Pratiquer l’égalité entre les femmes et les hommes au sein des organisations : étude de cas des ONG au Mali
Thèse ou mémoire
2016-08 (octroi du grade: 2016-09-28)
Auteur·e·s
Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
DoctoratProgramme
Sciences humaines appliquéesMots-clés
- Aide au développement
- ACDI
- ONG
- égalité entre femmes et hommes
- égalité entre les genres
- professionnalisation
- plafond de verre
- Mali
- International development aid
- CIDA
- NGO
- gender equality
- professionnalization
- glass ceiling
- Mali
- Social Sciences - Women's Studies / Sciences sociales - Études féministes (UMI : 0453)
Résumé·s
Cette thèse analyse les pratiques d’égalité entre les femmes et les hommes au sein des organisations non gouvernementales (ONG) maliennes qui ont reçu du financement canadien. En effet, l’aide publique au développement a subi des transformations majeures depuis les années 1950. L’une de ces transformations a été le rôle important joué par les ONG dans les années 1990, à la suite de l’adoption des politiques d’ajustements structurels et de la fin de la monopolisation par l’État en ce qui a trait à l’aide publique pour les projets de développement. Entre autres, les ONG ont été sollicitées pour promouvoir les politiques d’égalité entre hommes et femmes. L’importance des ONG dans l’aide publique au développement a créé des relations de dépendances vis-à-vis des bailleurs de fonds qui imposent des conditionnalités. Nos résultats ont montré que les bailleurs de fonds exigent l’égalité entre les sexes en ce qui concerne les bénéficiaires des programmes, mais, paradoxalement, ne l’exigent pas à l’intérieur des ONG et dans leurs ressources humaines. En analysant la composition du personnel de huit ONG maliennes, nos résultats montrent que 34 % du personnel sont des femmes alors que 66 % sont des hommes, ce qui démontre un déséquilibre assez important en matière de parité. Cependant, une analyse plus fine nous indique que les pratiques d’égalité entre femmes et hommes dans les structures et dans la gestion des ressources humaines diffèrent d’une ONG à une autre. Ces pratiques dépendent beaucoup de la volonté et des valeurs des gestionnaires. Notre recherche a fait ressortir plusieurs explications de cette disparité au niveau de l’emploi des femmes. Les raisons souvent mentionnées étaient : 1) la nécessité d’avoir du personnel compétent, 2) la conciliation famille-travail, 3) le contexte socioculturel, 4) l’interprétation de la religion musulmane en matière d’égalité. En effet, nos résultats ont démontré que sous l’influence des bailleurs de fonds les ONG se sont professionnalisées, que l’impact de la professionnalisation a été différent selon le genre et que celle-ci s’est faite aux dépens des femmes. Ainsi, certains gestionnaires, quel que soit leur sexe, préfèrent recruter plus d’hommes parce qu’ils les jugent plus compétents.Nos résultats confirment la théorie du plafond de verre qui met en exergue le fait que les femmes ont de la difficulté à accéder à des postes de responsabilité. Nos résultats ont aussi démontré qu’au Mali, le contexte socioculturel et la religion jouent un grand rôle dans les relations sociales et surtout en ce qui concerne la place des femmes au sein de la société. This thesis analyzes practices with regard to equality between women and men within eight Malian non-governmental organizations (NGOs) that have received Canadian funding. Official development assistance has been radically transformed since the 1950s, and one of these transformations has been the important role played by NGOs since the beginning of 1990s, following the implementation of structural adjustment policies and the end of the state’s monopoly on public aid for development projects. The changed role of NGOs in official development assistance has created dependency and these donors impose conditions.
Our results show that the donors require efforts to foster gender equality for the beneficiaries of the programs, but paradoxically do not require that NGOs do the same in their personnel practices. By analyzing the composition of the staff of eight Malian NGOs, our results show that 34 % of the staff are women, while 66 % are men. These results demonstrate that there is a significant gender imbalance. However a closer analysis shows that equality between women and men in the organization and management of staff differs from one NGO to another. The practices are highly dependent on the willingness as well as the values of the managers. Our research brought out several explanations for this disparity in the level of women’s employment. The reasons often mentioned were: 1) the need for competent staff; 2) family-work balance; 3) the sociocultural context; 4) the interpretation of the Muslim religion about the place of women in society. In fact, our results showed that under the influence of donors, NGOs have become professionalized; our analyses also show that the impact of professionalization is different on women and men and it has been made at the expense of women. Some managers, both male and female, prefer to recruit men because they believe the men are more competent. Our results confirm the theory of the glass ceiling which highlights the fact that women have difficulty accessing positions of responsibility. Our results also showed that in Mali both the sociocultural context and religion play major roles in social relationships, and especially in women’s place in society.
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