Résumé·s
Les problèmes de la philosophie de l’histoire de Georg Simmel s’inscrivent de plainpied dans la veine néokantienne de la « théorie de la connaissance » en s’interrogeant sur les
conditions de la possibilité du discours historique. Or, afin de marquer la distance qui sépare ce
discours de celui des sciences naturelles, Simmel introduit l’expression « causalité individuelle ».
Par là, il maintient sans doute l’exigence scientifique d’une explication causale reposant sur une
loi, mais en faisant de cette loi une « loi individuelle », il fait connaître une inflexion significative
à la « nécessité » et à l’« universalité » qui se rattachent habituellement à ce concept, si bien qu’à
la fin son modèle pour le discours historique devient esthétique, au sens par exemple où
l’« universalité exemplaire » de l’œuvre d’art selon Kant s’avère être ici, de manière inavouée, le
nouveau paradigme.
Georg Simmel’s Problems of the Philosophy of History subscribe to the neoKantian ‘epistemological’ approach in the sense that it raises the question of the conditions of the
possibility of the historical discourse. In order to stress the gap that prevails between this
discourse and the natural sciences, Simmel coins for the historical sciences the expression
“individual causality”. To be sure, he maintains thereby the scientific requirement of a causal
explanation based on a law, but by making this law an “individual law,” he transforms the usual
meaning of the “necessity” and the “universality” usually attached to this concept, so much so
that in the end his conception of the historical discourse becomes aesthetic. This means that the
Kantian “exemplary universality” of the work of art becomes here, implicitly, the new paradigm.