monde» : une sociologie des rituels alimentaires : le cas de personnes participant à des organismes d’aide alimentaire à Montréal
Thèse ou mémoire
Résumé·s
La majorité des pratiques sociales d’aide alimentaire ne réussissent pas à dépasser la logique de la charité et de l’intervention dans l’urgence. S’y opposent des pratiques alternatives qui sont fondées sur la reconnaissance des personnes dans leur globalité, comme des personnes à part entière, avec une compréhension multidimensionnelle de leur bien-être. Il s’agit de se demander de quelle manière de telles approches alternatives peuvent changer la donne pour les personnes vivant en insécurité alimentaire, d’où la volonté, dans la présente thèse, de recueillir des témoignages de personnes particulièrement sujettes à l’insécurité alimentaire qui ont accès à de telles ressources.
L’expérience de ces personnes, par rapport à l’alimentation et l’action d’organismes communautaires adoptant une approche alternative, est analysée ici en lien avec le rapport au temps, et notamment en ce qui concerne les routines, les habitudes et les rituels de la vie quotidienne. Sont aussi remises en question les définitions individualisantes du bien-être qui ont tendance à prédominer dans la littérature, au profit de conceptualisations qui combinent l’individuel et le collectif. La reformulation dans cette thèse du concept de rituel est fondée sur certaines activités dans les organismes communautaires qui sont propices à la participation, et grâce auxquelles les personnes concernées peuvent avoir le sentiment d’être « dans la société » plutôt que d’être laissées seules et reléguées, selon les termes d’une d’entre elles, à un « autre monde ». Most types of social practice in the area of food-aid do not go beyond the logic of charitable
giving and emergency food support. Opposed to such practices are alternative
approaches based on the recognition of people in their entirety, on a multi-dimensional
understanding of their well-being. The question arises as to the effect of such alternative
practices on people experiencing food insecurity, whence the objective of the present
thesis to gather the testimony of people who are especially subject to food insecurity –
who use such alternative resources.
Their experience in relation to food security and to the action of community-sector
organisations who adopt an alternative, holist approach, is analysed in the light of the
relationship to time, and notably the routines, habits and rituals of daily life. The analysis
also calls into question the individualistic conceptions of well-being that tend to
predominate in the literature, placing emphasis rather on the connection between the
individual and the collective. The concept of “ritual” is reformulated on the basis of certain
participatory activities developed by community organisations, thanks to which people can
have the feeling of being “in society” rather than being left on their own and relegated, in
the words of one of the respondents, to “another world”.
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