L’impact des stéréotypes de genre dans l'évaluation des femmes chefs de parti

Abstract

Le seul fait d’être une femme représente-t-il un avantage ou désavantage en politique ? Afin de répondre à cette question, je me base sur les stéréotypes de genre et les évaluations des chefs de partis. J’utilise les données provenant des Études Électorales canadiennes de 1988 et 1993. Afin de déterminer si les femmes sont jugées plus ou moins capables d’être de bonnes politiciennes, j’ai retenu cinq variables qui représentent le jugement que les électeurs font d’un chef de parti : une évaluation globale allant de 0 à 100 et les perceptions du niveau d’intelligence, de leadership, fiabilité et compassion des chefs. Je trouve que, tout au moins pour l’élection de 1993, les cheffes femmes sont systématiquement jugées moins positivement en général et particulièrement eu égard aux traits stéréotypés masculins. Cependant, je trouve que le genre d’un répondant a peu d’effet sur cette évaluation. Ceci signifie que les femmes ne vont pas automatiquement mieux noter une candidate plutôt qu’un candidat. Par ailleurs, les conclusions obtenues dans le cadre de cette recherche ne sont pas généralisables à toutes les élections canadiennes. En effet, seulement deux élections sont analysées, avec deux candidates et quatre candidats.

Is the sole fact of being a woman a disadvantage in party leadership ? To answer this question, I use gender stereotypes and the assessment made of party leaders. I use data from the 1988 and 1993 Canadian Election Study. To determine whether women are perceived as less able to be a suitable party leader, I chose 5 variables that constitute party leader evaluation : a thermometer evaluation ranging from 0 to 100, the perceived levels of intelligence, compassion, leadership abilities and trustworthiness. I find that, for the 1993 election, women are seen as significantly less intelligent and compassionate than their male counterparts. However, I do not find that the gender of a respondent has a systematic effect on party leader evaluation. This indicates that women will not automatically rate women party leaders as more capable candidates. However, the results I obtained are not to be interpreted outside of the 1988 and 1993 election spectrum. That is because only two Canadian elections are studied, with 4 male candidates and 2 female candidates.