INTRODUCTION

      La présente recherche consiste en une étude descriptive de la contribution du stage à la formation professionnelle initiale des archivistes au Québec de 1983 à 1994.

      Dans le chapitre premier, nous cernons la problématique de la formation professionnelle des archivistes au Québec et celle plus spécifique du stage en archivistique. Dans le but de mieux documenter la problématique et d'établir le cadre théorique de notre recherche, nous avons rencontré les responsables des programmes ou les coordonnateurs des stages des universités québécoises qui enseignent l'archivistique. Nous avons également effectué une revue de la littérature portant sur la formation pratique ainsi que sur le stage.

      Nous situons la formation professionnelle initiale des archivistes dans le cadre d'un lien théorie-pratique s'appliquant aux cours ainsi qu'aux activités de formation pratique pouvant être utilisées dans les programmes de Certificat et de Maîtrise en archivistique soit: l'analyse de procédure ou de système, l'étude de cas, le travail en laboratoire, la visite en milieu professionnel et, évidemment, le stage. Nous joignons ce lien à un processus d'apprentissage permettant au futur professionnel de se situer en contexte réel, « sur le terrain », ou très près du réel. À cet effet, nous privilégions l'apprentissage expérientiel qui comporte l'expérience concrète, l'observation réflexive, la conceptualisation abstraite et l'expérimentation active (Bernard, Cyr, Fontaine, 1981; Villeneuve, 1987; Cyr, 1985). Nous privilégions également un processus de contrôle de l'apprentissage basé sur les objectifs spécifiques de chaque programme, une typologie des savoirs centrée sur le savoir stratégique ou savoir pour l'action (Van der Maren, 1995) ainsi que sur la conception et la mise en place d'une typologie des tâches visant les archivistes professionnels (AAQ, 1993; Université de Montréal, École de bibliothéconomie et des sciences de l'information, Comité de gestion du Certificat en archivistique, 1991).

      Au chapitre deux, nous optons pour une stratégie d'enquête. Notre recherche s'appuie d'abord sur notre expérience professionnelle, sur l'information recueillie dans le cadre de rencontres de coordonnateurs de stages et de responsables de programmes de Certificat et de Maîtrise en archivistique de cinq universités québécoises ainsi que d'une revue d'écrits. Mais c'est l'information obtenue à l'aide d'un questionnaire intitulé Sondage auprès des archivistes du Québec (voir l'appendice VIa) qui nous permettra de tirer les conclusions de notre recherche. Afin d'assurer la précision de la terminologie utilisée et d'éviter tout sens équivoque pouvant prêter à interprétation, nous avons défini les termes clés puis les avons regroupés sous forme de Lexique (voir l'appendice VIb).

      Nous avons soumis le questionnaire et le lexique à vingt et une personnes à qui nous avons demandé d'en apprécier le degré de pertinence ainsi que de lisibilité. Après avoir apporté les modifications jugées nécessaires, nous avons acheminé le Sondage et le Lexique auprès de la population visée, soit les archivistes ayant complété leurs études universitaires de premier ou de deuxième cycle (Certificat ou Maîtrise) en archivistique dans la province de Québec, qui occupent un emploi dans le domaine des archives et qui sont membres d'au moins une des trois association professionnelles oeuvrant en territoire québécois (AAQ: 585 membres, ACA: 28 membres et ARMA Montréal: 125 membres). Le questionnaire a été administré entre les mois de décembre 1994 et de février 1995. Un rappel a été effectué auprès de la population ciblée. Nous avons fixé la date de clôture pour la réception des questionnaires à la fin du mois de mars 1995. Nous avons reçu 133 questionnaires, ce qui constitue un taux de réponse de 18,0%. Enfin, nous avons conçu un plan d'analyse et de traitement à l'aide des logiciels Stat View et Excel..

      Au chapitre trois, nous exposons une analyse factuelle des résultats obtenus pour chaque question du Sondage auprès des archivistes du Québec.

      Au chapitre quatre, nous présentons une analyse globale des résultats, laquelle nous permet de répondre aux questions de la recherche. Nous terminons le chapitre en formulant des suggestions relatives à la formation professionnelle initiale des archivistes ainsi qu'au stage en archivistique.

      Au chapitre suivant, nous tirons les conclusions pouvant être dégagées dans le cadre de notre recherche et suggérons quelques pistes de recherche nous semblant cruciales ou prometteuses.

      Finalement, nous terminons par une présentation des sources documentaires utilisées puis reproduisons, en appendice, certains documents utilisés ou conçus dans le cadre de notre recherche.


CHAPITRE 1 : CADRE THÉORIQUE

« La connaissance est une des sources de la liberté. De tout temps, l'information a été au coeur de la lutte pour le pouvoir: les hommes y ont reconnu l'arme privilégiée de la conquête de leur liberté, en même temps que l'instrument de la limitation de celle de leurs semblables. » (Gouvernement du Québec, Commission d'étude sur l'accès du citoyen à l'information gouvernementale et sur la protection des renseignements personnels, 1981, p. 3).


INTRODUCTION

      L'être humain éprouve un besoin insatiable d'information pour mener à terme une partie importante des activités faisant l'objet de ses préoccupations. Il le ressent généralement lorsqu'il désire comprendre ou reculer les frontières du savoir, décider, agir, contrôler, prouver, attester, reconstituer ou, encore, faire valoir ou rétablir un droit. En cette fin du XXe siècle, ce besoin est devenu tellement fondamental qu'il caractérise la société à laquelle nous appartenons puisqu'elle est couramment désignée sous le vocable de « Société de l'information ».

      Dans ce contexte, l'information apparaît de plus en plus comme une ressource vitale et ce, au même titre que les ressources humaines, matérielles et financières. Qu'il suffise de mentionner, à titre d'exemple, l'usage généralisé d'Internet en tant que système d'information utilisé à l'échelle internationale. Comme toute ressource, l'information doit être gérée selon les règles de l'art, dans le respect des diverses législations et réglementations régissant sa création ou son acquisition, sa classification, sa description et son indexation, son accès, sa diffusion et sa communication, sa préservation ainsi que sa conservation ou sa disposition finale.

      Devant l'ampleur de la tâche à accomplir et les difficultés à surmonter, un nombre croissant de personnes physiques et morales, publiques ou privées, ont recours aux services spécialisés de professionnels de la gestion de l'information. Le processus s'accélérera d'avantage dans la mesure où ces derniers maîtriseront l'art de faire évoluer leurs corpus théoriques respectifs ou communs en concordance avec les divers champs d'application pratiques de leurs disciplines et qu'ils y intégreront les habiletés, les savoirs et les savoir-faire professionnels et administratifs requis. Ils seront alors les mieux placés pour conseiller ou élaborer, faire adopter, appliquer, maintenir ou faire évoluer des politiques, des structures fonctionnelles ainsi que des programmes efficaces de gestion de l'information répondant aux exigences de la « Société de l'information ».

      La complexité sans cesse croissante de l'information, la prolifération exponentielle de la masse de l'information produite ou acquise -sa quantité double maintenant à tous les quatre à cinq ans- la diversité des supports sur laquelle elle est consignée (papier, microfilm, informatique ou électronique, optique ou magnéto-optique, etc.) ainsi que la pluralité des besoins des clientèles y ayant recours, pour une raison ou pour une autre, ont eu pour conséquence le développement de champs de spécialisation et de disciplines en matière de gestion de l'information. Qu'il suffise de mentionner, à titre d'exemple, l'informatique, la bibliothéconomie et l'archivistique.

      Cette dernière discipline qui présente depuis peu des signes d'émergence (Gagnon-Arguin, 1992, pp. 218-219) et dont l'apprentissage initial fait l'objet de notre attention est pratiquée par les archivistes. L'objet de leur préoccupation vise la gestion des archives et plus précisément la gestion de: « [...] l'information organique et consignée des organisations ou des individus à quelque stade de vie que ce soit. » (Association des archivistes du Québec, Comité des affaires professionnelles, 1993, p. 22), c'est-à-dire l'information produite ou reçue dans le cadre de la mission ou des activités d'un individu ou d'un organisme, consignée sur un support quel qu'il soit et à quelque stade de vie que ce soit.


1. PROBLÉMATIQUE


1.1 Formation professionnelle des archivistes au Québec

      Au Québec, les archives comptent plus de quatre cents années d'existence. Toutefois, il y a à peine deux décennies, les archivistes y exerçaient majoritairement leur profession de façon empirique. Ils ne disposaient pas alors d'une formation théorique appropriée et apprenaient plutôt par la pratique, « sur le tas », en corrigeant leurs erreurs, en échangeant de l'information avec leurs collègues, en visitant des services d'archives ou, encore, en s'autoformant. Même si certains avaient pu s'inscrire aux quelques cours en archivistique donnés par des entreprises, par des organismes publics, par des cégeps (principalement dans le cadre de l'enseignement des techniques de la documentation), par quelques des départements d'histoire d'universités québécoises et par l'EBSI, il n'en demeure pas moins qu'aucun programme ne conduisait à l'obtention d'un diplôme universitaire faisant mention de l'archivistique.

      L'année 1982 marque un tournant dans le processus d'émergence de la profession d'archiviste et de la discipline archivistique au Québec. Des institutions universitaires québécoises commencent à mettre en place des programmes de formation professionnelle en archivistique. Soulignons que, selon Bernier, responsable de la formation pratique au Certificat en archivistique à l'Université Laval, le:

« [...] développement d'une discipline scientifique et sa reconnaissance professionnelle se fondent nécessairement sur le développement de la formation et, plus précisément, sur la mise en place de programmes universitaires complets et bien adaptés aux besoins de la société » (1992, p. 89).

      Ces programmes universitaires comportent tous des éléments propres à assurer la formation théorique des futurs archivistes. À ces éléments s'en ajoutent d'autres visant leur formation pratique, dont le stage. L'aspect de la formation pratique fait l'objet principal de la présente recherche qui, de type descriptif, vise à mieux comprendre et à expliquer la contribution du stage à la formation professionnelle initiale des archivistes au Québec de 1983 à 1994.

      Blondin (1994, p. 2) affirme que: « [...] la formation professionnelle implique nécessairement des connaissances théoriques et des connaissances pratiques. » Nous considérons qu'on ne peut convenablement étudier la question de la formation professionnelle des archivistes -tout comme celle de nombreuses autres professions- sans faire référence à celle de la formation théorique et pratique ou même à celle cruciale de l'intégration de la théorie à la pratique car elle se situe au coeur de la maîtrise de l'acte professionnel.

      En effet, l'intégration de la théorie à la pratique menant à l'acquisition d'un savoir stratégique ou savoir pour l'action (Van der Maren, 1995, p. 49) nous apparaît essentielle à la maîtrise de l'acte professionnel posé par l'archiviste. Afin de remplir avec compétence la mission qui lui incombe au sein de la « Société de l'information » et de faire évoluer à la fois sa profession ainsi que la discipline qui la sous-tend, l'archiviste doit, à notre avis, posséder une solide formation professionnelle initiale, de calibre universitaire, l'amenant minimalement à maîtriser les tâches professionnelles et administratives propres à sa profession, tel que mentionné par l'archiviste Evans (1991, p. 25):

« How does society ensure that those who perform the duties of a service-oriented occupation or profession are competent and are maintaining quality standards of service? »

      puis, idéalement, à prendre conscience des répercussions sociales de ses actes et, enfin, à faire évoluer sa pratique et sa discipline.

      De façon générale, l'intégration de la théorie à la pratique par les futurs archivistes, dans le cadre des programmes universitaires de formation professionnelle en archivistique, pose problème. La documentation provenant du monde de l'archivistique et faisant spécifiquement référence à la problématique mentionnée est, à toutes fins pratiques, inexistante. Un seul texte a pu être trouvé. Il a été rédigé par un ancien président de l'Association des étudiants du Certificat en archivistique de l'Université Laval:

« En général les étudiant(e)s sont d'avis que l'enseignement qu'ils reçoivent est davantage orienté vers la théorie que vers la pratique. [... Il en résulte un problème d'] applicabilité des connaissances en milieu de travail. Certains [sic] étudiant(e)s ont, dans un langage plus imagé, l'impression d'être un micro-organisme, créé en laboratoire dans le but de répondre à un besoin bien précis et doté d'un bagage de connaissances presqu'à toute épreuve. Lorsqu'ils sont injectés dans le système, la réalité est toute autre: toutes leurs connaissances sont difficiles à mettre en pratique, laissant ainsi une grande place à des méthodes arbitraires » (Marchand, 1989, p. 68).

      Il ne semble pas, non plus, que les programmes actuels de formation en archivistique conduisent suffisamment à la maîtrise de l'acte professionnel. Cette constatation peut d'ailleurs être placée en parallèle avec celle effectuée par Gagnon-Arguin, Professeure d'archivistique à l'Université de Montréal:

« Sous plusieurs aspects importants, [...] l'émergence de la profession d'archiviste n'est pas manifeste. Ainsi, l'importance de la formation en archivistique pour en exercer les tâches ne semble pas constituer une priorité » (Gagnon-Arguin, 1992, p. 219).


1.2 Problématique spécifique

      Dupuis (1978, p. 7) constate que la formation pratique peut prendre plusieurs formes: « [...] étude de cas, simulation, analyse de procédés, sensibilisation, observation, activité dirigée, laboratoire, clinique et stage évidemment. »

      Legendre (1988) définit la formation pratique comme l':

« Ensemble des cours, exercices et travaux pratiques qui, dans l'enseignement technique et professionnel visent l'acquisition des compétences professionnelles correspondant à une spécialité donnée » (p. 284).

      Villeneuve (1992) perçoit la formation pratique comme:

« [...] l'ensemble des cours de méthodologie de l'intervention, les laboratoires de pratique et les stages contenus dans un programme de formation visant l'acquisition des connaissances, des habiletés et des attitudes nécessaires à l'exercice d'une profession » (p. 180).

      À l'instar de l'archiviste Cox (1989, p. 37), nous croyons que: « Le stage constitue l'un des aspects fondamentaux de la formation en archivistique. » Nous faisons également nôtre la constatation du Comité d'étude sur l'organisation du système universitaire (Commission d'étude sur les universités) à l'effet que le stage se situe parmi:

« [...] les problèmes, actuels et futurs, les plus cruciaux de l'enseignement universitaire [...] » (Gouvernement du Québec, Commission d'étude sur les universités, Comité d'étude sur l'organisation du système universitaire, 1979, p. 82).

      En fait, le stage peut même être considéré comme un élément majeur de la formation pratique. Or, sous sa forme actuelle, le stage pose problème. Des observations personnelles ainsi que des commentaires obtenus de collègues de travail, aussi bien au Service des archives de l'Université de Montréal que dans d'autres milieux, ayant à superviser des stagiaires en archivistique indiquent la présence d'un malaise.

      Il ressort de ces observations que, sous sa forme actuelle, le stage ne contribuerait pas suffisamment à l'appropriation ni à l'intégration par le futur archiviste de toutes les connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession. Le stage favoriserait le développement de l'autonomie et l'acquisition d'une certaine rigueur professionnelle mais n'y parviendrait pas assez en profondeur.

      Le stage ne permettrait pas suffisamment à l'étudiant d'effectuer une réflexion en approfondie sur le plan de la pratique et de l'éthique professionnelle. À cet égard, il n'apparaît pas toujours évident qu'il puisse évaluer toutes les répercussions de ses actes professionnels.

      Le stage, même s'il semble surtout axé sur le développement de connaissances, ne permettrait pas à l'étudiant d'acquérir une expérience des principales tâches professionnelles de la discipline (création ou acquisition, évaluation, classification, description et indexation, préservation ainsi que communication) mais tout au plus quelques-unes d'entre-elles. Or, selon l'archiviste Cook (1982, p. 29), en matière d'apprentissage de l'archivistique:

« Students at all levels must have an overview of their whole discipline, and some acquaintance with problems and techniques in each part of it. »

      Finalement, l'étudiant ne serait pas en mesure de remplir les principales tâches administratives que peut commander un emploi d'archiviste (administration générale, administration des ressources financières, humaines et matérielles et administration du marketing).

      De façon plus spécifique encore, la durée limitée du stage ainsi que le manque de diversité des tâches tant professionnelles qu'administratives qui y sont pratiquées constitueraient le principal problème. Cette constatation rejoint en partie l'opinion de l'archiviste Cox (1989, p. 37) qui affirme qu':

« [...] on doit accorder une plus grande attention à la place du stage dans la formation en archivistique. Si le stage doit faire partie des futurs cours de maîtrise, on doit alors en accroître la portée et en enrichir le contenu afin de refléter le développement de la profession. »

      Notre opinion va toutefois plus loin que celle-ci. Nous croyons que la durée limitée du stage aussi bien que le manque de diversité des tâches causent problème. Nous croyons également que la durée et la diversité constituent deux éléments intimement liés.


2. SOURCES

      Notre problématique spécifique est d'abord basée sur notre expérience professionnelle. De plus, nous avons rencontré des coordonnateurs de stages et des responsables de programmes des cinq universités québécoises qui offrent des programmes de formation en archivistique. Nous avons aussi consulté les auteurs qui, récemment, ont traité du sujet de notre recherche.


2.1 Expérience professionnelle

      La présente recherche trouve sa source première dans l'importance que tout praticien doit accorder, dans le cadre du processus de formation professionnelle, à l'aspect de la formation pratique initiale et, plus particulièrement, à l'aspect stage qui, moyennant le respect de certaines conditions, permet le transfert de connaissances, l'intégration de la théorie à la pratique, l'intégration du savoir et du savoir-faire ainsi que l'acquisition d'un savoir stratégique ou savoir pour l'action.

      La recherche entreprise origine d'abord d'une réflexion personnelle alimentée par l'expérience acquise à titre de premier coordonnateur du Certificat en archivistique, de membre du Comité de gestion du Certificat en archivistique et de chargé de cours au Certificat et à la Maîtrise en archivistique à l'École de bibliothéconomie et des sciences de l'information de l'Université de Montréal. Cette réflexion s'est également nourrie de l'information obtenue dans le cadre de notre pratique à titre de directeur du Service des archives de l'Université de Montréal recevant régulièrement des stagiaires et recrutant des diplômés ainsi que d'échanges informels auprès d'anciens étudiants en archivistique et de praticiens de la discipline recevant également des stagiaires sur une base régulière.


2.2 Rencontres dans les universités

      La description des Programmes universitaires de formation en archivistique au Québec que l'on trouvera à l'appendice I constitue une synthèse des informations recueillies au cours des années 1993 et 1994 auprès de coordonnateurs de stages et de responsables de programmes de Certificat et de Maîtrise de cinq universités québécoises enseignant l'archivistique.

      Les informations ont été obtenues lors de rencontres, généralement une seule, parfois deux, sollicitées auprès de chaque responsable de programme ou de stage de formation en archivistique tant au premier cycle (U de M, UQAC, UQAH, UQAM et UL) qu'au deuxième cycle (UM et UL). Les universités Concordia et McGill n'ont pas été visitées parce qu'elles ne disposent pas véritablement d'un programme de formation en archivistique et qu'elles n'offrent pas la possibilité d'effectuer un stage dans un service d'archives.

      Les programmes de Certificat constituent des programmes courts de formation. Evans (1988) note à ce propos: « A notable feature of these programmes is that they are at the undergraduate rather than at the graduate level » (p. 85). En fait, le Certificat seul ne permet pas à son détenteur d'être reconnu comme professionnel par un employeur. Il lui faut cumuler d'autres éléments de programmes lui permettant d'obtenir un Baccalauréat.

      Les programmes de Maîtrise en archivistique confèrent présentement aux étudiants un diplôme de deuxième cycle, soit en bibliothéconomie et sciences de l'information portant la mention spécialisation en archivistique, soit en histoire portant la mention option archivistique. Contrairement au Certificat, la Maîtrise permet à son détenteur d'être reconnu à titre de professionnel par un employeur.

      Les rencontres ont été structurées en fonction des éléments figurant à la typologie présentée ci-après. Nous avons abordé chacun des éléments de la typologie avec le responsable de programme ou le coordonnateur de stage. Nous avons consigné, par écrit et de façon la plus fidèle possible, les informations et commentaires obtenus. Nous n'avons, en aucun cas, tenté d'orienter les propos, commentaires ou opinions de nos interlocuteurs. Ces informations apparaissent entre « guillemets » dans le texte.

      De plus, nous avons fait préciser le contenu de différents documents portant sur les programmes et sur les stages ou, encore, sur l'administration de ces programmes. Nous avions reçu ces documents préalablement à notre visite. Cette documentation nous est apparue complète, pertinente et à jour.


2.2.1 Typologie

      Il nous a semblé préférable de présenter d'abord les programmes de Certificat de premier cycle puis d'aborder ceux de Maîtrise de deuxième cycle. Afin d'uniformiser le travail, nous avons adopté la typologie suivante:

  • description du programme
  • conditions d'admission
  • cours
  • profil de la clientèle
  • formation pratique
  • stage:
    • objectifs
    • formules pédagoqiques
    • contenu
    • momentum et conditions
    • nombre de stagiaires
    • obligation d'effectuer le stage
    • nombre de crédits
    • temps requis
    • rémunération
    • milieux
    • encadrement
    • rapport de stage
    • évaluation

      La Description des programmes universitaires de formation en archivistique au Québec apparaît, rappelons-le, à l'appendice I. Cependant, nous croyons utile ici de citer quelques points de vue des personnes rencontrées sur le Certificat et la Maîtrise en archivistique.


2.2.2 Certificat à l'Université de Montréal

      La rencontre a eu lieu le 5 octobre 1993 avec Madame Florence Arès, coordonnatrice des stages en archivistique à l'EBSI de l'Université de Montréal (Pavillon Lionel-Groulx, téléphone: 343-2244).

      Selon Madame Arès, le programme du Certificat:

« [...] vise les personnes qui désirent atteindre l'autonomie et la compétence dans la gestion de l'information ou contribuer au développement des connaissances de la discipline archivistique . »

      À l'Université de Montréal, il existe une bibliothèque spécialisée en sciences de l'information et en archivistique. Un laboratoire d'archivistique et un laboratoire d'informatique documentaire permettent aux étudiants d'y effectuer des travaux pratiques. Des visites en milieu, des études de cas, des travaux pratiques ainsi que des démonstrations sont prévus dans certains cours.

      Le stage compte pour trois crédits. Selon Madame Arès, l'étudiant peut dans le cadre de la réalisation de son stage:

« [...] s'intégrer à un milieu documentaire et y remplir une fonction professionnelle courante; travailler à la réalisation d'un projet ponctuel; combiner les deux types d'activités ou s'intégrer à tout milieu qui a des besoins documentaires et lui fournir le ou les services pour lesquels il est formé. »

      L'EBSI dispose d'une banque de milieux gérée par le coordonnateur des stages.

      L'encadrement pédagogique et administratif est effectué par le coordonnateur des stages.


2.2.3 Certificat à l'Université du Québec à Chicoutimi

      La rencontre avec le Professeur André Côté, responsable du Certificat en archivistique à l'UQAC et avec Madame Chantale Francoeur, chargée de cours au Certificat en archivistique de la même institution, s'est effectuée le 25 mars 1993 à l'UQAC (Pavillon Sagamie, téléphone: (418) 545-5390) puis à l'Hôtel-de-ville de Jonquière.

      À l'UQAC, il n'existe pas de laboratoire en archivistique ni de cours spécifique intitulé stage et portant un sigle ou dûment mentionné au programme. Selon le Professeur Côté:

« Il est possible d'effectuer un stage non rémunéré dans huit des dix cours du certificat, ce qui n'a pas été sans soulever un certain nombre de problèmes. »

      La formule retenue pour les stages a pour but, selon le Professeur Côté, de:

« [...] confronter les étudiants à la réalité quotidienne et brutale de la théorie et de la pratique. Il existe une grande différence entre la réalité théorique, parfaite ou idéale vue en cours et la réalité du milieu où tout est pratiquement à faire en matière d'archives. Les étudiants veulent voir et traiter des archives puis se frotter au milieu. En ce sens, ils semblent beaucoup aimer la formule actuelle qui allie théorie-pratique, même si aucune enquête officielle ne le confirme. La formule présentement utilisée pour les stages vise à former des professionnels complets, capables d'intégrer les connaissances de la discipline archivistique, de l'appliquer et de l'adapter aux besoins de l'environnement quitte à le convaincre de l'utilité et de la rentabilité de la profession, car, contrairement à d'autres professionnels, les archivistes doivent encore justifier leur existence auprès des organismes. Les stages doivent permettre de développer des habiletés chez les étudiants telles l'adaptation et l'intégration à un environnement, favoriser la capacité de réfléchir, d'analyser une solution et de trouver des solutions, susciter l'acquisition de qualités telles que la polyvalence, la flexibilité et l'écoute du milieu ainsi que le développement d'une philosophie de missionnaire de la culture. Cette dernière qualité doit permettre aux stagiaires de véhiculer, d'inciter et même de former le milieu de stage à la culture contenue dans les documents. Même si la formule actuelle semble satisfaire la majorité des étudiants, il faut continuer de s'interroger et accepter de la remettre périodiquement en question. »


2.2.4 Certificat à l'Université du Québec à Hull

      La rencontre a eu lieu le 30 mars 1993 avec Monsieur Victorin Chabot, chargé de projet au Bureau du doyen des études de premier cycle à l'UQAH (Pavillon Jos-Montferrant, téléphone: (819) 595-3993).

      Monsieur Chabot précise qu'il:

« [...] n'existe pas de laboratoire facilitant les travaux pratiques des étudiants. Quelques études de cas ont été conçues et utilisées dans le cadre des cours mais la grande majorité des travaux pratiques doivent être développés. Cette lacune est quelque peu compensée par la présence de conférenciers ou de chargés de cours invités possédant une connaissance pratique de la profession. Il n'y a pas encore de visites organisées de milieu. »

      Le stage compte pour trois crédits. Monsieur Chabot ajoute que:

« Vu la création récente du programme, aucun étudiant n'a encore complété son stage. Le stage est obligatoire pour les étudiants qui ne pratiquent pas la profession. Ceux qui exercent la profession depuis au moins un an et qui possèdent une expérience diversifiée peuvent toutefois en être dispensés une fois l'analyse de leur dossier complétée. Ils peuvent alors réaliser un projet en archivistique de type essai. »

      Finalement, Monsieur Chabot mentionne que:

« L'encadrement relatif au contenu professionnel du stage est confié au chargé de projet en archivistique alors que l'encadrement technique permettant le choix et l'inscription de l'étudiant auprès du milieu de stage est assumé par un agent de stage relevant du Module éducation. Le processus d'évaluation implique la participation du milieu et celle du chargé de projet. »


2.2.5 Certificat à l'Université du Québec à Montréal

      La rencontre s'est effectuée le 26 mars 1993 avec Monsieur Sylvain Senécal, chargé de cours au Certificat en gestion des documents administratifs et des archives (G.D.A.A.) et responsable des stages en gestion des documents administratifs ou des archives à l'UQAM (Complexe Desjardins, Basilaire 2, téléphone: (514) 289-4715).

      Monsieur Senécal indique que:

« Le Certificat ne dispose pas d'un laboratoire facilitant les exercices pratiques. Des visites de milieu et des exercices de mise en situation (études de cas) sont toutefois effectués dans quelques cours. »

      Le stage compte pour trois crédits. Selon Monsieur Senécal:

« Le stage ne doit pas seulement viser la mise en pratique de la théorie mais doit aussi vérifier la capacité que possède l'étudiant à fonctionner dans un milieu en l'obligeant à jeter un regard critique sur les réalités de ce même milieu. »

      Monsieur Senécal constate que les étudiants:

« [...] manquent de sensibilité aux contraintes pragmatiques rencontrées dans un milieu. Ce premier contact concret avec un milieu constitue souvent un choc difficile à absorber. »

      Étant tenu de les placer, Monsieur Senécal y réussit mais:

« [...] au détriment du milieu. En réaction à cette situation, des milieux ont expressément demandé de ne plus leur envoyer de tels stagiaires, d'autres leurs confient des tâches d'ordre technique et certains se sont même retirés de la banque de milieux. Les milieux de stage exigent des stagiaires performants et productifs. Le personnel d'encadrement de même que les ressources matérielles étant restreints, le milieu ne peut pas se permettre de jouer au professeur. Une solution à ce problème consisterait à augmenter les critères de sélection et d'admission au Certificat. »

      Monsieur Senécal précise que:

« Des projets spéciaux de stage peuvent également être retenus, une fois approuvés par le chargé de cours. Ces projets peuvent être qualifiés de stage d'intervention. Ils originent soit du milieu, soit d'un étudiant qui possède déjà un contact avec un milieu. Le chargé de cours s'assure alors que le stagiaire possède déjà une expérience de travail car il aura besoin d'analyser, de proposer, de convaincre et, surtout, d'aller chercher une certaine quantité de ressources nécessaires à la réalisation du projet. »

      Finalement, selon Monsieur Senécal, les étudiants perçoivent le stage de :

« [...] façon très positive. Ils adorent le stage tant et si bien que tous y mettent beaucoup d'espoir. Pour eux, le stage constitue le point fort du Certificat car c'est par le stage qu'ils assimilent la pratique. Ils souhaitent une diminution de l'enseignement théorique et une augmentation de la durée du stage ainsi que des activités pratiques dans les cours. Une augmentation de la durée des stages augmenterait la diversité des éléments qu'ils peuvent voir. Ils considèrent que le pourcentage de l'évaluation effectuée par le superviseur désigné par le milieu et qui compte actuellement pour 40% de la note devrait être plus élevé. »


2.2.6 Certificat à l'Université Laval

      La rencontre s'est effectuée avec Madame Hélène Bernier, responsable de formation pratique au Certificat au Département d'histoire de l'U L (Pavillon Charles-DeKoninck, téléphone (418) 656-3179).

      L'Université ne dispose pas de laboratoire pour les travaux pratiques. Madame Bernier précise que:

« Des travaux pratiques sont réalisés dans le cadre des cours: élaboration d'une politique d'acquisition, instruments de recherche, cadre de classification pour les documents actifs et règles de conservation. Le cours « Institutions locales et mémoire du futur » permet aux étudiants de rencontrer des gens du milieu à chaque semaine. Des visites sont organisées dans certains cours (ANQQ, magasins de documents, etc.). »

      Le stage compte pour trois crédits. Madame Bernier mentionne qu'il:

« [...] est obligatoire, mais les étudiants possédant une expérience de travail comparable à ce qui est exigé ou ayant déjà réalisé un autre stage de formation en archivistique peuvent présenter une demande de reconnaissance. [...] Si la demande est acceptée, l'étudiant ou l'étudiante n'a pas à faire le stage, mais doit, comme les stagiaires, produire un rapport d'une dizaine de pages. »

      Le stage dure 120 heures à raison de 4 semaines de 30 heures ou de 6 semaines de 20 heures dans un milieu.

      Selon Mme Bernier:

« Le stage vise, dans 90% des cas, l'exécution d'une seule activité liée à l'archivistique car il est plus satisfaisant pout tout le monde d'avoir à réaliser un petit projet. L'organisme d'accueil est toutefois incité à consacrer une journée ou deux à la présentation au stagiaire de l'ensemble de ses activités. Cette formule offre l'avantage de rendre service à l'organisme et de permettre à l'étudiant la réalisation d'une activité concrète. »

      De plus, Madame Bernier considère que:

« L'analyse, la réflexion et la conception ou le développement d'une solution à un problème particulier constituent l'essentiel du stage. »


2.2.7 Maîtrise à l'Université de Montréal

      La rencontre avec Madame Florence Arès, cordonnatrice des stages en archivistique à l'EBSI de l'U de M, a eu lieu le 2 novembre 1994 (Pavillon Lionel-Groulx, téléphone: (514) 343-2244).

      L'EBSI dispose d'une bibliothèque spécialisée en sciences de l'information et en archivistique. Des laboratoires d'informatique documentaire et d'archivistique sont mis à la disposition des étudiants pour la réalisation: « [...] des travaux pratiques, des exercices ou des laboratoires propres à chaque cours » (Université de Montréal, Faculté des arts et des sciences, École de bibliothéconomie et des sciences de l'information, [1992] b, p. 9).

      Le stage qui compte pour quatre crédits constitue: « [...] une étape essentielle de la formation » (Université de Montréal, Faculté des arts et des sciences, École de bibliothéconomie et des sciences de l'information, s. d. b, p. 5). Il est obligatoire. Une exemption peut toutefois être accordée. Il s'effectue généralement pendant le dernier trimestre de cours de la deuxième année du programme. Il peut également s'effectuer au mois de mai et être réalisé de manière continue. Sa durée est de 24 jours ou 160 heures à raison d'un minimum de 2 jours par semaine en milieu de stage. Il n'est pas rémunéré.


2.2.8 Maîtrise à l'Université Laval

      La rencontre avec la Professeure et responsable des stages de Maîtrise à l'U L, Martine Cardin, a eu lieu le 24 mars 1993 (Pavillon Charles DeKoninck, téléphone: (418) 656-2425).

      Il n'existe pas de laboratoire permettant aux étudiants d'y effectuer des travaux pratiques. Les travaux pratiques donnés dans certains cours de deuxième cycle sont toutefois préparatoires au stage.

      Le stage compte pour douze crédits. La Professeure Cardin précise que:

« Seulement deux ou trois étudiants ont terminé leur stage de maîtrise. La présence d'un stage confirme qu'il ne s'agit pas d'un programme de maîtrise à rabais. »


2.3 Revue de la littérature et définitions

      La revue de la littérature effectuée révèle qu'il existe de multiples définitions de la formation pratique et plusieurs approches relatives au rôle qu'elle joue, avec la formation théorique, dans le déroulement de la formation professionnelle initiale. Il en va de même en ce qui touche l'aspect plus précis du stage.


2.3.1 Formation pratique

      Des auteurs divisent en deux mondes isolés la formation théorique et la formation pratique. Poussée à l'extrême, cette approche a pour effet d'engendrer des apprentissages et des transferts d'apprentissages hors contexte des problèmes ou des situations concrètes que rencontreront tôt ou tard les étudiants lorsqu'ils s'intègreront à la réalité du marché du travail.

      Le Professeur Tardif qui s'intéresse au transfert des apprentissages chez les apprenants considère cette question comme cruciale:

« [...] le problème du transfert des apprentissages se pose avec une très grande acuité. Les employeurs déclarent que l'école ne prépare pas adéquatement les jeunes professionnels et les jeunes techniciens qui arrivent sur le marché du travail, et les jeunes eux-mêmes prétendent souvent que l'école ne les a effectivement pas très bien pourvus pour le travail qu'ils ont à accomplir » (1992, p. 271).

      Tardif (1992, p. 271) illustre son propos à l'aide d'une question visant le monde de l'éducation. Cette question, croyons-nous, peut très bien être transposée dans le cadre de la formation initiale des archivistes:

« À l'université, pourquoi l'étudiant en sciences de l'éducation qui connaît très bien les théories de l'apprentissage ainsi que les modalités de l'évaluation qui en découlent ne les applique-t-il pas lorsqu'il se retrouve en situation de stage? »

      En ce qui a trait à notre sujet de préoccupation, en l'occurrence la formation professionnelle initiale des archivistes en tant que praticiens d'une des disciplines des sciences de l'information, Hartridge (1990) signale que, chez les bibliothécaires oeuvrant dans les bibliothèques publiques, :

« The crucial link between theory and practice is widely discussed, with some mention of the techniques that facilitate the transfer of ideas to the workplace. But we do not seem to have a shared approach, an established professional attitude [...] » (p. 249).

      Dans le même ordre d'idée, Couture, Professeur d'archivistique à l'U de M:

« [...] constate l'éloignement entre la théorie et la pratique trop souvent caractéristique à plusieurs programmes de formation [en archivistique] » (1988, p. 45).

      Toutefois, nos lectures nous ont amené à trouver des définitions et un discours beaucoup plus larges accordés à la formation pratique. Ils témoignent de l'existence d'un lien théorie-pratique permettant au futur professionnel d'intégrer différents savoirs, de développer des habiletés et attitudes, d'acquérir une compétence professionnelle, de réfléchir aux conséquences de ses actes et d'innover. Soulignons que ce discours va bien au-delà de celui plus traditionnel de l'acquisition de connaissances.

      Pour Ellis (1965) qui présente les techniques de l'enseignement professionnel (vocational education) en médecine, en art et en ingénierie:

« They [the courses] have common problems, however, in the relationship between theory and practice. The superior motivation is probably most active where the course is directly concerned with problems of techniques and the apprentice's approach to actual practice of the vocation: yet the educational value depends largely on developping, partly through this practice, a real understanding of the fundamental concepts and body of intellectual knowledge on which this practice is based. Without this understanding, vocational education might be a training for skilled journeymen but never an education for innovators. » (pp. 85-86).

      Hartridge (1990) affirme que:

« The relationship between theory and practice has always been one of the central preoccupations of educationalists [...] » (p. 257).

      Pour Fortin (1984), les théories et les pratiques ne sont pas contradictoires mais s'enrichissent mutuellement (p. 21). Pelpel (1989), considère que théorie et pratique ne s'opposent pas mais qu'il s'agit de deux approches différentes pouvant être prises en compte dans une démarche d'apprentissage menant à l'équifinalité: l'approche par la théorie correspondant globalement à une démarche déductive visant l'application de théories et de concepts et l'approche par la pratique correspondant aussi globalement à une démarche inductive visant la généralisation pouvant être établie à partir de l'expérience (p. 8).

      Pour le Conseil interprofessionnel du Québec:

« [...] la notion de formation inclut différentes formes de connaissances, tant théoriques que pratiques, qui sont complémentaires et qui s'inscrivent dans un continuum non nécessairement séquentiel » (1981, p. 17).

      Villeneuve (1991), pour sa part, considère qu'il existe un lien entre la théorie et la pratique et que la formation pratique inscrite dans un programme de formation indique l'importance des rapports théorie-pratique (p. 1), l'une ne devant pas être assujettie à l'autre ou prendre le pas sur l'autre.

      Enfin, Villeneuve (1992) propose une conception humaniste, éducative et expérientielle de la formation pratique:

« Elle vise à favoriser chez l'apprenant l'acquisition des connaissances à partir de ce qu'il est, en interaction avec sa subjectivité et son environnement dans le cadre global d'une expérience éducative » (p. 180).

      Dupuis et Dion (1982), qui ont compilé et analysé les écrits en matière de formation pratique en milieu universitaire sur une période de vingt ans (1962-1982), constatent que: « [...] les plans éducatifs prévoyant le jumelage du pratique et du théorique se multiplient de plus en plus dans la plupart des pays » (pp. 191-192).

      Cette constatation n'a toutefois pu être vérifiée en matière de formation en archivistique et ce, tant au Québec que sur le plan international. L'analyse des programmes des cinq établissements universitaires québécois donnant une formation en archivistique: Laval -Certificat et Maîtrise; Montréal -Certificat et Maîtrise; Universités du Québec à Montréal, à Hull et à Chicoutimi -Certificat; ainsi que du Répertoire des écoles et des cours de formation professionnelle d'archivistes (Conseil international des archives, Section pour l'enseignement de l'archivistique et la formation des archivistes, 1992, 402 p.) indique la présence quasi systématique d'une formation pratique cotoyant de près une formation théorique mais ne permet pas de confirmer l'existence d'un réel jumelage théorie-pratique.

      Pour sa part, Villeneuve qui s'intéresse au processus d'intégration des apprentissages théoriques et pratiques dans un contexte de supervision tel que le stage constate que:

« [...] l'étudiant qui s'engage dans un milieu de stage après avoir reçu plusieurs cours théoriques [...] éprouve des difficultés à savoir appliquer les connaissances requises [et que le praticien] baigné dans l'action éprouve lui aussi des difficultés à faire le lien entre la pratique et la théorie  » (1987, p. 4).

      Ce texte de Villeneuve peut certainement être comparé avec celui de Marchand que nous avons utilisé précédemment dans le cadre de notre problématique:

« En général les étudiant(e)s sont d'avis que l'enseignement qu'ils reçoivent est davantage orienté vers la théorie que vers la pratique. [... il en résulte un problème d'] applicabilité des connaissances en milieu de travail. Certains [sic] étudiant(e)s ont, dans un langage plus imagé, l'impression d'être un micro-organisme, créé en laboratoire dans le but de répondre à un besoin bien précis et doté d'un bagage de connaissances presqu'à toute épreuve. Lorsqu'ils sont injectés dans le système, la réalité est toute autre: toutes leurs connaissances sont difficiles à mettre en pratique, laissant ainsi une grande place à des méthodes arbitraires » (Marchand, 1989, p. 68).

      Par ailleurs, les textes de Villeneuve et de Marchand que nous venons de citer peuvent être mis en perspective avec un autre texte de Tardif qui s'est également penché sur les aspects de l'enseignement stratégique et sur l'apport de la psychologie cognitive en matière d'apprentissage (1992, p. 271):

« Dans les écrits sur les relations entre l'école et la société, il est souvent souligné que les apprentissages réalisés à l'école sont déconnectés de la vraie vie technique ou professionnelle et que ce que les élèves apprennent ne quitte pas les murs de la classe. »

      Les informations obtenues des responsables de programmes et de stages en archivistique dans les universités québécoises ne révèlent pas un problème majeur de déconnexion et, si celui-ci existe, il n'apparaît pas aussi prononcé que le laisse croire le texte du Professeur Tardif. En fait, les programmes et les stages semblent plutôt connectés sur la « vraie vie » professionnelle. Ils le sont toutefois à des degrés divers et avec une amplitude qui varie en fonction de la perception des besoins de la profession que s'en font les responsables de programmes et en fonction de la stratégie de moyens impliquant des aspects tant théoriques que pratiques qu'ils ont retenus. Entre les deux extrêmes, l'un consistant à être complètement déconnecté de la « vraie vie » professionnelle et à être entièrement axé sur la théorie, l'autre consistant à être entièrement connecté sur « la vraie vie » professionnelle et à être entièrement axé sur la pratique, il existe plusieurs possibilités permettant d'obtenir un point d'équilibre visant la mise en place d'une stratégie et de moyens permettant aux futurs professionnels d'intégrer la théorie à la pratique et de développer un savoir stratégique ou savoir pour l'action.


2.3.2 Stage

      La revue de la littérature effectuée nous a permis de recenser plusieurs définitions et perceptions du mot stage.

      Selon Fortin (1984), on retrouve dans le discours et la documentation relative aux stages: « [...] l'expression <<formation pratique>> pour désigner les stages et formation théorique pour les cours » (p. 18). Cette formule a pour effet d'engendrer une division en deux mondes séparés de la théorie et de la pratique (Fortin, 1984, p. 18).

      Pelpel (1989) constate, pour sa part, qu':

« On oppose souvent la notion de stage pratique à celle d'enseignement théorique, comme s'il s'agissait d'un côté de manipuler des objets, des outils au niveau de la réalité concrète et de l'autre de jongler avec des symboles et des relations abstraites » (pp. 7-8).

      Pelpel (1989) conçoit le stage comme un séjour dans un milieu de travail permettant d'acquérir une expérience limitée dans le temps par la mise en contact avec une pratique professionnelle (p. 3). Le but ultime ne réside pas dans la production mais dans l'apprentissage:

« [...] en voyant faire et/ou en faisant soi-même. De ce point de vue, un stage apparaît comme une préparation, à plus ou moins long terme, à un domaine professionnel ou à un métier, pouvant aller de la simple prise de contact à la prise de responsabilité. C'est pourquoi le terme initiation convient, au sens où l'on parle d'une formation initiale. Il indique qu'il s'agit d'une simple approche, d'un commencement, d'un début, et non du plein exercice d'une activité professionnelle à part entière » (Pelpel, 1989, p. 4).

      Coulombe et Miller (1980) considèrent que:

« C'est une activité individuelle visant à faire acquérir ou perfectionner, par entraînement, des aptitudes à observer et/ou exécuter des tâches sous supervision, dans un milieu de travail » (p. 27).

      Fortin (1984), qui a abordé la notion de stage en fonction de la formation de techniciens, lui accorde la définition suivante:

« [...] expérience supervisée d'apprentissage de la profession, prévue dans un programme de formation et se déroulant dans un milieu de travail identifié comme milieu d'intervention actuel ou potentiel pour un technicien » (p. 24).

      Legendre (1988) le perçoit comme une:

« Période de formation pratique qui se situe soit en cours d'études, soit entre la fin des études et le début de l'activité professionnelle, ou encore, qui constitue un complément de formation ou un recyclage » (p. 520).

      Camus (1989, p. 16) pense que le stage en milieu de travail vise à:

« [...] utiliser des outils et des connaissances, à appliquer une méthode, à confronter des principes théoriques à des réalités, à atteindre des objectifs, à gérer des situations inconfortables, à vivre et travailler avec des tiers de même formation, de même culture ou pas. »

      Enfin, pour Morier et les professeurs de la section ergothérapie de l'École de réadaptation de la Faculté de Médecine de l'Université de Montréal (1979), qui sont intéressés au stage en ergothérapie, il s'agit d'une:

« Période passée dans un établissement pendant laquelle un étudiant, en vue d'être en mesure d'exercer sa profession ou d'acquérir une spécialité à l'intérieur de celle-ci, fait des apprentissages cliniques et reçoit des enseignements conséquents à ces apprentissages » (p. 7).


2.3.3 Stage en archivistique

      L'archiviste Cox (1989, p. 37) considère que le stage en archivistique: « [...] donne à l'étudiant une occasion d'acquérir une expérience de première main dans le domaine. »

      Arès, coordonnatrice des stages en archivistique à l'Université de Montréal, présente le stage comme une:

« [...] expérience supervisée d'apprentissage de la profession à l'intérieur d'un programme de formation universitaire. Il se déroule dans un milieu de travail précis, identifié comme milieu d'intervention » (1989, p. 53).

      Toujours selon Arès (1989), le stage constitue: « [...] une composante de la formation pratique reliée à un ensemble d'éléments à caractère plus théorique [...] » (p. 54).

      L'étudiant y:

« [...] prend un peu d'expérience, entre en contact avec des employeurs éventuels, vérifie son intérêt pour la profession, [...] articule ses connaissances et actualise la théorie: il apprend à mieux se connaître comme individu et surtout comme professionnel » (Arès, 1989, p. 60).

      Selon Des Châtelets (1993) qui rapporte ses impressions et résume l'expérience acquise dans le cadre d'un stage en bibliothéconomie et en sciences de l'information, discipline connexe à celle de l'archivistique, à la Bibliothèque nationale du Québec, les stages: « [...] permettent d'acquérir une connaissance pratique des diverses fonctions liées à l'exercice de la profession » (p. 10).


2.3.4 Définitions du stage retenues pour notre recherche

      Villeneuve (1992) propose la définition suivante du stage, proposition que nous retenons dans le cadre de notre étude:

« [...] période de formation pratique qui s'insère dans un programme d'étude et qui se réalise dans un milieu de travail préalablement choisi. C'est une expérience d'apprentissage supervisé visant l'acquisition des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice d'une profession. » (pp. 181-182).

      Cette expérience d'apprentissage peut être caractérisée par l'observation et la réflexion dans l'action:

« [...] afin que soit réalisé le but ultime du stage supervisé, qui consiste à intégrer la théorie et la pratique. Ainsi les stages devraient-ils favoriser la connaissance du ou des milieux de pratique, l'expérimentation du processus d'intervention, la vérification sur le terrain des notions acquises au plan théorique, la connaissance de soi comme personne (ses valeurs, ses limites) dans l'action, et comme professionnel (l'effet de l'acte professionnel posé sur la réalité du milieu pratique) » (Villeneuve, 1992, p. 182).

      Dans cette perspective, le stagiaire participe à l'action afin d'être sensibilisé à la complexité de l'acte professionnel et de « découvrir sur le terrain » les diverses facettes de la profession d'archiviste. Il procède également à une observation directe, toujours « sur le terrain », de la culture prévalant dans le milieu d'accueil, d'attitudes et de comportements liés à la fois aux exigences de la profession et de la structure du milieu d'accueil. C'est ainsi, par exemple, qu'il prend conscience de situations problématiques ou non, prend note de modes de fonctionnement, de processus, de normes et de méthodes, entre en contact avec le vocabulaire utilisé, etc. Finalement -et cet élément nous apparaît crucial- il réfléchit de façon à:

« [...] déterminer le sens de chaque élément dans l'ensemble. Quelles que soient les méthodes employées -celles-ci adoptant leur cadre opératoire à l'objet de la connaissance- l'approche vise la réalité globale » (Postic et de Ketele, 1988, p. 7).

      Dans le même ordre d'idée, en archivistique, la fonction descriptive où l'on: « [...] observe pour décrire les phénomènes ou une situation » (Postic et de Ketele, 1988, p. 48) peut être utilisée. Le stagiaire peut même alterner action et observation (Pelpel, 1989, pp. 25-26; Fortin, 1984, p. 35; Villeneuve, 1992, p. 191) en même temps qu'il amorce sa réflexion et ce, tout au long des étapes de son stage. Il peut même en instrumenter le processus à l'aide d'un journal de bord qui lui servira également à rédiger un rapport de stage. Le journal de bord ainsi que le rapport de stage ont pour but ultime non pas de décrire le stage mais de favoriser la réflexion: « [...] after the fact, in tranquility, or [...] in the midst of action to make what Hannah Arendt (1971) calls a « stop-and-think » » (Schön, 1987, p. 26) car la réflexion constitue un des éléments cruciaux de tout processus d'apprentissage professionnel.

      Fortin et Gervais (1993), et nous sommes d'accord, affirment qu'action et réflexion permettent de dépasser le simple apprentissage technique pour lui conférer une dimension universitaire et professionnelle:

« Le ou la stagiaire ne se forme pas seulement dans l'affrontement de situations mais dans une réflexion parallèle et consécutive à son expérience. L'une enrichissant l'autre, action et réflexion s'interpellent et font en sorte que la formation dépasse l'apprentissage technique pour atteindre un calibre universitaire et véritablement professionnel. Certaines habiletés et attitudes, souventes fois considérées naturelles, caractérisent le comportement de vrais professionnels et doivent faire l'objet d'apprentissages » (pp. 3-4).

      De même, la fonction évaluative où l'on observe pour évaluer, où l'on évalue pour décider et où l'on décide pour agir, car: « [...] on observe surtout pour préparer sa propre action ou la réguler [sic] » ainsi que la fonction heuristique, orientée vers l'émergence d'hypothèses pertinentes soumises à des activités de contrôle (Postic et de Ketele, 1988, pp. 48-49 et 253) peuvent être utilisées car elles favorisent le processus d'intégration d'actes multiples et dynamiques dotés d'un potentiel d'évolution et de développement. Or, ces éléments nous apparaissent également cruciaux dans le cadre de tout apprentissage professionnel.

      Les diverses fonctions énumérées et devant prendre place dans le cadre du stage de formation professionnelle en archivistique peuvent être réalisées en fonction des cinq étapes suivantes proposées par Villeneuve (1992, pp. 212-213) qui sont au nombre de cinq, soit:

« Entraînement à la tâche, Développement, Conceptualisation et analyse, Signification et réalisation, Action expressive et finalisation » (voir l'APPENDICE II Tableau-synthèse des étapes d'un stage supervisé pour obtenir plus de détails).

      Finalement, le stage, qui a pour effet de placer l'apprenant dans un contexte bien réel, « sur le terrain », s'arrime bien avec la partie de la psychologie cognitive portant sur le transfert.

      Tardif (1992, p. 276) qui aborde la question du transfert mentionne que:

« Dans les écrits sur la psychologie cognitive, le transfert est défini selon diverses perspectives. Une perspective en particulier établit cependant des distinctions plus importantes pour l'enseignement et l'apprentissage. Elle considère que le transfert peut se produire d'un apprentissage à un autre et d'une connaissance à une situation de résolution de problèmes ou de réalisation d'une tâche. »

      Toujours selon Tardif (1992):

« [...] il importe de retenir que le trait distinctif du transfert est le passage d'une connaissance d'une situation à une autre, d'un contexte à un autre, que ce soit dans le cas d'un apprentissage, d'une tâche à réaliser ou d'un problème à résoudre » (p. 277).

      Or, les activités de formation pratique retenant notre attention en matière de formation professionnelle initiale des archivistes (analyse de procédure ou de système, étude de cas, travail en laboratoire, visite en milieu professionnel et stage, évidemment) visent toutes à situer l'étudiant dans un contexte réel ou très près du réel ou, encore, dans un contexte de problèmes réels à résoudre devant leur permettre d'intégrer ultimement la théorie à la pratique.


2.3.5 Processus d'apprentissage expérientiel

      A l'instar de Ellis (1965), du Conseil interprofessionnel du Québec (1981), de Fortin (1984), de Pelpel (1989), d'Hartridge (1990) ainsi que de Villeneuve (1991 et 1992) et en fonction des constatations effectuées par Dupuis et Dion (1982) ainsi que par Tardif (1992), nous situons la formation professionnelle des archivistes dans le cadre d'un lien théorie-pratique s'appliquant aux cours, aux exercices, aux laboratoires et, évidemment, aux stages contenus dans les programmes de Certificat et de Maîtrise en archivistique.

      Ce lien pourrait être joint à un processus d'apprentissage permettant au futur professionnel de se situer en contexte réel, « sur le terrain » ou très près du réel ou, encore, dans un contexte de problèmes réels à résoudre. Une telle approche, croyons-nous, devrait lui permettre d'intégrer la théorie à la pratique, de maîtriser les fonctions archivistiques, d'acquérir et d'intégrer des connaissances, des habiletés et des attitudes s'inscrivant dans des dimensions: « [...] de savoirs, savoir-faire et savoir-être [...] », dimensions proposées par De Landsheere, V. et G. De Landsheere (1992, p. 111) dans le contexte d'une présentation du contenu d'un programme. Ultimement, le processus devrait permettre à l'étudiant d'évaluer la portée de l'acte professionnel et lui permettre d'innover dans sa pratique.

      Or, le processus d'apprentissage expérientiel incorpore le lien théorie-pratique dans une démarche qui comporte les quatre phases suivantes:

« 1- l'expérience concrète (être soi-même impliqué dans une situation concrète, faire face à un problème réel important pour soi, être motivé à le solutionner);

2- l'observation réflexive (recueillir des données pour comprendre la situation particulière, réfléchir à leur signification en considérant différents points de vue);

3- la conceptualisation abstraite (trouver le principe général sous-jacent: concepts, règles, théories, etc. penser par soi-même);

4- l'expérimentation active (vérifier ses idées dans de nouvelles situations concrètes) » (Bernard, Cyr, Fontaine, 1981, p. 36; Villeneuve, 1987, p. 96; Cyr, 1985, p. N 36).

      Aux États-Unis d'Amérique, la Society of American Archivists (1993, p.7) préconise le processus d'apprentissage expérientiel, mais uniquement dans le cadre du stage à la Maîtrise en archivistique. Nous croyons plutôt que l'apprentissage expérientiel présente des avantages pouvant également s'appliquer à l'ensemble de tout programme voué à la formation d'archivistes professionnels. L'apprentissage expérientiel renforce la motivation à apprendre (Cyr, 1985, p. N 39) puisqu'il est généralement admis qu'un lien très étroit existe entre la motivation d'un apprenant et son apprentissage, la première influençant l'autre (Fuller, 1969, p. 207), développe l'esprit d'initiative et le sens des responsabilités, l'esprit critique et le sens des nuances, améliore la qualité et l'efficacité des apprentissages, accroît la cohérence des enseignements ainsi que la pertinence des programmes d'études (Cyr, 1985, p. N. 39). Aussi retenons-nous le processus d'apprentissage expérientiel dans le cadre de la présente étude.


3. TYPOLOGIES


3.1 Typologie des savoirs

      Afin de permettre un contrôle approprié du processus d'apprentissage expérientiel, il serait possible d'utiliser les objectifs spécifiques de chaque programme ainsi qu'une typologie des savoirs pour l'éducation centrée sur le savoir stratégique, ou savoir pour l'action, qui se situe à l'intersection du savoir appliqué et du savoir praxique selon Van der Maren (1995, p. 49). Consulter l'APPENDICE III Les cinq savoirs pour obtenir plus de détails.


3.2 Typologie des tâches

      Pour que l'on puisse utiliser efficacement le cadre théorique retenu, il nous apparaît essentiel de dresser une typologie des tâches, des connaissances, des habiletés et des attitudes requises pour exercer la profession d'archiviste. Son élaboration nécessiterait toutefois, à elle seule, plusieurs recherches et impliquerait que des efforts de concertation et des décisions soient consentis de la part du milieu professionnel, des associations professionnelles oeuvrant au Québec (AAQ, ACA et ARMA Montréal) ainsi que des institutions universitaires impliquées dans la formation professionnelle en archivistique.


3.2.1 Typologie des tâches selon l'association des archivistes du Québec

      De façon plus particulière, en ce qui a trait aux tâches et aux connaissances requises pour les effectuer de manière appropriée, soulignons que l'Association des archivistes du Québec a récemment produit un Tableau des membres individuels comportant trois catégories de membres: professionnel, technicien et étudiant.

      Le membre professionnel est celui:

« [...] qui détient la formation requise l'habilitant à exercer des fonctions professionnelles. [Par formation requise L'AAQ entend un:] Diplôme universitaire (1er, 2e, 3e cycle) assorti d'une formation en archivistique reconnue. [...] Pour les membres actuels, la formation requise pourra, le cas échéant, être compensée par une expérience jugée équivalente ou pertinente, selon des modalités et un calendrier à définir. [...] Le professionnel détient un certificat en archivistique (ou l'équivalent) dispensé par une université reconnue » (Association des archivistes du Québec, Comité des affaires professionnelles, 1993, p. 24).

      Les tâches dévolues au professionnel consistent à:

« Analyser, conceptualiser, conseiller, planifier, élaborer, établir des principes et des règles, gérer, organiser, superviser, évaluer, administrer, enseigner et effectuer de la recherche fondamentale et appliquée en archivistique » (Association des archivistes du Québec, Comité des affaires professionnelles, 1993, p. 24).

      Le membre technicien est celui:

« [...] qui détient la formation requise l'habilitant à exercer des fonctions techniques. [Par formation requise L'AAQ entend un:] Diplôme d'études collégiales en techniques de la documentation. [...] La formation requise pourra, le cas échéant, être compensée par une expérience jugée équivalente ou pertinente, selon des modalités et un calendrier à définir » (Association des archivistes du Québec, Comité des affaires professionnelles, 1993, p. 24).

      Les tâches imparties au technicien consistent à:

« [...] appliquer, produire, codifier, repérer, indexer, traiter, réaliser et microfilmer selon des normes et des politiques bien établies » (Association des archivistes du Québec, Comité des affaires professionnelles, 1993, p. 24).

      Le membre étudiant est celui auquel aucune tâche n'est réservée et qui:

« [...] est inscrit à un programme de formation en archivistique ou comprenant des cours d'archivistique de niveau universitaire ou collégial » (Association des archivistes du Québec, Comité des affaires professionnelles, 1993, p. 24).


3.2.2 Typologie des tâches selon l'Université de Montréal

      Le Tableau des membres individuels de l'AAQ offre l'avantage de délimiter les grandes lignes des tâches d'ordre professionnel de celles dites techniques. Ces tâches peuvent toutefois être précisées à l'aide des Fonctions archivistiques (APPENDICE IV) tirées d'un document de travail intitulé Les fonctions archivistiques et les objectifs de formation du Certificat en archivistique, document qui a été élaboré par le Comité de gestion du Certificat en archivistique de l'EBSI de l'Université de Montréal (1991, pp. 5-14). Le document présente quarante-sept tâches administratives reliées aux fonctions de gestion d'un service d'archives et à celle des archives proprement dites (administration générale, gestion des ressources financières, humaines et matérielles ainsi que marketing) ainsi que soixante-douze tâches reliées aux fonctions archivistiques, soit: création, acquisition, évaluation, traitement (classification, classement, description, cotation, indexation, dépôt ou versement), conservation et diffusion. De plus, le document fait ressortir les tâches réservées ou partagées en fonction des cycles de formation (premier et deuxième cycles universitaires ainsi que celui du collégial). Son analyse indique les objectifs à poursuivre: les élèves de maîtrise devraient effectuer des apprentissages dans le but de gérer des services d'archives (tâches décisionnelles et conceptuelles impliquant des décisions stratégiques), d'effectuer des tâches professionnelles de haut niveau telles que la précision de politiques ainsi que d'autres tâches professionnelles partagées avec les archivistes professionnels formés au premier cycle; les élèves de premier cycle devraient effectuer des apprentissages dans le but de réaliser des tâches professionnelles spécifiques à l'archivistique et à l'administration des archives proprement dites alors que les élèves du collégial devraient effectuer des apprentissages leur permettant de compléter des tâches techniques routinières d'application, de saisie, d'entretien, de préservation et de manipulation.


3.3 Types de connaissances selon le conseil interprofessionnel du Québec

      Les associations professionnelles regroupant les archivistes oeuvrant au Québec (AAQ, ACA et ARMA Montréal) ne constituent pas présentement des corporations professionnelles tel qu'entendu au Code des professions (Gouvernement du Québec, 1977). Rien ne les empêche toutefois de préciser les connaissances requises pour exercer la profession, d'autant plus que, si l'une d'entre elles décidait d'effectuer une demande de constitution en corporation, elle devrait le faire de toute manière (Gouvernement du Québec, 1977, article 25).

      En ce qui a trait aux connaissances, la typologie proposée par le Conseil interprofessionnel du Québec (1981) pourrait servir de base de concertation et de décision. Ainsi, pour le Conseil (pp. 17-18):

« Il existe [...] trois types de connaissances.

1. Le premier [...] est constitué par l'ensemble des connaissances théoriques et pratiques nécessaires à la compréhension d'un domaine d'activité professionnelle. [...Il] inclut la formation générale qui relève habituellement des établissements d'enseignement. Il comprend donc les pré-requis considérés comme essentiels à l'acquisition d'un savoir plus spécialisé. Il présente en plus au futur professionnel le domaine scientifique dans son ensemble (théories et méthodologies) et dans lequel s'insère la pratique d'une activité professionnelle particulière.

2. Le second type de connaissances est l'ensemble des connaissances théoriques et pratiques nécessaires à l'exercice d'une activité professionnelle. Ce type de connaissances suppose l'acquisition de connaissances ayant un rapport direct avec l'exercice d'une activité professionnelle particulière. Il sous-entend donc un savoir plus précis et plus spécialisé. Il inclut généralement un premier contact avec la pratique soit par l'analyse théorique de cas réels, soit par l'observation dans un milieu de pratique de l'activité professionnelle, soit par la pratique elle-même.

3. Le troisième type de connaissances est l'expérience pratique et quotidienne soutenue et évolutive, d'une activité professionnelle. Il s'agit de la pratique réelle de l'activité professionnelle pendant une période plus ou moins longue, ayant comme objectif l'acquisition des habiletés nécessaires à une pratique autonome et l'utilisation d'instrument propres à l'exercice d'une profession dans un milieu donné. Cette expérience est acquise sous la surveillance d'un praticien oeuvrant dans le domaine de l'activité professionnelle. Cet apprentissage relève normalement des corporations professionnelles. »


4. QUESTIONS DE LA RECHERCHE

      La présente recherche est, rappelons-le, de type descriptif. Elle comporte trois points. Elle vise d'abord à situer la contribution du stage aux premier et deuxième cycles parmi celle des autres activités de formation pratique utilisées par les universités québécoises dans le cadre de la formation professionnelle initiale des archivistes. Elle tente aussi de dégager, de façon objective, la contribution du stage à la formation professionnelle initiale reçue par les archivistes. Finalement, elle cherche à connaître l'opinion des répondants à un questionnaire sur les éléments indispensables pour que le stage permette l'appropriation et l'intégration des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession d'archiviste.

      Les divers éléments dégagés dans le cadre du présent chapitre nous amènent à nous poser les questions suivantes:

      - Quelle est l'importance du stage en matière de formation professionnelle initiale des archivistes au Québec pour la période étudiée?

      - Quelles activités de formation pratique permettent le mieux l'appropriation et l'intégration des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession par rapport à la période étudiée?

      - Le stage tel que pratiqué par les répondants, permettait-il l'appropriation et l'intégration des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession:

      - Quels sont, d'après les répondants, les éléments indispensables à l'élaboration d'un stage comme outil didactique dans la formation pratique initiale des archivistes au Québec permettant l'appropriation et l'intégration des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession?


CONCLUSION

      La stratégie retenue pour notre recherche en est une d'enquête. Elle s'appuie d'abord sur notre expérience professionnelle, sur l'information recueillie dans le cadre de rencontres effectuées auprès de coordonnateurs de stages et de responsables de programmes de Certificat et de Maîtrise en archivistique de cinq universités québécoises et sur la lecture des écrits se rapportant à notre recherche. Mais c'est l'information obtenue à l'aide de notre questionnaire Sondage auprès des archivistes du Québec qui nous permettra de tirer les conclusions se rapportant à notre recherche, même si les témoignages reçus peuvent revêtir occasionnellement un caractère subjectif.

      Dans le chapitre suivant nous présenterons cet instrument de recherche. Afin d'assurer la précision de la terminologie utilisée dans le cadre de la présente recherche et d'éviter tout sens équivoque pouvant prêter à interprétation, nous définirons les termes clés puis les regrouperons sous forme de Lexique.


CHAPITRE 2 : MÉTHODOLOGIE


INTRODUCTION

      La partie essentielle du présent chapitre consiste en un questionnaire intitulé Sondage auprès des archivistes du Québec. Afin d'assurer une compréhension commune de la terminologie utilisée, nous avons conçu un Lexique initial. Nous l'avons validé auprès de juges provenant du milieu et l'avons modifié de façon à obtenir un Lexique final qui a été joint au questionnaire.

      Le Sondage porte sur les stages en archivistique. Comme pour le Lexique, nous avons conçu un questionnaire initial puis l'avons validé. Après avoir apporté des modifications, nous avons dégagé un questionnaire final. Il comprend quatre sections intitulées: votre formation pratique, votre stage, votre opinion sur la formation pratique par le stage et vos caractéristiques socio-démographiques. Le questionnaire a ensuite été administré auprès de la population visée, soit tous les archivistes qui occupent un emploi dans le domaine des archives, qui sont membre d'une association professionnelle et qui ont étudié dans une université du Québec.

      Les programmes universitaires de formation professionnelle comportent généralement une partie théorique et une partie pratique. Ainsi, selon Dupuis et Dion (1982, p. 2):

«La plupart des programmes peuvent être divisés en deux grandes sections. Une partie du curriculum emprunte aux disciplines fondamentales traditionnelles des universités, soit de sciences pures, soit de sciences humaines. On peut généralement décrire cette partie des programmes comme théorique: elle représente le corps scientifique spécifique sur lequel se base l'acte professionnel désiré. L'autre partie du curriculum que l'on décrit généralement comme pratique vise à rendre le candidat à la profession, maître du modèle professionnel découlant du contenu, à lui donner les habiletés humaines et techniques qui lui permettront de professer, de poser l'acte professionnel.»

      Ce constat peut laisser croire, à priori, qu'il n'existe pas de problème fondamental d'intégration de la théorie à la pratique dans le cadre de l'acquisition de la maîtrise de l'acte professionnel. Or:

«Deux courants extrêmes peuvent se retrouver: limitation du rôle de l'université à la transmission des connaissances, de la base théorique de l'acte professionnel [...ou] tentative d'intégration des deux aspects de la formation (théorie et pratique) un peu sur le modèle des sciences de la santé» (Dupuis et Dion, 1982, pp. 3-4).

      Dans un cas, l'on vise la maîtrise intellectuelle des modèles professionnels alors que dans l'autre, l'on considère indissociable l'apprentissage de l'acte professionnel de la compréhension des modèles théoriques qui le sous-tendent (Dupuis et Dion, 1982, p. 6). C'est ce deuxième cas qui retient notre attention dans le cadre de la présente recherche.

      Selon Dupuis et Dion (1982, p. 7), les programmes de formation professionnelle semblent:

«[...] osciller plus ou moins régulièrement entre les deux possibilités extrêmes, du moins contemple-t-on les deux extrêmes en se demandant si l'on n'y trouverait pas la solution aux nombreux problèmes auxquels on fait face. Des illustrations nombreuses de cette situation se retrouvent dans tous les secteurs où les stages pratiques font partie de la formation universitaire. Le problème demeure entier que ce soit dans des secteurs où la formation pratique sous une forme ou sous une autre est partie optionnelle du programme ou dans les secteurs où elle est obligatoire.»

      Les programmes de premier et de deuxième cycles de formation en archivistique n'échappent pas à cette réalité. Ils comprennent tous une partie théorique et une partie pratique. Les universités qui offrent des programmes de formation en archivistique reconnaissent de la sorte l'importance de la théorie et de la pratique dans le processus d'intégration de l'apprentissage initial de la profession mais les dosent différemment. La partie pratique qui est plus ou moins développée par rapport à la partie théorique peut s'effectuer, le cas échéant, à l'aide de l'analyse de procédure ou de système, de l'étude de cas, du travail en laboratoire, de la visite en milieu professionnel ainsi que d'un stage, évidemment.

      La question du dosage de la théorie et de la pratique a été abordée par Findeli et Poissan. Selon eux: «[...] il est possible et souhaitable de découvrir un dosage adéquat de leurs qualités respectives» (1991, p. 8). Pour eux, comme pour nous, la question du dosage de la théorie et de la pratique apparaît comme cruciale. Ces auteurs se sont préoccupés de la question du dosage de la théorie et de la pratique dans le cadre de différents aspects de la pédagogie par projet et de son application en matière d'apprentissage du design industriel. Ils en font mention dans le résumé d'un projet intitulé: Infographie et Couleurs. Applications au design textile qu'ils ont réalisé:

«Le projet s'adressait à un groupe de douze étudiants de troisième année (25% de l'effectif du programme de quatre ans (120 crédits) en design industriel menant au diplôme professionnel. Ce programme comporte, dès la première année environ 60% de cours dits théoriques et 40% de travail en atelier. Notre projet de quinze semaines s'inscrivait dans le cadre de l'activité d'atelier de troisième année et comportait six crédits [...]» (Findeli et Poissan, 1991, p. 6).

«Deux catégories d'objectifs motivaient cette activité pédagogique:

Les objectifs spécifiques:

Les objectifs généraux:

On remarquera que les objectifs spécifiques portent autant sur des aspects théoriques que pratiques. Quant aux objectifs généraux, ils dépassent l'acception technique du savoir-faire professionnel pour y inclure la notion, plus morale de responsabilité professionnelle» (Findeli et Poissan, 1991, p. 6).

«[...] Ce projet a connu un succès incontestable, tant auprès des étudiants et des étudiantes que de l'enseignant et de son assistante. Il ouvre la porte à une formule qui pourrait se généraliser et s'adapter aisément aux objectifs d'apprentissage en 3e et 4e année[s], et également à tous les enseignements de type professionnel (ingénierie, droit, sciences de l'éducation, sciences de la santé, etc.), à condition que les responsables pédagogiques prennent conscience de la nature, non seulement technique, mais aussi sociale et éthique des actes professionnels» (Findeli et Poissan, 1991, p. 8).

«Plus généralement, notre réflexion sur la pédagogie par projets, qui se poursuit actuellement, a démontré que ce principe était viable avec les réserves décrites ci-après: [...] On oppose généralement ce mode d'enseignement [pédagogie par projets] au mode dit magistral, ce qui a pour conséquence fâcheuse que, dans de nombreux cas, en voulant marquer nettement cette opposition, les promoteurs de la pédagogie par projets versent dans l'excès contraire. [...] On aura compris que nous ne considérons pas les deux modes d'enseignement comme s'excluant l'un l'autre, mais, au contraire, qu'il est possible et souhaitable de découvrir un dosage adéquat de leurs qualités respectives» (Findeli et Poissan, 1991, p. 8).


1. LEXIQUE

      Afin d'assurer la précision de la terminologie utilisée dans le cadre de la présente recherche et d'éviter tout sens équivoque pouvant prêter à interprétation, nous avons défini les termes clés utilisés dans le questionnaire intitulé Sondage auprès des archivistes du Québec, puis les avons regroupés sous forme de Lexique. De plus, considérant que la validité et la fiabilité des résultats de la présente recherche sont basées en grande partie sur la précision des réponses obtenues des répondants au Sondage, nous y avons annexé le Lexique dans le but d'obtenir une compréhension identique de la terminologie.


1.1 Lexique initial

      Nous avons finalisé le Lexique initial en avril 1994 (voir l'appendice Vb). Pour ce faire, nous nous sommes appuyé sur les connaissances acquises à titre de praticien de la discipline archivistique depuis plus de vingt ans, de directeur d'un service d'archives ainsi que d'auteur ou de co-auteur de publications dans le domaine des archives. Les lectures effectuées dans le cadre de la présente recherche ont également contribué à sa conception.


1.1.1 Contenu

      Lors de son élaboration, le Lexique comportait trois sections qui s'intitulaient respectivement: TÂCHES ADMINISTRATIVES, TÂCHES PROFESSIONNELLES et FORMATION PRATIQUE. La section des TÂCHES ADMINISTRATIVES regroupait les mots clés reliés aux tâches administratives telles que pratiquées par les archivistes. La section des TÂCHES PROFESSIONNELLES énumérait les mots clés reliés aux tâches professionnelles telles que pratiquées par les archivistes. Finalement, la section FORMATION PRATIQUE comportait les mots clés regroupant les activités de formation pratique pouvant être utilisées dans le cadre de la formation professionnelle en archivistique.

      Nous présentons ici le Lexique initial en fonction de la structure retenue au moment où nous l'avons élaboré. Toutefois, afin d'en faciliter la consultation lors de la phase de validation, nous avons choisi de présenter les mots clés retenus selon l'ordre alphabétique (voir l'appendice Vb).


1.1.1.1 Tâches administratives
Administration des ressources financières
préparation, suivi et contrôle du budget, des subventions, etc.; application de normes comptables, etc.
Administration des ressources humaines
recrutement, dotation, évaluation, etc.
Administration des ressources matérielles
planification et contrôle des locaux, des équipements et des systèmes de protection, de diffusion, de reproduction, etc.
Administration du marketing
étude de clientèles; conception de produits ou de services; plan de marketing; etc.
Administration générale
analyse générale de besoins; conception, suivi et évaluation du mandat, de la planification stratégique, des objectifs, de la structure, de la politique et du programme de gestion des archives, de directives, normes, méthodes et procédures, de statistiques, etc.; application et suivi de dispositions législatives et réglementaires; etc.

1.1.1.2 Tâches professionnelles
Acquisition
processus constitué de normes, de méthodes et de procédures permettant de recevoir des archives institutionnelles, par dépôt ou versement et des archives privées par don, prêt, dépôt, vente ou échange.
Analyse documentaire
processus constitué de normes, de méthodes et de procédures permettant d'exprimer le contenu d'un document ou d'une série de documents sous forme d'extrait, de résumé ou de représentation indexée.
Archives
«L'ensemble des informations, quels que soient leur date, leur nature ou leur support, organiquement réunies par une personne physique ou morale, publique ou privée, pour les besoins mêmes de son existence et l'exercice de ses fonctions, conservées d'abord pour leur valeur primaire, c'est à dire administrative, légale, financière ou probatoire, conservées ensuite pour leur valeur secondaire, c'est-à-dire de témoignage ou, plus simplement, d'information générale» (Rousseau, 1991, p. 2).
Archivistique
discipline qui recouvre les principes et les techniques régissant la création, l'évaluation, l'acquisition, la classification, la description et l'indexation, la conservation et la protection ainsi que la communication des archives.
Calendrier de conservation
instrument de gestion permettant de regrouper, de diffuser, d'appliquer et de contrôler (suivi, modification et mise à jour) les règles de tri et de sélection visant la conservation des documents.
Classement physique
opération matérielle consistant à ranger les fonds, les séries, les articles et les documents selon l'ordre de classification établi.
Classification
ensemble de conventions, de normes, de méthodes et de procédures structurées en système permettant d'effectuer le regroupement intellectuel des fonds, des séries, des articles et des documents par fonction, par sujet ou par tout autre critère retenu à la suite d'une analyse de contenu.
Communication
processus constitué de normes, de méthodes et de procédures visant la transmission, soit d'informations relatives aux documents d'archives, soit de documents d'archives eux-mêmes et incluant la diffusion, la référence et le rappel.
Conservation et protection
processus constitué de normes, de méthodes, de procédures et de dispositions permettant la mise en place, le suivi et le maintien de conditions matérielles propres à assurer la conservation et la protection physique des documents ainsi que de l'information qui y est consignée.
Contrôle terminologique d'autorité
processus constitué de normes, de méthodes et de procédures permettant le contrôle (mise en place, modification et mise à jour) de la sélection et de l'uniformisation du vocabulaire utilisé pour décrire et indexer les documents d'archives.
Création
processus constitué de normes, de méthodes et de procédures permettant la rationalisation et le contrôle (mise en place, modification et suivi) de la consignation de l'information organique sur un support et favorisant sa communication auprès des créateurs et des utilisateurs d'archives.
Description et indexation
processus constitué de normes, de méthodes et de procédures au cours duquel les caractéristiques physiques des documents d'archives sont présentées et leur contenu exprimé à l'aide de descripteurs ou de mots clés faisant partie d'un vocabulaire libre ou contrôlé (description). Les descripteurs ou mots clés sont ensuite regroupés sous forme d'index général ou d'index spécifiques (indexation).
Diffusion
processus permettant de faire connaître les sources documentaires ainsi que les activités et services offerts en communiquant de l'information auprès des diverses clientèles utilisatrices d'archives.
Documents essentiels
documents permettant la continuité ou le rétablissement des opérations, des droits et des obligations durant ou après une période de crise et dont la disparition aurait des conséquences graves et irréparables.
Évaluation
(a) processus constitué de normes, de méthodes et de procédures permettant de déterminer ou de modifier des critères de tri et de sélection visant la conservation de documents d'archives (institutionnels ou privés) à partir de leur valeur primaire et de leur valeur secondaire, à les appliquer et à en assumer le suivi et le maintien. (b) spécification de la valeur marchande de documents.
Rappel de documents
processus constitué de méthodes et de procédures au cours duquel des documents (généralement semi-actifs) sont retournés, soit pour être consultés, soit pour être réactivés, par la personne physique ou morale qui les a créés.
Référence
processus constitué de méthodes et de procédures permettant de guider les clients utilisateurs d'archives vers les sources d'informations appropriées à leurs besoins puis de les leur communiquer.
Thésaurus
langage documentaire choisi, généralement spécialisé, cohérent et limité de mots, basé sur une structuration hiérarchisée faisant référence à un ou à plusieurs domaines de la connaissance.

1.1.1.3 Formation pratique
Formation pratique
«L'ensemble des cours de méthodologie de l'intervention, les laboratoires de pratique et les stages contenus dans un programme de formation visant l'acquisition des connaissances, des habiletés et des attitudes nécessaires à l'exercice d'une profession» (Villeneuve, 1992, p. 180).
Analyse de procédure ou de système
activité visant à faire acquérir ou perfectionner, par entraînement, des aptitudes à l'étude minutieuse d'une procédure ou d'un système dans le but de comprendre, d'améliorer ou d'en concevoir un nouveau.
Étude de cas
activité visant à faire acquérir ou perfectionner, par entraînement, des aptitudes à analyser et à solutionner un cas à partir de la description d'une situation réelle ou vraisemblable créant problème.
Stage
«[...] période de formation pratique qui s'insère dans un programme d'études et qui se réalise dans un milieu de travail préalablement choisi. C'est une expérience d'apprentissage supervisé visant l'acquisition des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice d'une profession» (Villeneuve, 1992, pp. 181-182).
Travail en laboratoire
activité réalisée dans un local pourvu de matériel spécialisé, activité visant à faire acquérir ou à perfectionner, par entraînement, des aptitudes et des habiletés à exécuter une tâche en fonction d'un produit à obtenir.
Visite en milieu professionnel
activité visant à faire acquérir ou compléter des connaissances à partir de l'observation directe d'un milieu professionnel à un moment donné.

1.1.2 Validation

      Nous avons décidé de procéder à la validation du Lexique initial en le soumettant à l'appréciation de vingt et une personnes qui agiraient à titre de juge. Pour ce faire, nous avons confectionné une Liste d'envoi (voir l'appendice Vd) comportant douze catégories d'organismes choisis dans les secteurs publics, parapublics ou privés, soit: archives nationales, associations professionnelles d'archivistes oeuvrant au Québec, cégeps, centres hospitaliers, commissions scolaires, communautés religieuses, corporations professionnelles, sociétés d'état, entreprises privées, ministères, municipalités, universités (archives) et universités (formation).

      Nous avons ensuite ventilé vingt et un organismes dans les douze catégories retenues. Nous avons tenu compte d'une répartition géographique comportant les grandes municipalités situées sur le territoire québécois (Québec et Montréal) puis nous y avons ajouté les municipalités de Trois-Rivières, de Lévis, de Jonquière, de Chicoutimi et de Sherbrooke. Nous avons également retenu la Capitale nationale, Ottawa, plutôt que la municipalité de Hull. Ottawa jouxte en effet la municipalité de Hull et, de plus, on y retrouve la présence des Archives nationales du Canada. Nous avons ensuite choisi vingt et une personnes, soit à titre de représentant des associations professionnelles d'archivistes oeuvrant en territoire québécois soit à titre d'archiviste cadre ou professionnel soit à titre de responsable de programme ou de stage dans une université québécoise enseignant l'archivistique. Ainsi, pour:

      Archives nationales, nous avons placé les noms des deux archivistes nationaux du Canada (Ottawa) et du Québec (Québec);

      Associations professionnelles d'archivistes, nous avons inscrit les noms des trois présidents en titre: AAQ (Québec), ACA (Ottawa) et ARMA Montréal (Montréal);

      Cégep, nous avons retenu le nom d'une archiviste au Cégep de Jonquière (Jonquière);

      Centres hospitalier, nous avons choisi le nom d'une archiviste médicale au Centre hospitalier Sainte-Marie (Trois-Rivières);

      Commission scolaire, nous avons retenu le nom d'un archiviste à la Commission scolaire catholique de Sherbrooke (Sherbrooke);

      Communauté religieuse, nous avons sélectionné le nom d'une archiviste au Séminaire Saint-Joseph (Trois-Rivières);

      Corporation professionnelle, nous avons placé le nom d'une archiviste à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (Montréal);

      Société d'état, nous avons choisi le nom d'une archiviste à Hydro-Québec (Montréal);

      Entreprise privée, nous avons retenu les noms de deux archivistes, l'un à l'Alcan (Jonquière), l'autre à la Fédération des Caisses populaires Desjardins (Lévis);

      Ministère, nous avons choisi le nom d'un archiviste au Ministère des ressources naturelles (Québec);

      Municipalité, nous avons sélectionné le nom d'une archiviste à la Ville de Québec (Québec);

      Université (archives), nous avons retenu le nom d'un archiviste à l'Université du Québec à Montréal (Montréal);

      Université (formation), nous avons inscrit les noms de la coordonnatrice des stages en archivistique à l'EBSI de l'Université de Montréal (Montréal), du responsable du Certificat en archivistique à l'Université du Québec à Chicoutimi (Chicoutimi), du responsable du stage en gestion des documents administratifs et des archives à l'Université du Québec à Montréal (Montréal), de la responsable de la formation pratique au Certificat en archivistique de l'Université Laval (Québec) ainsi que celui de la personne responsable du stage à la Maîtrise en archivistique à l'Université Laval (Québec).

      Nous avons adressé le Lexique initial aux vingt et un juges au mois de mai 1994. Les juges étaient priés de prendre connaissance du contenu du Lexique, d'y indiquer toute modification ou tout commentaire jugé utile et de nous le retourner dans une enveloppe pré-adressée et pré-affranchie. Nous avons effectué un rappel téléphonique auprès des personnes concernées au cours du mois d'août 1994.

      Seize juges sur un total de vingt et un, ce qui représente un taux de réponse se situant à 76,2%, nous ont retourné leur appréciation, leurs commentaires et leurs suggestions. Un dix-septième juge nous a fait part verbalement de ses commentaires et de ses suggestions.

      Dans l'ensemble, les définitions ont été jugées claires et précises et plus particulièrement celles apparaissant aux sections FORMATION PRATIQUE et TÂCHES ADMINISTRATIVES. Ainsi, nous n'avons reçu aucun commentaire ou demande de modification visant les définitions contenues à la section FORMATION PRATIQUE. Une seule remarque a été formulée à l'égard d'une définition présentée à la section TÂCHES ADMINISTRATIVES. Il était suggéré d'ajouter l'aspect supervision à la définition de l'Administration des ressources humaines.

      Quant aux définitions comprises à la section TÂCHES PROFESSIONNELLES, nous avons reçu un plus grand nombre de commentaires et de suggestions. Les six définitions suivantes n'ont fait l'objet d'aucun commentaire ou suggestion: Acquisition, Archives, Classification, Rappel de documents, Référence et Thésaurus. Il nous a par ailleurs été suggéré de retirer certains termes qui apparaissaient redondants. Ainsi, il nous a été demandé d'inscrire Classement plutôt que Classement physique et Contrôle d'autorité plutôt que Contrôle terminologique d'autorité. Il nous a été conseillé d'insister davantage sur l'aspect de l'information contenue sur les documents d'archives, particulièrement dans: Analyse documentaire, Archivistique, Calendrier de conservation, Communication, Création et Évaluation. Il nous a été proposé de privilégier l'aspect Préservation de l'information et d'y regrouper la Conservation ainsi que la Protection qui en constituent des sous-éléments. Il nous a été suggéré de revoir la définition de Calendrier de conservation et d'ajouter une définition de Règle de conservation. Finalement, il nous a été suggéré d'ajouter le renvoi suivant: Gestion des documents: voir Archivistique.


1.2 Lexique final

      Lors de l'élaboration du Lexique final (voir l'appendice VIb), nous avons tenu compte des commentaires et des suggestions formulés, les considérant pertinents et fondés pour notre recherche.


1.2.1 Tâches administratives

      En ce qui a trait aux définitions de la section TÂCHES ADMINISTRATIVES, celles visant les aspects: Administration des ressources financières, Administration des ressources matérielles, Administration du marketing et Administration générale ont été maintenues comme dans la version initiale. La définition de l'Administration des ressources humaines a toutefois été revue afin d'y ajouter la dimension supervision. Elle se présente maintenant comme suit: Administration des ressources humaines: recrutement, dotation, supervision, évaluation, etc.


1.2.2 Tâches professionnelles

      Pour ce qui est de la section des TÂCHES PROFESSIONNELLES, des renvois ont été revus ou ajoutés. Les termes redondants en ont été retirés. Les définitions relatives aux aspects: Acquisition, Archives, Classification, Rappel de documents, Référence et Thésaurus ont été maintenues comme dans la version initiale alors que les autres définitions ont été revues. Elles se présentent comme suit:

Analyse documentaire
processus constitué de normes, de méthodes et de procédures permettant d'exprimer le contenu informationnel d'un ou de plusieurs documents sous forme d'extrait, de résumé ou de représentation indexée.
Archivistique
discipline qui recouvre les théories et les pratiques régissant la création, l'évaluation, l'acquisition, la classification, la description et l'indexation, la préservation ainsi que la communication de l'information organique.
Calendrier de conservation
instrument de gestion permettant de regrouper, de diffuser, d'appliquer et de contrôler (suivi, modification et mise à jour) les règles de conservation des informations organiques consignées sur les documents.
Classement
plutôt que Classement physique (la définition demeure identique).
Communication
processus constitué de normes, de méthodes et de procédures visant la transmission, soit d'informations relatives aux documents d'archives, soit d'informations consignées sur des documents d'archives et incluant la diffusion, la référence et le rappel.
Conservation
voir Préservation
Contrôle d'autorité
en remplacement de Contrôle terminologique d'autorité (la définition demeure identique).
Création
processus constitué de normes, de méthodes et de procédures permettant l'évaluation, la rationalisation et le contrôle (mise en place, modification et suivi) de l'information organique ainsi que le choix du support sur lequel elle est consignée et favorisant sa communication auprès des créateurs et des utilisateurs.
Description et indexation
processus constitué de normes, de méthodes et de procédures au cours duquel les caractéristiques physiques des documents d'archives sont présentées et leur contenu exprimé à l'aide de descripteurs ou de mots clés faisant partie d'un vocabulaire libre ou contrôlé. Les descripteurs ou mots clés sont ensuite regroupés sous forme d'index général ou d'index spécifiques.
Diffusion
processus constitué de normes, de méthodes et de procédures permettant de faire connaître les sources documentaires ainsi que les activités et services offerts en communiquant de l'information auprès des diverses clientèles utilisatrices d'archives.
Documents essentiels
documents permettant à une personne physique ou morale la continuité ou le rétablissement de ses opérations, de ses droits et de ses obligations durant ou après une période de crise et dont la disparition aurait des conséquences graves et irréparables.
Évaluation
(a) processus constitué de normes, de méthodes et de procédures permettant de déterminer la durée de vie, le cheminement et le traitement de l'information organique consignée sur tout support à partir de sa valeur primaire et de sa valeur secondaire. Dans le cas des informations organiques institutionnelles voir Règle de conservation et Calendrier de conservation. (b) spécification de la valeur marchande des documents généralement privés.
Gestion des documents
voir Archivistique
Préservation
processus constitué de normes, de méthodes, de procédures et de dispositions permettant la mise en place, le suivi et le maintien de conditions matérielles propres à assurer la conservation et la protection des documents ainsi que l'information qui y est consignée.
Protection
voir Préservation
Règle de conservation
norme déterminant la valeur primaire et la valeur secondaire des informations consignées sur les documents et établissant leur cheminement ainsi que leur traitement depuis leur création et leur utilisation jusqu'à leur disposition finale, soit par élimination, soit par transfert dans un service d'archives sous forme de dépôt ou de versement. Voir aussi Évaluation.

1.2.3 Formation pratique

      Finalement, les définitions utilisées à la section FORMATION PRATIQUE (Formation pratique, Analyse de procédure et de système, Étude de cas, Stage, Travail en laboratoire et Visite en milieu professionnel) ont été maintenues comme dans la version initiale.


2. SONDAGE AUPRÈS DES ARCHIVISTES DU QUÉBEC

      La présente recherche vise la description systématique de situations réelles, non modifiées auprès d'une population donnée, en l'occurence tous les archivistes ayant complété leurs études universitaires de premier ou de deuxième cycles (Certificat et Maîtrise) en archivistique dans la Province de Québec qui occupent un emploi dans le domaine des archives et qui sont membres d'une des trois associations professionnelles oeuvrant en territoire québécois. Pour répondre aux questions de la recherche, nous avons conçu un questionnaire initial intitulé Sondage auprès des archivistes du Québec (voir l'appendice Va).


2.1 Questionnaire initial

      Plusieurs versions du questionnaire initial ont été élaborées au cours des années 1993 et 1994. Nous ressentions en effet le besoin de remanier le questionnaire au fur et à mesure que son contenu et que sa structure prenaient forme. L'exercice nous a permis d'écarter un certain nombre de questions qui, bien qu'intéressantes, n'étaient pas vraiment nécessaires aux fins de la recherche et de préciser le sens et la forme de celles retenues. Nous avons également eu l'occasion de soumettre une version préliminaire du questionnaire à l'appréciation des étudiants inscrits au Doctorat au Département de didactique de l'Université de Montréal dans le cadre du cours DID 7050 Problèmes de recherche en didactique. Leurs remarques, leurs questions ainsi que leurs suggestions nous ont grandement aidé à élaborer la dernière version du questionnaire initial, au mois d'avril 1994 (voir l'appendice Va).


2.1.1 Contenu

      Le questionnaire initial comportait quarante-quatre questions réparties en quatre sections intitulées respectivement: VOTRE FORMATION PRATIQUE, VOTRE STAGE, VOTRE OPINION SUR LA FORMATION PRATIQUE PAR LE STAGE et VOS CARACTÉRISTIQUES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES.


2.1.1.1 Votre formation pratique

      La première section, intitulée VOTRE FORMATION PRATIQUE, comportait onze questions. Elle visait à faire déterminer par le répondant l'importance qu'il a accordée, dans le cadre de sa formation pratique, à chacune des cinq activités suivantes: l'analyse de procédure ou de système, l'étude de cas, le travail en laboratoire, la visite en milieu professionnel et le stage. Cette section avait pour but de nous permettre de décrire, d'apprécier et de relativiser l'importance du stage en tant qu'élément de formation pratique.


2.1.1.2 Votre stage

      La deuxième section, intitulée VOTRE STAGE, comprenait seize questions. Elle visait à obtenir la description du stage tel qu'effectué par le répondant.


2.1.1.3 Votre opinion sur la formation pratique par le stage

      La troisième section, intitulée VOTRE OPINION SUR LA FORMATION PRATIQUE PAR LE STAGE, contenait six questions. Elle cherchait à connaître l'opinion personnelle du répondant sur la formation pratique par le stage.


2.1.1.4 Vos caractéristiques socio-démographiques

      Finalement, la quatrième et dernière section, intitulée VOS CARACTÉRISTIQUES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES, comprenait onze questions visant à faire décrire les caractéristiques socio-démographiques des répondants.


2.1.2 Validation

      Le questionnaire initial de Sondage auprès des archivistes du Québec (voir l'appendice Va) a été adressé, en mai 1994, à vingt et un juges pour validation. Il s'agit des mêmes juges qui ont eu à se prononcer lors de la validation du Lexique (voir l'appendice Vd). Le questionnaire était accompagné d'une lettre de notre directeur de recherche (voir l'appendice Ve). Nous y avons également joint une lettre personnelle précisant les modalités de réponse (voir l'appendice Vf), un document intitulé Validation du questionnaire de sondage auprès des archivistes du Québec (voir l'appendice Vc) ainsi qu'une enveloppe pré-adressée et pré-affranchie pour le retour des documents.

      Les juges devaient lire chaque question pour en apprécier le degré de pertinence et de lisibilité. Par degré de pertinence, nous entendons: « Degré de lien significatif entre les résultats obtenus et les besoins à satisfaire ou entre les objectifs poursuivis et les besoins à satisfaire » (Legendre, 1988, p. 454). Par degré de lisibilité, nous entendons: « degré de facilité de compréhension du contenu, dû à la façon dont il est exprimé » (De Landsheere, V., G. de Landsheere,1992, p. 376). Les juges devaient ensuite compléter le document intitulé Validation du questionnaire de sondage auprès des archivistes du Québec (voir l'appendice Vc) en prenant soin d'inscrire leur appréciation de la pertinence et de la lisibilité de chaque question. Pour ce faire, ils devaient entourer l'indice le plus approprié compris dans une échelle graduée de 0 à 5: 0 (nulle); 1 (médiocre); 2 (assez bonne); 3 (moyenne); 4 (très bonne); 5 (excellente). De plus, les juges pouvaient y inscrire leurs commentaires, s'ils le jugeaient à propos. Nous avons effectué un rappel téléphonique auprès des juges concernés au cours du mois d'août 1994.

      Les renseignements relatifs au degré de pertinence ainsi que de lisibilité recueillis auprès des juges ont été compilés. Nous présentons les résultats obtenus pour chaque question en les regroupant selon les quatre sections du questionnaire qui sont respectivement intitulées, rappelons-le, VOTRE FORMATION PRATIQUE, VOTRE STAGE, VOTRE OPINION SUR LA FORMATION PRATIQUE PAR LE STAGE et VOS CRACTÉRISTIQUES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES. Après avoir lu la méthodologie de certaines recherches se rapprochant de la nôtre, nous avons décidé de porter une attention particulière aux questions dont le total des indices 1 (médiocre), 2 (assez bonne) et 3 (moyenne) est de trois et plus. Ceci représente plus de 15 % des réponses obtenues des juges.


2.1.2.1 Degré de pertinence

      Rappelons que, par degré de pertinence, nous entendons: « Degré de lien significatif entre les résultats obtenus et les besoins à satisfaire ou entre les objectifs poursuivis et les besoins à satisfaire » (Legendre, 1988, p. 454).


2.1.2.1.1 Votre formation pratique

      

      L'analyse des indices 1 (médiocre), 2 (assez bonne) et 3 (moyenne) indique qu'il semble exister un problème de pertinence pour les questions 2, 7, 9 et 10. Les commentaires reçus des juges et relatifs à ces questions se lisent comme suit:

      question 2: «Le stage sert plus à l'application des connaissances théoriques qu'à l'acquisition de connaissances théoriques.» «Le stage vise non l'acquisition mais la vérification et l'application de la théorie

      question 7: «Comme la question 6?» «Les sondés ne verront pas la différence entre cette question et la précédente.» «C'est quoi la différence avec la question précédente?»

      question 9: «Peu pertinent si les sondés sont des débutants.»

      question 10: «Savoir stratégique trop vague: je ne comprend pas.» «La différence entre cette question et celles relatives à la pratique archivistique est difficile à faire.» «Qu'est-ce que le savoir stratégique?»


2.1.2.1.2 Votre stage

      

      L'analyse des indices 1 (médiocre), 2 (assez bonne) et 3 (moyenne) révèle l'absence de problème quant à la pertinence des questions 12 à 27.


2.1.2.1.3 Votre opinion sur la formation pratique par le stage

      

      L'analyse des indices 1 (médiocre), 2 (assez bonne) et 3 (moyenne) laisse entrevoir l'existence d'un problème quant à la pertinence de la question 33. Les commentaires que nous avons reçus des juges se présentent de la façon suivante: «Idéalement, plusieurs stages.» «Ajouter les tâches administratives.»


2.1.2.1.4 Vos caractéristiques socio-démographiques

      

      L'analyse des indices 1 (médiocre), 2 (assez bonne) et 3 (moyenne) permet de conclure à la pertinence des questions 34 à 44.


2.1.2.2 Degré de lisibilité

      Rappelons que, par degré de lisibilité, nous entendons: « degré de facilité de compréhension du contenu, dû à la façon dont il est exprimé » (De Landsheere, V., G. de Landsheere,1992, p. 376).


2.1.2.2.1 Votre formation pratique

      

      L'analyse des indices 1 (médiocre), 2 (assez bonne) et 3 (moyenne) indique qu'il semble exister un problème quant à la lisibilité des questions 2, 4, 5, 7, 9 et 10. Les commentaires reçus des juges se présentent comme suit:

      question 2: «Indiquer d'encercler la réponse dans chaque cas.» «Changer l'ordre des question 1 et 2.»

      question 4: «Les tâches similaires, c'est quoi? Celles traditionnelles des archivistes? À préciser.» «Souligner similaire.»

      question 5: «Différentes tâches? Différentes de quoi? De celles effectuées pendant le stage? De tâches archivistiques ou administratives?»

      question 7: «Indiquer d'encercler la réponse dans chaque cas.»

      question 9: «Développement du regard critique a la même signification pour tout le monde?» «Écrire plutôt: dans le développement d'un point de vue critique envers la profession d'archiviste.»

      question 10: «Je me demande si la question va être bien comprise telle que formulée?» «Que signifient savoir stratégique et savoir pour l'action? Concepts à définir.» «Ajouter savoir stratégique au lexique


2.1.2.2.2 Votre stage

      

      L'analyse des indices 1 (médiocre), 2 (assez bonne) et 3 (moyenne) indique qu'il semble exister un problème quant à la lisibilité de la question 18. Un juge suggère de: «Remplacer observation des tâches par apprentissage des tâches.» Enfin, soulignons qu'à la question 26, deux juges nous ont mentionné qu'ils ne comprenaient pas la signification d'un journal de bord.


2.1.2.2.3 Votre opinion sur la formation pratique par le stage

      

      L'analyse des indices 1 (médiocre), 2 (assez bonne) et 3 (moyenne) révèle la lisibilité des questions 28 à 33.


2.1.2.2.4 Vos caractéristiques socio-démographiques

      

      L'analyse des indices 1 (médiocre), 2 (assez bonne) et 3 (moyenne) indique qu'il semble exister un problème de lisibilité quant aux questions 36 et 37.


2.2 Questionnaire final

      Après avoir analysé les résultats relatifs à la pertinence et à la lisibilité des questions -rappelons que nous avons décidé de porter une attention particulière aux questions dont le total des indices 1 (médiocre), 2 (assez bonne) et 3 (moyenne) est de trois ce qui représente plus de 15 % des réponses obtenues- ainsi que les commentaires et les suggestions reçus, le questionnaire initial de Sondage auprès des archivistes du Québec (appendice Va) a été remanié de façon à obtenir une version finale plus pertinente et mieux lisible que la précédente (voir l'appendice VIa). Précisons que nous avons aussi apporté d'autres améliorations au libellé du texte, améliorations qui nous sont apparues évidentes au point de vue logique.


2.2.1 Formation pratique

      Nous avons modifié l'énoncé initial où nous affirmions que cinq activités de formation pratique sont reconnues en archivistique. Le nouvel énoncé stipule désormais qu'en archivistique, il peut y avoir cinq activités de formation pratique.

      À la suggestion d'un juge, nous avons inversé l'ordre des questions 1 et 2, l'acquisition des connaissances théoriques venant généralement avant celle des connaissances pratiques. Nous n'avons pas tenu compte des deux commentaires suivants, à savoir: «Le stage sert plus à l'application des connaissances théoriques qu'à l'acquisition de connaissances.» «Le stage vise non l'acquisition mais la vérification et l'application de la théorie.» Nous croyons que ces commentaires mettent trop l'emphase sur le stage alors que nous tentons de situer l'importance du stage parmi les autres activités de formation pratique et ce, dans un contexte d'intégration de la théorie à la pratique.

      La lisibilité des questions 4 et 5 laissant effectivement à désirer -surtout la partie ayant trait aux tâches similaires et aux tâches différentes- nous les avons remplacées par des questions relatives à l'acquisition des habiletés requises pour réaliser des tâches administratives (4) et des tâches professionnelles (5) en milieu de travail.

      Nous avons maintenu le libellé des question 6 et 7 même si quelques juges ne voyaient pas la différence entre le développement d'un intérêt pour la profession d'archiviste et l'orientation vers la carrière d'archiviste. Pourtant la première témoigne plus d'une attirance ou d'une curiosité envers la profession, sans plus, alors que l'autre implique un choix, une décision.

      À la question 9, nous avons précisé que le regard critique constitue une évaluation personnelle de la profession.

      Finalement, nous avons maintenu le sens de la question 10, même si des juges nous ont fait part de difficultés quant à sa pertinence et à sa lisibilité. Nous croyons toujours que cette question, telle que formulée, contribuera à la recherche entreprise et qu'il est souhaitable d'obtenir l'opinion de la population visée sur le développement d'un savoir stratégique ou savoir pour l'action. Nous sommes toutefois conscient qu'il nous faudra porter une attention particulière à cette question lorsque nous en interpréterons les résultats.


2.2.2 Votre stage

      Nous avons précisé la nomenclature des réponses de la question 12. Les répondants ont ainsi le choix d'inscrire, soit un cours portant le titre de stage, soit un stage intégré à un ou des cours théoriques.

      Nous avons ajouté une possibilité de réponse supplémentaire à la question 13, soit: dans le cadre de plusieurs cours tout au long du programme.

      Nous avons reformulé la question 15 de sorte qu'il est maintenant possible de savoir si le temps consacré au stage est suffisant ou insuffisant pour préparer à la profession.

      Nous avons déplacé la question relative au milieu où le stage a été effectué du numéro 20 au numéro 16. Cette séquence nous semble plus logique et plus pratique pour les répondants que la précédente.

      La nomenclature des tâches professionnelles a été modifiée de façon à la rendre compatible avec la terminologie du Lexique final. Cette nomenclature apparaît aux questions 18 et 44 du questionnaire final.

      Nous avons maintenu le libellé de la question 18 et l'avons déplacé à 19. Nous considérons que l'observation des tâches constitue un élément très important du stage, tout comme l'exécution des tâches qui fait l'objet de la question suivante.

      À la question 23, nous avons précisé qu'il s'agissait d'une rencontre avec l'universitaire responsable des stages en milieu professionnel.

      Aux questions 24 et 25, nous avons ajouté qu'il s'agissait de rencontres et non d'une rencontre.

      Finalement, à la question 26, nous avons précisé que le journal de bord constitue un compte rendu chronologique.


2.2.3 Votre opinion sur la formation pratique par le stage

      Nous avons modifié le titre de la section afin que le questionnaire final porte sur le stage et non pas sur les stages.

      Nous avons jugé que la question 28 n'était pas assez précise. Elle a été reformulée et la nomenclature des réponses possibles a été complètement revue. Il nous est maintenant possible de savoir si la formation pratique par le stage devrait s'effectuer en un, en deux ou plusieurs stages et de recueillir de l'information relative au caractère obligatoire ou optionnel du stage.

      À la question 30, nous avons remplacé l'expression milieu professionnel par celle de milieu de travail, cette dernière nous semblant à la fois plus précise et mieux appropriée.

      Nous avons orienté les questions 31, 32 et 33 vers la formation pratique par le stage. Cette approche nous semblant plus appropriée aux fins de notre recherche et aussi plus précise. De plus, aux questions 32 et 33, nous avons remplacé le terme fonctions par celui de tâches dans la nomenclature des réponses.


2.2.4 Vos caractéristiques socio-démographiques

      Nous avons modifié, tel que mentionné précédemment, la nomenclature des tâches professionnelles de façon à la rendre compatible avec la terminologie du Lexique final et avec celle utilisée à la question 18.


2.3 Administration du questionnaire


2.3.1 Population visée

      Selon Lessard-Monga: « L'ensemble des individus qu'on considère est appelé population » (1993, p. 9). Le Sondage auprès des archivistes du Québec (appendice VIa) s'adressait à une population constituée de tous les archivistes ayant complété leurs études universitaires de premier ou de deuxième cycle (Certificat ou Maîtrise) en archivistique dans la province de Québec, qui occupent un emploi dans le domaine des archives et qui sont membres d'au moins une des trois associations professionnelles oeuvrant en territoire québécois (AAQ: 585 membres, ACA: 28 membres et ARMA Montréal: 125 membres).


2.3.2 Contexte de l'administration

      Le Sondage a été effectué entre les mois de décembre 1994 et de février 1995. Le questionnaire ainsi que le Lexique l'accompagnant ont été adressés à tous les membres des trois associations professionnelles oeuvrant en territoire québécois (AAQ et ACA à la fin du mois de décembre 1994 et ARMA Montréal au début du mois de janvier 1995). L'AAQ et l'ARMA Montréal ont joint le questionnaire et le Lexique à un envoi régulier de documentation auprès de leurs membres. Dans le cas de l'ACA, nous avons effectué l'envoi après nous être procuré les noms ainsi que les adresses des membres résidant au Québec.

      De plus, dans le cas de l'AAQ et de l'ACA, une lettre rédigée par leurs présidents respectifs accompagnait l'envoi. Elle incitait les membres à répondre au questionnaire (voir les appendices VIc et VId). Dans le cas de l'ARMA Montréal, un communiqué intégré au bulletin de liaison destiné à ses membres leur présentait les buts de la recherche et les incitait à compléter le questionnaire (voir appendice VIe).

      Au mois de février 1995, nous avons effectué un rappel à la population ciblée par l'entremise d'un communiqué diffusé dans les bulletins de liaison des associations comptant le plus de membres au Québec, soit l'AAQ et l'ARMA Montréal (voir les appendices VIf et VIg). Nous avons fixé la date de clôture pour la réception des questionnaires à la fin du mois de mars 1995.


2.3.3 Taux de réponse

      Selon Van der Maren: «Il n'est pas rare qu'un sondage postal n'aboutisse pas à plus de 10% de réponses» (1995, p. 332). Nous avions toutefois prévu un taux de réponse de l'ordre de 20%. Ce taux nous semblait réaliste. Nous nous attendions, par conséquent, à recevoir 147 questionnaires (20% des 738 questionnaires expédiés). Dans les faits, nous avons effectivement reçu 133 questionnaires représentant un taux de réponse de 18%. Nous appuyant sur Lessard-Monga (1993, p. 12), nous avons jugé que le taux de réponse obtenu était suffisant et approprié pour mener notre recherche à terme.


2.3.4 Vérification et numérotation

      Nous avons ensuite vérifié chaque questionnaire de façon à identifier toute anomalie, par exemple: réponse(s) manquante(s) ou incomplète(s). Cette opération nous a permis de déceler que, sur les 133 questionnaires reçus, 113 comportaient des réponses à toutes les questions. Par ailleurs, 5 questionnaires nous ont été retournés sans aucune réponse alors que 15 autres présentaient des réponses manquantes à savoir: 1 questionnaire comportait une absence de réponse aux questions 1 à 33; 1 questionnaire comportait une absence de réponse aux questions 12 et 13; 7 questionnaires comportaient une absence de réponse aux questions 12 à 27; 1 questionnaire comportait une absence de réponse aux questions 12 à 28; 5 questionnaires comportaient une absence de réponse aux questions 12 à 33. Nous avons rejeté les 5 questionnaires sans aucune réponse. Nous avons accepté les autres questionnaires et les avons numérotés séquentiellement de 1 à 128 ce qui rend impossible toute identification des répondants ainsi que leur appartenance à une association professionnelle en particulier. Nous obtenons, par conséquent, pour notre enquête, un taux de réponse définitif de 17,3%.


2.3.5 Plan d'analyse et traitement des données

      Nous avions initialement choisi d'analyser et de traiter les données contenues sur les questionnaires à l'aide du logiciel SPSS. Toutefois, aidé par une personne ressource affectée au Laboratoire d'informatique de la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal, nous avons plutôt décidé d'utiliser le logiciel Stat View, ce dernier étant plus facile d'utilisation et surtout plus convivial que leSPSS.

      Des champs d'information correspondant exactement à ceux du questionnaire ont été créés. Les données ont ensuite été saisies sur un micro-ordinateur du Laboratoire d'informatique de la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal. Nous étions présent lors de la saisie des données. Nous lisions les réponses consignées sur chacun des questionnaires retenus alors qu'une personne ressource du Laboratoire d'informatique en effectuait systématiquement la saisie. En concertation avec la personne ressource, nous avons périodiquement vérifié et contrevérifié la concordance des données saisies avec celles apparaissant sur les questionnaires. Toute anomalie a été systématiquement corrigée.

      Nous avons également conçu un protocole de tous les croisements possibles entre les divers champs d'information apparaissant au questionnaire. Précisons cependant qu'il ne nous apparaissait pas obligatoire, à priori, d'utiliser tous les croisements prévus pour obtenir des réponses suffisamment précises permettant de répondre aux questions de notre recherche. Le protocole se présente comme suit:

      
(SÉQUENCE D'ACTION) ACTION À EFFECTUER)
1-Certificat croisement avec questions 1 à 44 (répartition statistique)
2-Maîtrise croisement avec questions 1 à 44 (répartition statistique)
3-Certificat et maîtrise croisement avec questions 1 à 44 (répartition statistique)
4-questions 1 à 10 sommation de chaque activité de formation pratique en rapport avec les questions (répartition statistique)
5-questions 1 à 10 croisement de chaque activité de formation pratique avec celles de la question 11
6-questions 1.5 à 11.5 croisement avec questions 12 à 33
7-question 12 croisement avec question 28
8-question 13 croisement avec question 31
9-question 14 croisement avec questions 15, 17,18,19, 20, 29
10-question 15 croisement avec question 29
11-question 16 croisement avec question 40
12-question 17 croisement avec questions 32, 33, 37 43
13-question 18 croisement avec questions 32,33,38,44
14-question 19 croisement avec questions 37, 38
15-question 20 croisement avec questions 32, 33, 37, 38, 43,44
16-question 21 croisement avec question 16
17-question 22 croisement avec questions 35, 16
18-question 32 croisement avec questions 33,42
19-question 33 croisement avec questions 32, 42
20-question 34 croisement avec questions 1 à 44
21-question 35 croisement avec questions 1 à 44
22-question 36 croisement avec questions 1 à 44
23-question 37 croisement avec questions 1 à 44
24-question 38 croisement avec questions 1 à 44
25-question 39 croisement avec questions 1 à 44

      Nous avons ensuite traité les données saisies à l'aide du logiciel Stat View afin d'obtenir les moyennes, les répartitions statistiques ainsi que les croisements nécessaires permettant de répondre aux questions de notre recherche.

      Finalement, à partir du logiciel Excel, nous avons conçu des tableaux et des figures.


CONCLUSION

      Dans le présent chapitre, nous avons indiqué comment nous avons conçu puis validé le Lexique ainsi que le questionnaire de Sondage auprès des archivistes du Québec. Une fois cette étape réalisée, nous avons acheminé le questionnaire à la population visée. Nous avons obtenu un taux de réponse définitif de 17,3%, taux que nous avons jugé suffisant et approprié pour mener notre recherche à terme. Finalement, nous avons déterminé un plan d'analyse et de traitement des données recueillies.

      Dans le chapitre suivant, nous présenterons les résultats obtenus à partir des données recueillies dans le cadre du Sondage auprès des archivistes du Québec.


CHAPITRE 3 : ANALYSE DES RÉSULTATS DE L'ENQUÊTE


INTRODUCTION

      Rappelons que nous avons adressé le questionnaire intitulé Sondage auprès des archivistes du Québec (appendice VIa) à tous les archivistes ayant complété leurs études universitaires de premier ou de deuxième cycle (Certificat ou Maîtrise) en archivistique dans la province de Québec qui occupent un emploi dans le domaine des archives et qui sont membres d'au moins une des trois associations professionnelles oeuvrant en territoire québécois. Un total de 738 questionnaires ont été expédiés à raison de 585 aux membres de l'AAQ, de 28 aux membres de l'ACA et de 125 aux membres d'ARMA Montréal.

      Nous décrirons en premier les caractéristiques socio-démographiques des répondants. Nous considérons en effet qu'il est préférable de connaître leur profil avant d'aborder les autres éléments contenus dans le questionnaire. Nous traiterons ensuite les réponses portant sur les activités de formation pratique. Nous poursuivrons avec l'évaluation du stage que chaque répondant a effectué dans le cadre de sa formation universitaire. Nous terminerons, enfin, avec l'opinion des répondants sur la formation pratique par le stage.

      Précisons, dès à présent, qu'une forte proportion de répondants (81,6%) ont fourni des réponses à l'enquête en tenant compte d'études au Certificat en archivistique alors que 18,4% l'ont fait en tenant compte d'études à la Maîtrise en archivistique. Nous optons toutefois presque toujours pour une présentation globale des résultats (Certificat et Maîtrise), celle-ci nous fournissant la plupart du temps les réponses aux questions de notre recherche.


1. CARACTÉRISTIQUES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES

      Les réponses obtenues aux questions 34 à 44 du questionnaire nous permettent de décrire les caractéristiques socio-démographiques des répondants. Nous présentons les réponses selon l'ordre séquentiel des questions de cette section du questionnaire.


1.1 Âge (question 34)

      Les répondants qui ont complété leurs études en archivistique et qui occupent présentement un emploi dans cette sphère de l'activité humaine sont très majoritairement (96,1%) âgés de 26 ans et plus. En effet, les répondants âgés de 25 ans et moins représentent uniquement 3,9% de la population. Par ailleurs, la sommation des catégories d'âge allant de 26 à 35 ans (42,6%) et de 36 à 45 ans (36,2%) indique que les répondants s'y regroupent majoritairement (78,8%). Les catégories d'âge allant de 46 à 55 ans ainsi que de 56 ans et plus représentent respectivement 10,2% et 7,1% de la population.


1.2 Sexe (question 35)

      Les répondants sont majoritairement de sexe féminin (67,6%) alors que les personnes de sexe masculin correspondent à 32,4%.


1.3 Formation académique lors de l'admission (question 36)

      Pour ce qui est de la formation académique des répondants lors de leur admission aux études en archivistique, 7,8% d'entre eux déclarent être sans études collégiales mais posséder une expérience pertinente de travail (réponse 1) alors que 29,6% détiennent un diplôme d'études collégiales (réponses 2 et 3) à raison de 14,8% sans technique de la documentation (réponse 2) et de 14,8% avec technique de la documentation (réponse 3). Les réponses 1 à 3 proviennent, à l'exception d'une seule, d'étudiants admis au Certificat. Nous nous en sommes assuré en procédant aux croisements requis.

      La majorité des répondants (62,6%) détenaient un diplôme universitaire (réponses 4, 5, 6 et 7). Ainsi, 49,2% des répondants avaient un baccalauréat (réponses 4 et 5) à raison de 42,2% sans Certificat en archivistique (réponse 4) et de 7% avec Certificat en archivistique. Par ailleurs, 12,6% des répondants possédaient une Maîtrise alors que 0,8% d'entre eux détenait un Doctorat.

      Dans le cas des étudiants admis à la Maîtrise, ceux-ci étaient détenteur d'un Baccalauréat (78,4%) ou d'une Maîtrise (13%). Un répondant (4,3%) était détenteur d'un Doctorat alors qu'un autre (4,3%) ne possédait pas de diplôme d'études collégiales mais avait de l'expérience de travail.


1.4 Expérience de tâches administratives (question 37)

      En matière d'expérience de tâches administratives en archivistique au moment de leur admission aux études en archivistique (Certificat ou Maîtrise), la majorité des répondants (73,4%) n'en possédaient pas. Cependant 26,6% d'entre eux en avaient déjà une. Ces derniers ont pu l'acquérir dans le cadre de leur travail s'ils occupaient un emploi au moment de leur admission au Certificat ou à la Maîtrise ou de stages déjà effectués au D.E.C. en technique de la documentation dans le cas du Certificat ou au Certificat dans le cas de la Maîtrise.


1.5 Expérience de tâches professionnelles (question 38)

      En ce qui a trait à l'expérience de tâches professionnelles en archivistique au moment de leur admission aux études en archivistique (Certificat et Maîtrise), la majorité des répondants (64,6%) n'en possédaient pas alors que 35,4% en avaient déjà une. Les explications mentionnées à la question précédente et ayant trait à l'acquisition de l'expérience de tâches administratives s'appliquent également à l'acquisition de l'expérience de tâches professionnelles.

      Retenons toutefois, qu'au moment de leur admission, une proportion légèrement plus grande de répondants avait une expérience de tâches professionnelles plutôt que de tâches administratives.


1.6 Obtention du diplôme en archivistique (question 39)

      Un peu plus de la moitié des répondants (53,1%) ont obtenu un diplôme en archivistique de l'Université de Montréal. Les autres étaient inscrits à l'Université Laval (25%), à l'Université du Québec à Montréal (21,1%) ou à l'Université du Québec à Hull (0,8%). Nous n'avons pas relevé de répondants pour l'Université du Québec à Chicoutimi ni dans la catégorie autres universités.


1.7 Organisme employeur actuel (question 40)

      
Tableau I : Type d'organisme où les répondants travaillent
- archives nationales, ministère, société d'état, etc. 9,6%
- centre hospitalier, CLSC, clinique, etc. 5,6%
- foyer, centre d'accueil, etc. 0,0%
- commission scolaire, cégep, collège, université 25,6%
- municipalité, municipalité régionale de comté,communauté urbaine, société paramunicipale, etc. 20,0%
- organisme du secteur bancaire et/ou des assurances 1,6%
- association, fédération, syndicat 2,4%
- société historique, musée, etc. 6,4%
- corporation professionnelle 0,8%
- cabinet d'un professionnel ou d'un groupe de professionnels 4,8%
- communauté religieuse 9,6%
- entreprise de production, de distribution, de vente, etc. de biens et/ou de services 1,6%
- autre 12,0%

      Selon le TABLEAU I, les organismes reliés au secteur de l'éducation regroupent le plus grand nombre de praticiens (25,6%). Il sont cependant suivis de près par les organismes du domaine municipal (20%). Viennent ensuite les organismes du type archives nationales, ministère, société d'état, etc. (9,6%) ainsi que les organismes du type communauté religieuse qui représentent également 9,6% des répondants. Ces organismes sont suivis par ceux du type société historique, musée, etc. (6,4%), puis par ceux du type centre hospitalier, CLSC, clinique, etc. avec 5,6%, de cabinet d'un professionnel ou d'un groupe de professionnels (4,8%), d'association, fédération, syndicat (2,4%), d'organisme du secteur bancaire et/ou des assurances (1,6%), d'entreprise de production, de distribution, de vente, etc. (1,6% également) et de corporation professionnelle (0,8%). Soulignons que nous n'avons pas relevé de répondants pour la catégorie foyer, centre d'accueil, etc.

      Enfin, 12% des répondants déclarent travailler dans une catégorie d'organisme autre que celles prévues au questionnaire (réponse 13). Cette proportion nous semble élevée. Comme nous ne nous attendions pas à obtenir un tel résultat, nous avons décidé de mieux cerner cette question. Au mois d'octobre 1995, nous avons consulté le secrétaire de l'Association des archivistes du Québec et responsable de formation pratique au Certificat en archivistique au Département d'histoire de l'Université Laval ainsi que la coordonnatrice des stages en archivistique de l'EBSI de l'U de M. Nous arrivons à la conclusion que la nomenclature des organismes proposée aux répondants aurait pu être davantage précisée. Par exemple, à la catégorie 7, nous aurions pu ajouter: coopérative; à la catégorie 8, nous aurions pu associer: galerie, centre d'interprétation, etc.; à la catégorie 11, nous aurions pu adjoindre à communauté religieuse: paroisse, archevêché, centre diocésain, conférence religieuse, etc. Nous croyons également que des répondants ont pu hésiter à sélectionner une catégorie d'organisme plutôt qu'une autre. Ils auraient alors préféré cocher la case autre. Il peut s'agir, en l'occurrence, de travailleurs autonomes, de bénévoles ou de consultants qui «travaillent» dans plusieurs types d'organismes. Enfin, il est également possible que certains répondants travaillent non pas dans un organisme (personne morale), mais chez ou pour un individu (personne physique).


1.8 Taille de l'unité actuelle de travail (question 41)

      Un peu plus de la moitié des répondants (54%) oeuvrent dans une unité de travail comportant de 1 à 5 employés. Les autres répondants travaillent respectivement dans des unités comportant plus de 21 employés (19%), de 6 à 10 employés (13,5%) ou de 11 à 20 employés (13,5%).


1.9 Statut au sein de l'unité de travail (question 42)

      Les répondants y occupent majoritairement un poste de cadre ou de professionnel (65,9%) à raison de 43,7% à titre de professionnel et de 22,2% à titre de cadre. Précisons que 27,8% des répondants occupent un poste de technicien et 6,3% un type de poste autre que ceux déjà mentionnés. Dans ce dernier cas, nous croyons qu'il peut s'agir de postes de commis, d'aide technique ou de secrétaire.

      Par croisements, nous avons réussi à obtenir une répartition des diplômés du Certificat ou de la Maîtrise en fonction du poste qu'ils occupent présentement. Les diplômés de la Maîtrise occupent un poste cadre de (60,9%), de professionnel (17,4%), de technicien (17,4%) ou un autre poste (4,3%). Les diplômés du Certificat détiennent un poste de professionnel (41%), de cadre (22,8%), de technicien (29,5%) ou un autre poste (6,7%).


1.10 Tâches administratives effectuées (question 43)

      Depuis l'obtention de leur diplôme en archivistique, la majorité des répondants ont eu à effectuer des tâches administratives dans le cadre de leur travail. Ainsi, 73,4% des répondants ont rempli des tâches liées à l'administration générale. Suivent ensuite, par ordre d'importance, l'administration des ressources matérielles (67,2%), l'administration des ressources humaines (61,7%), l'administration des ressources financières (43%) et l'administration du marketing (39,8%).

      Par croisements, nous avons réussi à obtenir une répartition des répondants qui n'ont effectué aucune tâche administrative (13,3%) depuis l'obtention de leur diplôme, qui en ont pratiqué une seule (13,3%), qui en ont effectué deux (14,8%), qui en ont exercé trois (18,8%), qui en ont effectué quatre (16,4%) et, finalement, qui les ont toutes pratiquées (23,4%). Soulignons également que les répondants ayant exercé deux tâches administratives et plus depuis l'obtention de leur diplôme représentent 73,4% de la population étudiée, trois tâches administratives et plus 58,6%, quatre tâches administratives et plus 39,8%.


1.11 Tâches professionnelles effectuées (question 44)

      Depuis l'obtention de leur diplôme en archivistique, la quasi totalité des répondants (93%) ont réalisé des tâches liées à la classification de documents (y compris le classement physique ). La grande majorité d'entre eux ont appliqué des règles de conservation (88,3%) comportant l'un ou l'autre des aspects de tri, de sélection, etc. de documents institutionnels actifs, semi-actifs ou à conservation permanente, ont vu à la communication de documents (82,8%), décrit et indexé de l'information (80,5%), ont pris des mesures visant la conservation et la protection de documents (79,7%) et ont élaboré et/ou modifié des règles de conservation de documents institutionnels (78,1%). La majorité d'entre eux ont également participé à la création de documents (71,1%) ainsi qu'à l'acquisition de documents institutionnels (64,1%). Cependant, une minorité (45,3%) ont appliqué des critères de sélection et de tri de documents privés, ont élaboré et/ou modifié des critères de sélection et de tri de documents privés (43.0%), ont procédé à l'acquisition de documents privés (31,3%) ou ont participé à la spécification de la valeur marchande de documents privés (10,9%).

      Par croisements, nous avons procédé à une répartition des tâches professionnelles effectuées par les répondants depuis l'obtention de leur diplôme. Soulignons qu'un seul répondant (0,8%) n'a assumé aucune tâche professionnelle et que, parmi tous les autres, personne (0%) n'a effectué qu'une seule tâche professionnelle. En fait, les répondants ont plutôt exercé des tâches professionnelles variées. Ainsi, 24,2% des répondants ont effectué entre deux et cinq tâches professionnelles alors que la majorité d'entre eux (75%) ont pratiqué sept tâches professionnelles et plus.

      Les archivistes assument donc une série de tâches diversifiées dans le cadre de leur travail. Ces tâches apparaissent surtout centrées sur le traitement des archives institutionnelles (du moins dans le cas de celles identifiées comme tel, soit les réponses 2, 3 et 7), ce qui nous semble tout à fait normal. Ces tâches visent également, mais dans une moindre mesure, le traitement des documents privés (du moins dans le cas de celles identifiées comme telles, soit les réponses 4, 5, 6 et 8), ce qui nous semble également normal. En effet, nombreux sont les organismes qui n'acquièrent pas de documents privés. Dans le cas des organismes qui procèdent à l'acquisition de documents privés, priorité peut être accordée au traitement des documents institutionnels d'abord puis aux documents privés ensuite. Ce fait explique en bonne partie pourquoi une plus forte proportion des archivistes effectuent surtout des tâches liées au traitement des documents institutionnels. Enfin, dans le cas de certains services d'archives, il peut y avoir suffisamment de documents institutionnels et privés pour justifier une spécialisation des tâches, certains archivistes ne traitant que les documents institutionnels et d'autres que les documents privés.


2. ACTIVITÉS DE FORMATION PRATIQUE

      Les réponses obtenues aux onze premières questions de l'enquête permettent de déterminer l'importance relative de chacune des cinq activités de formation pratique utilisées dans le cadre de la formation professionnelle en archivistique. Rappelons qu'il s'agit respectivement de l'analyse de procédure ou de système, de l'étude de cas, du travail en laboratoire, de la visite en milieu professionnel et du stage. Rappelons également que les répondants avaient le choix entre les six cellules de réponses suivantes: 0 (ne s'applique pas), 1 (très peu importante), 2 (un peu importante), 3 (moyennement importante), 4 (assez importante) et 5 (très importante).

      Nous présentons les réponses selon l'ordre séquentiel des questions apparaissant à cette section du questionnaire. Pour chaque question, nous produisons également une figure indiquant le pourcentage des réponses obtenues. Nous effectuons ensuite l'analyse des réponses à partir des résultats obtenus à la cellule de réponse numéro 5 (très importante) puis à partir de la sommation des résultats des cellules 4 (assez importante) et 5 (très importante).


2.1 Activités de formation pratique versus acquisition des connaissances théoriques (question 1)

      

Figure 1 : Activités de formation pratique versus acquisition des connaissances théoriques

      À la cellule 5 (très importante) de la figure 1, parmi les cinq activités de formation pratique énumérées, le stage arrive en première position en matière d'acquisition des connaissances théoriques (27,4%). Il est suivi de l'analyse de procédure ou de système (20,2%), de l'étude de cas (15,1%), de la visite en milieu professionnel (11,2%) et du travail en laboratoire (6,5%). Ces activités de formation pratique contribuent également à l'acquisition des connaissances théoriques même si leur importance est moindre que celle se rapportant au stage.

      Par ailleurs, la sommation des résultats obtenus en ce qui a trait aux cellules 4 (assez importante) et 5 (très importante) se présente comme suit:

  • stage 52,4%
  • analyse de procédure ou de système 50,0%
  • étude de cas 46,1%
  • visite en milieu professionnel 32,8%
  • travail en laboratoire 29,1%

      Le stage se classe encore en première position mais soulignons ici que les activités de formation pratique que sont l'analyse de procédure ou de système ainsi que l'étude de cas ressortent de manière presque aussi importante que le stage. Cette constatation n'a pas pour effet de nous surprendre outre mesure. Elle nous invite plutôt à réfléchir sur la possibilité de mettre en place une stratégie d'enseignement et d'apprentissage de la profession d'archiviste tenant compte de ce fait.

      Ces résultats nous autorisent à déduire que l'acquisition des connaissances théoriques s'effectue non seulement à partir des cours généralement classifiés dans la partie dite théorique des programmes d'archivistique mais aussi à partir des activités de formation pratique pouvant prendre place dans ceux-ci. Nous comprenons également que le stage, qui se classe en première position parmi les activités de formation pratique, permet aux étudiants d'aller plus loin dans le processus d'acquisition des connaissances théoriques, voire de le renforcer. Finalement, rappelons que les activités d'analyse de procédure ou de système ainsi que d'étude de cas contribuent également, de façon presque aussi importante que le stage, à l'acquisition des connaissances théoriques. Il faut, à notre avis, tenir compte de cette réalité.


2.2 Activités de formation pratique versus acquisition des connaissances pratiques (question 2)

      

Figure 2 : Activités de formation pratique versus acquisition des connaissances pratiques

      À la cellule 5 (très importante) de la figure 2, le stage se classe nettement en première position (54,5%) par rapport aux autres activités de formation pratique en matière d'acquisition des connaissances pratiques. Il est suivi de la visite en milieu professionnel (18%), du travail en laboratoire (13,7%), de l'étude de cas 12,3%) et de l'analyse de procédure ou de système (11,4%). Ces activités de formation pratique contribuent aussi à l'acquisition des connaissances pratiques même si leur importance est moindre que celle se rapportant au stage.

      La sommation des résultats obtenus aux cellules 4 (assez importante) et 5 (très importante) se lit comme suit:

  • stage 74,8%
  • analyse de procédure ou de système 45,6%
  • visite en milieu professionnel 40,1%
  • étude de cas 37,7%
  • travail en laboratoire 36,3%

      Le stage se classe encore nettement en première position par rapport aux autres activités de formation pratique pouvant être utilisées en matière d'acquisition des connaissances pratiques. Ces résultats nous autorisent à affirmer que le stage constitue l'activité de formation pratique la plus importante dans l'acquisition des connaissances pratiques. Cependant, les autres activités de formation pratique y jouent également un rôle. Soulignons toutefois que leur importance apparaît moindre que celle du stage.


2.3 Activités de formation pratique versus intégration de la théorie à la pratique (question 3)

      

Figure 3 : Activités de formation pratique versus intégration de la théorie à la pratique

      À la cellule 5 (très importante) de la figure 3, le stage arrive nettement en première position (49,6%) en ce qui a trait à l'intégration de la théorie à la pratique. Il est suivi de la visite en milieu professionnel (18,4%), de l'étude de cas (15,4%), de l'analyse de procédure ou de système (13,1%) et du travail en laboratoire (11,6%). Ces activités de formation pratique contribuent aussi à l'intégration de la théorie à la pratique même si leur importance est moindre que celle se rapportant au stage.

      La sommation des résultats obtenus aux cellules 4 (assez importante) et 5 (très importante) se lit comme suit:

  • stage 73,2%
  • visite en milieu professionnel 40,8%
  • étude de cas 39,0%
  • analyse de procédure ou de système 36,1%
  • travail en laboratoire 31,4%

      Le stage se classe encore nettement en première position parmi les autres activités de formation pratique en matière d'intégration de la théorie à la pratique. Ces résultats nous autorisent à affirmer que le stage constitue l'activité de formation pratique jouant le rôle le plus important dans le processus d'intégration de la théorie à la pratique, processus qui nous apparaît fondamental dans l'apprentissage de la profession d'archiviste. Rappelons cependant que les autres activités de formation pratique, dont plus précisément la visite en milieu professionnel et l'étude de cas, jouent également un rôle même si leur importance est moindre que celle du stage.


2.4 Activités de formation pratique versus acquisition des habiletés pour réaliser des tâches administratives en milieu de travail (question 4)

      

Figure 4 : Activités de formation pratique versus acquisition des habiletés pour réaliser des tâches administratives en milieu de travail

      À la cellule 5 (très importante) de la figure 4, le stage se classe premier (25,8%) en matière d'acquisition des habiletés requises pour réaliser des tâches administratives en milieu de travail. Il est suivi de l'analyse de procédure ou de système (10,7%), de la visite en milieu professionnel (10,5%), du travail en laboratoire (6,5%) et de l'étude de cas (6,4%).

      La sommation des résultats obtenus aux cellules 4 (assez importante) et 5 (très importante) se présente comme suit:

  • stage 46,0%
  • analyse de procédure ou de système 32,8%
  • étude de cas 27,8%
  • visite en milieu professionnel 25,8%
  • travail en laboratoire 20,3%

      Le stage se classe encore en première position parmi les autres activités de formation pratique. Même si l'importance relative du stage ne s'y dégage pas de façon particulièrement significative, il est possible d'en déduire que le stage constitue à tout le moins une activité jouant un rôle plus important que les autres activités de formation pratique dans le processus d'acquisition des habiletés requises pour réaliser des tâches administratives en milieu de travail. Nous ne sommes pas étonné de constater le rôle mitigé du stage en cette matière. Rappelons que très peu de répondants ont eu l'occasion de pratiquer des tâches administratives dans le cadre de leur stage (cf. question 17). Si la situation se présentait de manière différente, c'est-à-dire que le stage puisse permettre la réalisation de tâches administratives, nous croyons que son importance aurait vraisemblablement été plus significative. Enfin, rappelons qu'il faut également prendre en considération le fait que les autres activités de formation pratique, dont plus précisément l'analyse de procédure ou de système ainsi que l'étude de cas, contribuent aussi à l'acquisition des habiletés requises pour réaliser des tâches administratives en milieu de travail, même si leur importance est moindre que celle du stage.


2.5 Activités de formation pratique versus acquisition des habiletés pour réaliser des tâches professionnelles en milieu de travail (question 5)

      

Figure 5 : Activités de formation pratique versus acquisition des habiletés pour réaliser des tâches professionnelles en milieu de travail

      À la cellule 5 (très importante) de la figure 5, le stage se classe en première position (41%) en ce qui a trait à l'acquisition des habiletés requises pour réaliser des tâches professionnelles en milieu de travail. Il est suivi de l'étude de cas (14,8%), du travail en laboratoire (14,6%), de l'analyse de procédure ou de système (13,3%) et de la visite en milieu professionnel (11,5%).

      La sommation des résultats obtenus aux cellules 4 (assez importante) et 5 (très importante) se lit comme suit:

  • stage 63,1%
  • analyse de procédure ou de système 45,8%
  • étude de cas 43,5%
  • visite en milieu professionnel 42,7%
  • travail en laboratoire 36,6%

      Le stage se classe encore nettement en première position en matière d'acquisition des habiletés requises pour réaliser des tâches professionnelles en milieu de travail. Si le stage joue un rôle plus discret en matière d'acquisition des habiletés nécessaires pour effectuer des tâches administratives en milieu de travail, il appert qu'il contribue beaucoup plus nettement à l'acquisition des habiletés requises pour réaliser des tâches professionnelles.

      À l'aide de ces résultats, nous pouvons affirmer que le stage constitue l'activité de formation pratique jouant le rôle le plus important dans le processus d'acquisition des habiletés requises pour réaliser des tâches professionnelles sans oublier, toutefois, que les autres activités de formation pratique comme l'analyse de procédure ou de système et l'étude de cas y contribuent aussi même si leur importance apparaît moindre.


2.6 Activités de formation pratique versus intérêt pour la profession (question 6)

      

Figure 6 : Activités de formation pratique versus intérêt pour la profession

      À la cellule 5 (très importante) de la figure 6, le stage arrive en première position (45,1%) en matière de développement d'un intérêt pour la profession d'archiviste. Il est suivi de la visite en milieu professionnel (25,8%), de l'analyse de procédure ou de système (21,5%), de l'étude de cas (15,6%) et du travail en laboratoire (13,1%).

      La sommation des résultats obtenus aux cellules 4 (assez importante) et 5 (très importante) se présente comme suit:

  • stage 67,2%
  • visite en milieu professionnel 58,9%
  • analyse de procédure ou de système 52,1%
  • étude de cas 50,8%
  • travail en laboratoire 32,8%

      Ces résultats nous permettent d'affirmer que le stage constitue l'activité de formation pratique jouant le rôle le plus important dans le processus de développement d'un intérêt pour la profession d'archiviste.

      Soulignons toutefois que le stage est suivi de relativement près par la visite en milieu professionnel qui se retrouve en deuxième position et par l'analyse de procédure ou de système qui, quant à elle, se retrouve en troisième position. Nous sommes amené à croire que ces activités contribuent également au développement d'un intérêt pour la profession même si leur importance relative est moindre.


2.7 Activités de formation pratique versus orientation vers la carrière (question 7)

      

Figure 7 : Activités de formation pratique versus orientation vers la carrière

      À la cellule 5 (très importante) de la figure 7, le stage arrive en première position (40,7%) en matière d'orientation vers la carrière d'archiviste. Il est suivi de la visite en milieu professionnel (22,8%), de l'analyse de procédure ou de système (17,2%), du travail en laboratoire (12,3%) et de l'étude de cas.

      La sommation des résultats obtenus aux cellules 4 (assez importante) et 5 (très importante) se lit comme suit:

  • stage 61,0%
  • visite en milieu professionnel 48,8%
  • analyse de procédure ou de système 35,2%
  • étude de cas 34,2%
  • travail en laboratoire 25,5%

      Le stage se classe encore nettement en première position en matière d'orientation vers la carrière d'archiviste. Ces résultats nous autorisent à déduire que le stage constitue l'activité de formation pratique jouant le rôle le plus important dans le processus d'orientation vers la carrière d'archiviste. Toutefois, nous sommes amené à croire que d'autres activités de formation pratique dont plus spécifiquement la visite en milieu professionnel et l'analyse de procédure et de système contribuent aussi au processus d'orientation vers la carrière d'archiviste même si leur importance relative est moindre que celle du stage.


2.8 Activités de formation pratique versus autonomie professionnelle (question 8)

      

Figure 8 : Activités de formation pratique versus autonomie professionnelle

      À la cellule 5 (très importante) de la figure 8, le stage se classe en première position (41%) en matière de développement de l'autonomie en tant que professionnel. Il est suivi de l'analyse de procédure ou de système (18%), de l'étude de cas (16,9%), de la visite en milieu professionnel (15,6%) et du travail en laboratoire (13,8%).

      La sommation des résultats des cellules 4 (assez importante) et 5 (très importante) se présente comme suit:

  • stage 68,0%
  • analyse de procédure ou de système 43,4%
  • étude de cas 41,9%
  • visite en milieu professionnel 37,7%
  • travail en laboratoire 31,7%

      Le stage occupe encore nettement la première position dans le processus de développement de l'autonomie en tant que professionnel. De ces résultats, nous concluons que le stage constitue l'activité de formation pratique jouant le rôle le plus important dans le processus de développement de l'autonomie en tant que professionnel. Cependant, les autres activités de formation pratique, dont plus précisément l'analyse de procédure ou de système et l'étude de cas, y jouent également un rôle même si leur importance relative est moindre.


2.9 Activités de formation pratique versus regard critique de la profession (question 9)

      

Figure 9 :Activités de formation pratique versus regard critique de la profession

      À la cellule 5 (très importante) de la figure 9, le stage se classe en première position (40,3%) en matière de développement du regard critique de la profession. Il est suivi de la visite en milieu professionnel (19,4%), de l'analyse de procédure ou de système (16,5%), de l'étude de cas (13%) et du travail en laboratoire (9,8%).

      La sommation des résultats obtenus aux cellules 4 (assez importante) et 5 (très importante) se présente comme suit:

  • stage 65,3%
  • visite en milieu professionnel 50,9%
  • analyse de procédure ou de système 46,3%
  • étude de cas 45,5%
  • travail en laboratoire 26,2%

      Le stage arrive encore nettement en première place à titre d'élément contribuant au processus de développement du regard critique de la profession. Ces résultats nous autorisent à affirmer que le stage constitue l'activité de formation pratique jouant le rôle le plus important dans le processus de développement du regard critique de la profession. Cependant, les autres activités de formation pratique, dont plus précisément la visite en milieu professionnel et l'analyse de procédure ou de système, y jouent également un rôle même si leur importance relative est moindre.


2.10 Activités de formation pratique versus savoir stratégique (savoir pour l'action) (question 10)

      

Figure 10 : Activités de formation pratique versus savoir stratégique (savoir pour l'action)

      À la cellule 5 (très importante) de la figure 10, le stage arrive en première position (35%) en ce qui a trait au développement du savoir stratégique ou savoir pour l'action. Il est suivi de l'analyse de procédure ou de système (22,3%), de l'étude de cas (18,7%), de la visite en milieu professionnel (13,9%) et du travail en laboratoire (12,3%).

      La sommation des résultats des cellules 4 (assez importante) et 5 (très importante) se lit comme suit:

  • stage 61,8%
  • analyse de procédure ou de système 49,6%
  • étude de cas 47,2%
  • visite en milieu professionnel 36,9%
  • travail en laboratoire 33,6%

      Encore là, le stage arrive nettement en première position en matière de développement du savoir stratégique ou savoir pour l'action. Rappelons que, lors du processus de validation du questionnaire, quelques juges avaient exprimé des réserves quant à cette question. Ils se demandaient si les répondants en comprendraient le sens. Nous avons toutefois décidé de maintenir la question sous sa forme initiale. L'analyse des réponses fournies n'indique pas de variation significative entre cette question et les autres. Par conséquent, nous croyons possible d'en déduire, en tenant compte de notre décision, que le stage constitue l'activité de formation pratique jouant le rôle le plus important dans le processus de développement du savoir stratégique ou savoir pour l'action.

      Soulignons toutefois que les autres activités de formation pratique, dont plus précisément l'analyse de procédure ou de système et l'étude de cas, y jouent également un rôle même si leur importance relative est moindre que celle du stage.


2.11 Ordre d'importance des activités de formation pratique (question 11)

      À la question 11, l'on remarquera que, contrairement aux autres questions apparaissant à la présente section, la cellule 1 possède la valeur la plus importante et la cellule 5 la valeur la moins importante. Les répondants ayant attribué un valeur formatrice pouvant varier de 1 à 5 à chacune des cinq activités de formation pratique, il nous est ainsi possible de les classifier selon l'ordre de leur importance respective.

      

Figure 11 : Ordre d'importance des activités de formation pratique

      À la cellule 1 (valeur formatrice la plus importante) de la figure 11, le stage arrive en première position (55,3%). Toutefois, l'analyse de procédure ou de système (31,9%), qui se classe en deuxième position, possède également une valeur formatrice dont l'importance se démarque de celles de l'étude de cas en troisième position (9,5%), du travail en laboratoire (4,4%) en quatrième position et de la visite en milieu professionnel (2,6%) en cinquième position.

      La sommation des résultats obtenus aux cellules 1 (valeur formatrice la plus importante) et 2 (valeur formatrice un peu moins grande que la précédente) place encore le stage nettement en première position :

  • stage 71,1%
  • analyse de procédure ou de système 53,1%
  • étude de cas 39,7%
  • travail en laboratoire 26,3%
  • visite en milieu professionnel 14,8%

      En fonction des résultats obtenus, il nous est possible d'affirmer que le stage constitue l'activité de formation pratique possédant la plus grande valeur formatrice. Les autres activités de formation pratique, dont plus particulièrement l'analyse de système et de procédure ainsi que l'étude de cas, mais à un degré moindre, possèdent également une valeur formatrice non négligeable. Suivent ensuite: le travail en laboratoire et, finalement, la visite en milieu professionnel.


3. DESCRIPTION DU STAGE

      Les réponses obtenues aux questions 12 à 27 du questionnaire nous aident à décrire le stage tel qu'il fut complété par les répondants. Nous présentons les réponses selon l'ordre séquentiel des questions apparaissant à cette section du questionnaire.


3.1 Formule (question 12)

      Par cette question, nous voulions savoir qu'elle avait été la formule du stage.

      La majorité des répondants (69,9%) indiquent que le stage a été complété dans le cadre d'un cours portant le titre de stage. Cependant, un pourcentage de 30,1% des répondants mentionnent que le stage était plutôt intégré à un ou des cours théoriques.


3.2 Moment du programme (question 13)

      Par cette question, nous voulions connaître à quel moment du programme le stage avait été effectué.

      La majorité des répondants (69,9%) notent que le stage a été effectué à la fin du programme. Cependant, 25,7% d'entre eux ont complété le stage après avoir suivi la moitié des cours, mais avant la fin du programme. Par contre, 2,7% des répondants l'ont effectué avant d'avoir suivi la moitié des cours du programme et 1,8% dans le cadre de plusieurs cours tout au long du programme.


3.3 Heures allouées (question 14)

      Par cette question, nous voulions connaître le nombre d'heures allouées au stage.

      Beaucoup de répondants (46,4%) ont effectué un stage d'une durée de 120 à 144 heures. Suivent le stage d'une durée de 145 à 239 heures (25%), le stage d'une durée de moins de 120 heures (17,9%), le stage d'une durée de 240 à 400 heures (5,4%) et le stage d'une durée de plus de 400 heures (5,4%).


3.4 Durée du stage versus préparation à la profession (question 15)

      Par cette question, nous voulions savoir si la période de temps consacré au stage était suffisante pour préparer les répondants à la profession.

      Les répondants se partagent en deux groupes presque égaux. La majorité (50,5%) considèrent insuffisante la durée du stage pour les préparer à la profession alors qu'un nombre presque aussi important de répondants (49,5%) l'estiment suffisante.

      Dans le but de mieux comprendre, nous avons procédé au croisement des questions 14 et 15. Il apparaît que la totalité (100%) des répondants qui a effectué un stage d'une durée de plus de 400 heures considère cette période suffisante. Ceux qui ont effectué un stage d'une durée variant entre 240 et 400 heures sont partagés moitié-moitié entre suffisant et insuffisant. Ceux qui en ont fait un d'une durée de 145 à 239 heures considèrent à 63% qu'elle est suffisante. Ceux qui en ont effectué un d'une durée de 120 à 144 heures pensent à 67,3% qu'elle est insuffisante. Finalement, les répondants qui ont fait un stage d'une durée de moins de 120 heures croient à 52,6% qu'elle est insuffisante.


3.5 Milieu(x) de travail (question 16)

      Par cette question nous voulions obtenir de l'information sur les milieux de travail ainsi que sur la taille de l'unité d'accueil (service, département, division, etc.) où les répondants ont effectué leur stage.

      
Tableau II : Type d'organisme où les répondants ont effectué leur stage
- archives nationales, ministère, société d'état, etc. 30,0%
- centre hospitalier, CLSC, clinique, etc. 2,7%
- foyer, centre d'accueil, etc. 0,0%
- commission scolaire, cégep, collège, université: 24,5%
- municipalité, municipalité régionale de comté, communauté urbaine, société paramunicipale, etc. 11,8%
- organisme du secteur bancaire et/ou des assurances 1,8%
- association, fédération, syndicat 1,8%
- société historique, musée, etc. 5,5%
- corporation professionnelle 1,8%
- cabinet d'un professionnel ou d'un groupe de professionnels 0,0%
- communauté religieuse 9,1%
- entreprise de production, de distribution, de vente, etc. de biens et/ou de services 5,5%
- autre 5,5%

      Selon les informations contenues au TABLEAU II, les organismes de type archives nationales, ministère, société d'état, etc. se classent premier (30%) suivis de près par les organismes du secteur de l'éducation (24,5%). Viennent ensuite, par ordre d'importance, les organismes du domaine municipal (11,8%) puis les communautés religieuses (9,1%). Soulignons l'absence de répondants pour la catégorie foyer, centre d'accueil, etc. et pour la catégorie cabinet d'un professionnel ou d'un groupe de professionnels. Enfin, la catégorie autre, contrairement au résultat de 12% apparaissant à la question 40 , ne regroupe que 5.5% des répondants. Nous croyons que les explications avancées à la question 40 s'appliquent également à cette question.

      Mentionnons la présence de distorsions entre les milieux où les stages ont été effectués et les milieux réels de travail (question 40). À titre d'exemple, soulignons que 30% des répondants ont effectué un stage dans la catégorie regroupant les organismes gouvernementaux alors que seulement 9,6% d'entre eux y occupent actuellement un emploi; à l'inverse, 11, 8% des répondants ont complété leur stage dans la catégorie comprenant des organismes du domaine municipal alors que 20% d'entre eux y occupent présentement un emploi. On peut ainsi être amené à se demander si certaines catégories d'organismes sont suffisamment représentées dans les banques de milieux de stages des universités et si les stagiaires sont informés ou tiennent compte des possibilités d'emploi futur au moment où ils choisissent un milieu de stage. Soulignons enfin que les chances d'occuper un emploi dans le secteur dit public ou parapublic (réponses aux catégories 1, 2, 4 et 5) semblent meilleures que dans celui du secteur dit privé. Ainsi, les chances apparaissent meilleures dans la catégorie regroupant les commissions scolaires, cégeps, collèges et universités, puis dans la catégorie regroupant les municipalités, les municipalités régionales de comté, les communautés urbaines, les sociétés paramunicipales, etc. et, enfin, dans la catégorie regroupant les archives nationales, les ministères, les sociétés d'état, etc.

      À l'aide des croisements requis, nous avons établi que la totalité (100%)des répondants avaient effectué le stage dans un seul milieu de travail. Mentionnons que deux répondants ont indiqué, l'un, trois milieux, l'autre, 4 milieux de travail. Ayant toutefois précisé sur leur questionnaire, l'un, que les milieux identifiées correspondaient au cumul des stages effectués au D.E.C. et au Certificat, l'autre, que les milieux identifiés visaient également son expérience professionnelle acquise, nous avons décidé de ne pas en tenir compte.

      Les répondants ont effectué leur stage à raison de 43,5% dans une unité comptant de 1 à 5 employés, de 25% dans une unité comptant plus de 21 employés, de 17,6% dans une unité comptant de 6 à 10 employés et de 13,9% dans une unité comptant entre 11 et 20 employés. Mentionnons l'existence d'une légère distorsion entre la taille des unités d'accueil des milieux où les stages ont été effectués et celle des milieux réels de travail (question 41). En effet, un peu plus de la moitié des répondants (54%) oeuvre dans une unité de travail comportant de 1 à 5 employés. Les autres répondants travaillent respectivement dans des unités comportant plus de 21 employés (19%), 6 à 10 employés (13,5%) et 11 à 20 employés (13,5%).


3.6 Tâches administratives (question 17)

      Par cette question, nous voulions connaître l'importance du temps alloué à l'exécution de tâches administratives lors du stage.

      Très peu de stagiaires ont pu réaliser des tâches administratives dans le domaine des archives durant leur stage. La sommation des réponses de type ne s'applique pas, nulle et peu importante est très significative à cet égard. La répartition se présente comme suit:

  • administration générale 84.0%
  • administration des ressources matérielles 86,9%
  • administration du marketing 91,4%
  • administration des ressources humaines 95,2%
  • administration des ressources financières 99,0%

      Par ailleurs, la sommation des répondants ayant indiqué y avoir accordé une partie importante ou très importante ne dépasse pas les 16% dans le cas de l'administration générale. Cette proportion diminue à 13,1% dans le cas de l'administration des ressources matérielles, à 8,6% dans le cas de l'administration du marketing, à 4,8% dans le cas des ressources humaines et à 1% pour l'administration des ressources financières.

      Rappelons que, depuis l'obtention de leur diplôme en archivistique, la majorité des répondants ont eu à effectuer des tâches administratives dans le cadre de leur travail (question 43). Ainsi, la majorité des répondants (73,4%) ont réalisé des tâches liées à l'administration générale. Suivent ensuite, par ordre d'importance, l'administration des ressources matérielles (67,2%), l'administration des ressources humaines (61,7%), l'administration des ressources financières (43%) et l'administration du marketing (39,8%). Rappelons également que, depuis l'obtention de leur diplôme, 23,4% des répondants ont pratiqué toutes les tâches administratives, 73,4% ont exercé deux tâches administratives et plus, 58,6% trois tâches administratives et plus, et 39,8% quatre tâches administratives et plus.


3.7 Tâches professionnelles (question 18)

      Cette question, devait nous aider à évaluer l'importance du temps alloué à l'exécution de tâches professionnelles lors du stage.

      Les répondants ont nettement accordé plus de temps à la réalisation de tâches professionnelles par rapport à celui dédié à l'exécution de tâches administratives. Cependant, l'analyse de la sommation des réponses de type importante et très importante est significative de l'existence d'un manque de diversité même en matière de réalisation de tâches professionnelles.

      Deux catégories de tâches sont nettement plus pratiquées que les autres. Il s'agit respectivement de la classification puis de la description et de l'indexation de documents. Ainsi, les stagiaires s'occupent de la classification de documents, y compris de leur classement et ce, de façon importante ou très importante dans une proportion de 69,6% de leur temps. Viennent ensuite la description et l'indexation de documents pratiquées de manière importante ou très importante dans une proportion de 54% de leur temps.

      Quant aux autres catégories de tâches, elles sont nettement moins effectuées que les précédentes. Nous les présentons par ordre de décroissance du temps affecté de façon importante ou très importante:

  • application de règles de conservation 39,3%
  • communication de documents 37,0%
  • élaboration et/ou modification de règles de conservation 35,7%
  • préservation de documents 30,6%
  • application de critères de sélection et de tri de documents privés 28,0%
  • acquisition de documents institutionnels 28,6%
  • élaboration et/ou modification de critères de sélection ou de tri de documents privés 21,8%
  • acquisition de documents privés 13,8%
  • création de documents 9,0%
  • évaluation de la valeur marchande 3,6%

      Rappelons que, depuis l'obtention de leur diplôme en archivistique, la majorité des répondants ont eu à réaliser des tâches professionnelles beaucoup plus diversifiées dans le cadre de leur travail (question 44). Ainsi, la quasi totalité des répondants (93%) ont effectué des tâches liées à la classification de documents (y compris le classement physique). La grande majorité d'entre eux ont appliqué des règles de conservation (88,3%) comportant l'un ou l'autre des aspects de tri, de sélection, etc. de documents institutionnels actifs, semi-actifs ou à conservation permanente, ont vu à la communication de documents (82,8%), ont décrit et indexé de l'information (80,5%), ont pris des mesures visant la conservation et la protection de documents (79,7%) et ont élaboré et/ou modifié des règles de conservation de documents institutionnels (78,1%). La majorité d'entre eux ont également participé à la création de documents (71,1%) ainsi qu'à l'acquisition de documents institutionnels (64,1%). Rappelons également qu'aucun (0%) des répondants n'a effectué qu'une seule tâche professionnelle. Ils ont plutôt exercé des tâches professionnelles variées. Ainsi, 24,2% des répondants ont effectué entre deux et cinq tâches professionnelles alors que la majorité d'entre eux (75%) ont pratiqué sept tâches professionnelles et plus.


3.8 Observation des tâches (question 19)

      Par cette question, nous voulions évaluer l'importance du temps alloué à l'observation des tâches lors du stage.

      La moitié des répondants (50%) n'ont pas (12,7%) ou ont peu (37,3%) affecté de temps à l'observation des tâches dans le cadre de leur stage. Toutefois, 35,5% d'entre eux y ont accordé du temps de manière, soit importante (27,3%), soit très importante (8,2%). Soulignons que 14,5% des répondants ont répondu que cette question ne s'appliquait pas.

      L'analyse de ces renseignements nous amène à nous demander si l'aspect observation des tâches ainsi que la réflexion qui doit l'accompagner ne sont pas laissés pour compte et ce, au bénéfice de l'exécution des tâches (cf. question 20). Mentionnons toutefois qu'il est possible d'observer et de réfléchir dans le cadre de l'exécution de tâches.


3.9 Exécution des tâches (question 20)

      Par cette question, nous voulions connaître l'importance du temps alloué à l'exécution des tâches lors du stage.

      Les répondants ont accordé (83,8%) de leur temps à l'exécution de tâches et ce, de façon très importante (60,4%) ou importante (23,4%). Seulement 12,6% d'entre eux n'y ont pas ou presque pas accordé de temps. Mentionnons que 3,6% considèrent que cette question ne s'applique pas.


3.10 Encadrement professionnel (question 21)

      Par cette question, nous voulions connaître l'opinion des répondants sur la qualité de l'encadrement professionnel fourni par le(s) milieu(x) de stage.

      La grande majorité des répondants (79,6%) évaluent la qualité de l'encadrement professionnel fourni par le milieu de stage comme assez bonne à excellente. La proportion est de 23% dans le cas d'assez bonne, de 29,2% dans le cas de très bonne et de 27,4% dans le cas d'excellente. Soulignons que 9,7% des répondants estiment que cette question ne s'applique pas alors que 10,6% considèrent médiocre la qualité de l'encadrement professionnel.


3.11 Concordance entre théorie et pratique (question 22)

      Par cette question, nous voulions recueillir l'opinion des répondants sur la concordance entre la théorie enseignée et la pratique effectuée lors du stage.

      La très grande majorité des répondants (90,2%) considèrent que la concordance entre la théorie enseignée et la pratique se situe entre assez bonne et excellente. La proportion est de 38,9% dans le cas d'assez bonne, de 36,3% dans le cas de très bonne et de 15% dans le cas d'excellente. Soulignons que seulement 2,7% des répondants estiment que cette question ne s'applique pas alors que 7% des répondants considèrent la concordance comme médiocre.


3.12 Rencontre avec l'universitaire responsable des stage
(question 23)

      Par cette question, nous voulions connaître l'opinion des répondants sur la qualité de la rencontre avec l'universitaire responsable des stages en milieu.

      La grande majorité des répondants (77,4%) qualifient la rencontre avec l'universitaire responsable des stages en milieu d'assez bonne à excellente. La proportion est de 25,2% dans le cas d'assez bonne, de 34,2% dans le cas de très bonne et de 18,0% dans le cas d'excellente. Soulignons que 9% des répondants croient que cette question ne s'applique pas et que 13,5% considèrent la qualité médiocre.


3.13 Rencontres de groupe (question 24)

      Par cette question, nous voulions obtenir l'opinion des répondants sur la qualité des rencontres de groupe avant, durant et /ou après le stage.

      La moitié des répondants (50,9%) considèrent que l'apport des rencontres de groupe avant, durant et/ou après le stage peut être qualifié d'assez bon à excellent. La proportion est de 15,2% dans le cas d'assez bon, de 24,1% dans le cas de très bon et de 11,6% dans le cas d'excellent. Enfin, 31,2% des répondants considèrent que cette question ne s'applique pas et 17,9% qualifient l'apport de médiocre. Précisons que ce ne sont pas toutes les universités qui tiennent ce type de rencontre et que leur quantité varie d'une université à une autre.


3.14 Rencontres avec le superviseur (question 25)

      Cette question a permis de recueillir le jugement des répondants sur la qualité des rencontres avec le superviseur de stage, c'est-à-dire avec le professionnel dans le milieu de stage.

      La majorité des répondants (73,2%) qualifient les rencontres avec le superviseur, généralement un professionnel dans le milieu de stage, d'assez bonnes à excellentes. La proportion est de 20,5% dans le cas d'assez bonne, de 30,4% dans le cas de très bonne et de 22,3% dans le cas d'excellente. Soulignons que 17% des répondants considèrent que cette question ne s'applique pas et que 9,8% d'entre eux jugent les rencontres médiocres.


3.15 Journal de bord (question 26)

      Par cette question, nous voulions connaître l'opinion des répondants sur l'importance du journal de bord, c'est à dire un compte rendu chronologique effectué lors du stage.

      La majorité des répondants (65,2%) qualifient l'importance du journal de bord d'assez bonne à excellente. La proportion est de 22,3% dans le cas d'assez bonne, de 29,5% dans le cas de très bonne et de 13,4% dans le cas d'excellente. Soulignons que 23,2% des répondants considèrent que cette question ne s'applique pas et que 11,6% jugent médiocre l'importance du journal de bord. Précisons que certaines universités ne préconisent pas l'usage du journal de bord.


3.16 Rapport de stage (question 27)

      Par cette question, nous voulions connaître l'importance accordée par les répondants au rapport de stage.

      La très grande majorité des répondants (94,6%) qualifient l'importance du rapport de stage d'assez bonne à excellente. La proportion est de 18,7% dans le cas d'assez bonne, de 42% dans le cas de très bonne et de 33,9% dans le cas d'excellente. Précisons que 3,6% des répondants considèrent que cette question ne s'applique pas et que seulement 1,8% d'entre eux qualifient de médiocre l'importance du rapport de stage.


4. OPINION SUR LA FORMATION PRATIQUE PAR LE STAGE

      L'analyse des réponses obtenues aux questions 28 à 33 du Sondage permet de dresser un tableau de l'opinion des répondants sur la formation pratique par le stage. Nous présentons les réponses selon l'ordre séquentiel des questions apparaissant à cette section du questionnaire.


4.1 Quantité et caractère obligatoire (question 28)

      Les répondants considèrent très majoritairement (85,9%) que la formation pratique devrait s'effectuer en deux ou plusieurs stages. Précisons que seulement 14,1% d'entre eux considèrent qu'un seul stage suffirait. Les répondants sont cependant divisés sur la question du caractère obligatoire ou optionnel des stages. Ainsi, 42,1% des répondants estiment que deux ou plusieurs stages obligatoires sont requis alors que 38,8% pensent que deux ou plusieurs stages sont requis dont l'un serait obligatoire. Finalement 5% des répondants considèrent que deux ou plusieurs stages sont requis mais qu'ils devraient être optionnels.

      À la lumière des renseignements obtenus, nous en déduisons qu'une augmentation de la quantité des stages est nettement souhaitée par les répondants.


4.2 Durée idéale (question 29)

      La majorité des répondants (70,5%) considèrent que la durée idéale du stage devrait être supérieure à celle totalisant de 120 à 144 heures. En fait, 28,7% situent la durée idéale du stage entre 145 et 239 heures et 32,8% entre 240 et 400 heures alors que 9% considèrent qu'elle devrait comporter plus de 400 heures. La minorité des répondants (29,5%) pensent que la durée du stage devrait être égale ou inférieure à celle se situant entre 120 et 144 heures. En effet, 9% en situent la durée à moins de 120 heures et 20,5% considèrent que 120 à 144 heures sont suffisantes.

      À la lumière des renseignements obtenus, nous en déduisons qu'une augmentation de la durée du stage est privilégiée par les répondants.


4.3 Quantité de milieux de travail (question 30)

      Les répondants considèrent très majoritairement (88%) que le stage devrait idéalement s'effectuer dans au moins deux milieux de travail. Ceux qui croient que deux milieux de travail conviendraient le mieux totalisent 65%, ceux préconisant trois milieux 19,6% et ceux préconisant plus de trois milieux 3,4%. Soulignons, enfin, que les répondants en faveur d'un seul milieu de travail représentent 12%.

      À la lumière des informations recueillies, nous comprenons qu'une augmentation de la quantité des milieux de travail dans lesquels le stage peut s'effectuer est nettement privilégiée par les répondants.


4.4 Programme (question 31)

      Les répondants (41,7%) pensent que le stage devrait être suivi une fois que tous les cours du programme ont été complétés alors que 38,3% considèrent que le stage devrait être complété après avoir suivi la moitié des cours mais avant la fin du programme. Précisons que seulement 1,7% considèrent que le stage devrait être suivi avant d'avoir complété la moitié des cours du programme et que 18,3% préconisent un stage s'effectuant dans le cadre de plusieurs cours du programme. Dans ce dernier cas, l'aspect diversité du stage ressort puisqu'il serait alors possible de pratiquer diverses tâches.


4.5 Tâches professionnelles et administratives (question 32)

      La grande majorité des répondants (81,9%) considèrent que le stage devrait idéalement permettre de pratiquer l'ensemble des tâches professionnelles. Ainsi, 47,4% d'entre eux croient que le stage devrait idéalement permettre de remplir quelques tâches administratives et l'ensemble des tâches professionnelles alors que 34,5% considèrent que l'ensemble des tâches professionnelles et administratives devrait être pratiqué. À la lumière des informations recueillies, nous comprenons que les répondants privilégient nettement une pratique diversifiée et globale des tâches professionnelles. Cependant, les répondants sont partagés en ce qui a trait aux tâches administratives. Certains répondants (47,4%) considèrent que la pratique de quelques tâches administratives serait suffisante alors que 34,5% d'entre eux souhaitent que l'ensemble de ces tâches soient effectivement pratiquées.


4.6 TÂCHES ARCHIVISTIQUES (question 33)

      Une majorité de répondants (73,1%) considèrent que la formation pratique par le stage devrait idéalement viser à former des professionnels capables d'intervenir dans toutes les tâches archivistiques. La minorité (26,8%) considèrent qu'elle devrait viser à former des professionnels capables d'intervenir dans une ou quelques tâches archivistiques.


CONCLUSION

      Les informations recueillies à l'aide du questionnaire de Sondage auprès des archivistes du Québec (APPENDICE VI a) nous ont permis de connaître les caractéristiques socio-démographiques des répondants. Nous avons aussi pu déterminer l'importance relative de chacune des cinq activités de formation pratique utilisées dans le cadre de la formation des archivistes dont celle du stage qui apparaît comme la plus importante. Nous avons également pu procéder à une description du stage tel qu'il a été complété par les répondants. Finalement, nous avons pu obtenir l'opinion des répondants sur ce que devrait être la formation pratique idéale par le stage.

      Au prochain chapitre, nous répondrons aux questions de la recherche. Pour ce faire, nous représenterons certaines données et les interpréterons de façon globale. Nous terminerons par des suggestions permettant de solutionner la problématique de notre recherche.


CHAPITRE 4 : RÉPONSES AUX QUESTIONS DE LA RECHERCHE


INTRODUCTION

      Nous avons situé la formation professionnelle des archivistes dans le cadre d'un lien théorie-pratique s'appliquant aux cours et évidemment au stage mais aussi aux exercices et aux laboratoires contenus dans les programmes de Certificat et de Maîtrise en archivistique. Nous joignons ce lien à un processus d'apprentissage permettant au futur professionnel de se situer en contexte réel, «sur le terrain» ou très près du réel ou encore, dans un contexte de problèmes réels à résoudre. À cet effet, nous privilégions l'apprentissage expérientiel qui comporte l'expérience concrète, l'observation réflexive, la conceptualisation abstraite et l'expérimentation active (Bernard, Cyr, Fontaine, 1981; Villeneuve, 1987; Cyr, 1985). Nous privilégions également un processus de contrôle de l'apprentissage basé sur les objectifs spécifiques de chaque programme, une typologie des savoirs centrée sur le savoir stratégique ou savoir pour l'action (Van der Maren, 1995) ainsi que sur la conception et la mise en place d'une typologie des tâches visant les archivistes professionnels (AAQ, 1993; Université de Montréal, École de bibliothéconomie et des sciences de l'information, Comité de gestion du Certificat en archivistique, 1991).

      Nous avons ensuite conçu un questionnaire de Sondage auprès des archivistes de la Province de Québec (appendice VIa) que nous avons fait parvenir auprès de la population visée. Puis nous avons présenté une analyse des résultats du Sondage (voir le chapitre 3 Analyse des résultats de l'enquête). Nous répondons maintenant aux questions de la recherche. Pour ce faire, nous examinons globalement les résultats de l'enquête tout en tenant compte du cadre théorique retenu. Nous terminons en présentant des suggestions qui apporteront une solution au problème de notre recherche.


1. RÉSULTATS GLOBAUX DE L'ENQUÊTE ET RÉPONSES AUX QUESTIONS DE LA RECHERCHE

      L'analyse globale des résultats de l'enquête permet de répondre aux questions de la recherche. Rappelons que les questions sont les suivantes:

      - Quelle est l'importance du stage en matière de formation professionnelle initiale des archivistes au Québec pour la période étudiée?

      - Quelles activités de formation pratique permettent le mieux l'appropriation et l'intégration des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession par rapport à la période étudiée?

      - Le stage, tel que pratiqué par les répondants, permettait-il l'appropriation et l'intégration des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession:

      - Quels sont, d'après les répondants, les éléments indispensables à l'élaboration d'un stage comme outil didactique dans la formation pratique initiale des archivistes au Québec permettant l'appropriation et l'intégration des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession?


1.1 Activités de formation pratique

      Aux dix premières questions du Sondage, l'activité stage se classe toujours en première position parmi les activités de formation pratique pouvant être utilisées dans le cadre de la formation professionnelle initiale des archivistes au Québec.

      L'importance du stage y ressort de façon significative en ce qui a trait à l'acquisition des connaissances pratiques, à l'intégration de la théorie à la pratique, au développement de l'autonomie en tant que professionnel et au développement de l'intérêt pour la profession.

      Elle ressort également de façon significative mais de manière un peu moins prononcée en ce qui a trait au développement du regard critique, au développement d'habiletés pour réaliser des tâches professionnelles, à l'orientation vers la carrière ainsi qu'au savoir stratégique ou savoir pour l'action.

      L'importance du stage y apparaît toutefois moins significative en matière d'acquisition de connaissances théoriques et d'acquisition d'habiletés permettant de réaliser des tâches administratives en milieu de travail. Pour le premier élément, il appert que le stage est à peine plus important que l'analyse de procédure ou de système ainsi que l'étude de cas. Pour le second élément toutefois, nous sommes amené à croire qu'il s'agit d'une particularité propre au stage en archivistique. Tel que pratiqué présentement, il eut été étonnant que les répondants lui accordent une importance significative. En effet, la très grande majorité d'entre eux n'ont pas accordé de temps ou encore très peu à l'exercice de tâches administratives dans le cadre de leur stage.

      À la onzième question, il était demandé aux répondants de classifier les activités de formation pratique selon leur valeur formatrice. Les répondants accordent encore la première position au stage en tant qu'activité pratique possédant la plus grande valeur formatrice. Les répondants confèrent de la sorte la position la plus importante au stage par rapport aux autres activités de formation pratique pouvant être utilisées en matière de formation professionnelle initiale des archivistes.

      Aux dix premières questions du Sondage, l'activité stage est suivie de près, d'abord par l'analyse de procédure ou de système puis par la visite en milieu professionnel et l'étude de cas. Soulignons, finalement, que le travail en laboratoire constitue une activité dont l'importance semble beaucoup moindre que les précédentes.

      L'analyse de procédure ou de système y occupe sept fois la deuxième position (après le stage) en terme d'importance relative. Il s'agit en l'occurrence de l'acquisition des connaissances théoriques, de l'acquisition des connaissances pratiques, de l'intégration de la théorie à la pratique, de l'acquisition des habiletés pour réaliser des tâches administratives en milieu de travail, de l'acquisition des habiletés pour réaliser des tâches professionnelles en milieu de travail, du développement de l'autonomie professionnelle ainsi que du développement du savoir stratégique ou savoir pour l'action. Soulignons également qu'à la onzième question, l'analyse de procédure ou de système occupe également la deuxième position du classement.

      Toujours aux dix premières questions, la visite en milieu professionnel arrive deux fois en deuxième position à la suite du stage. Il s'agit, dans ce cas, de l'intégration de la théorie à la pratique et du développement de l'intérêt pour la profession. Précisons toutefois, qu'à la onzième question, les répondants lui attribuent la cinquième et dernière position du classement.

      Encore aux dix premières questions, l'étude de cas se classe six fois en troisième position et quatre fois en quatrième position à la suite du stage. Toutefois, à la onzième question, elle apparaît à la troisième position du classement.

      Finalement, aux dix premières questions, le travail en laboratoire occupe toujours la cinquième position. Toutefois, à la onzième question, il occupe la quatrième position du classement.

      À la lumière des renseignements recueillis et de notre analyse globale, nous arrivons à la conclusion que le stage constitue l'activité de formation pratique la plus importante en matière de formation professionnelle initiale des archivistes au Québec pour la période étudiée. Nous arrivons également à la conclusion que le stage permet le mieux, toujours pour la même période, l'appropriation et l'intégration des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession d'archiviste. Cependant, les autres activités de formation pratique contribuent aussi à l'appropriation et à l'intégration de ces connaissances, habiletés et attitudes. Ainsi, l'analyse de procédure ou de système, l'étude de cas et la visite en milieu professionnel constituent des activités de formation très importantes. Enfin, le travail en laboratoire doit également être pris en considération. Nous croyons cependant que cette activité de formation pratique aurait obtenu une meilleure évaluation de la part des répondants si un plus grand nombre de ces derniers avaient pu l'utiliser dans le cadre de leur formation professionnelle initiale.


1.2 Le stage

      Les résultats obtenus à certaines questions de l'enquête montrent que des éléments particulièrement importants se rapportant au stage ne semblent pas poser problème. Ainsi, les répondants évaluent:

      la qualité de l'encadrement professionnel en milieu de travail (question 21) comme assez bonne à excellente (79,6%);

      la concordance entre la théorie enseignée et la pratique en milieu de travail (question 22) comme assez bonne à excellente (90,2%);

      la rencontre avec l'universitaire responsable des stages en milieu (question 23) comme assez bonne à excellente (77,4%)

      les rencontres avec le superviseur professionnel dans le milieu de stage comme assez bonne à excellente (73,2%).

      l'importance du rapport de stage (question 27) comme assez bonne à excellente (94,6%).

      Les résultats obtenus à d'autres questions indiquent, par ailleurs, qu'il peut exister des problèmes. Ainsi, à la question 24, les rencontres de groupe durant et/ou après le stage sont qualifiées d'assez bonnes à excellentes par la moitié (50,9%) seulement des répondants. Pourtant 31,2% considèrent que cette question ne s'applique pas et 17,9% jugent son apport médiocre. Précisons que certaines universités ne tiennent pas de rencontres de groupe et que leur quantité peut varier d'une institution à une autre.

      Il en va de même à la question 26 où les répondants qualifient l'importance du journal de bord d'assez bonne à excellente (65,2%); cependant 23,2% considèrent que cette question ne s'applique pas et 11,6% la jugent médiocre. Soulignons que certaines universités ne préconisent pas l'usage du journal de bord et que son rôle aurait avantage à être mieux défini.

      Finalement, les réponses obtenues à des questions que nous considérons cruciales aux fins de notre recherche indiquent la présence de problèmes quant à la durée du stage, à la diversité des milieux de stages et à la diversité des tâches effectuées ou observées dans le cadre du stage.

      À la question 14, nous observons que la majorité des répondants (64,3%) a effectué un stage d'une durée totalisant moins de 144 heures à raison de 17,9% pour moins de 120 heures et de 46,4% pour une durée de 120 à 144 heures. Toutefois, 25% des répondants en ont effectué un d'une durée de 145 à 239 heures, 5,4% d'une durée de 240 à 400 heures et 5,4% d'une durée totalisant plus de 400 heures. À la question 15, nous constatons que les répondants considèrent à 50,5% que la durée du stage effectué était insuffisante pour les préparer à la profession alors qu'un nombre presque aussi important (49,5%) estiment qu'elle était suffisante. Rappelons toutefois que la totalité (100%) des répondants ayant effectué un stage de plus de 400 heures pensent que la durée est suffisante. Par contre, ceux qui ont effectué un stage d'une durée variant entre 240 et 400 heures sont partagés moitié-moitié entre suffisant et insuffisant. Ceux qui en ont fait un d'une durée de 145 à 239 heures considèrent à 63% qu'elle est suffisante. Ceux qui en ont effectué un d'une durée de 120 à 144 heures pensent à 67,3% qu'elle est insuffisante. Finalement, les répondants qui ont fait un stage d'une durée de moins de 120 heures croient à 52,6% qu'elle est insuffisante. Pourtant, à la question 28, les répondants se déclarent à 85,9% en faveur de deux ou plusieurs stages. Il en va de même à la question 29 où la majorité des répondants (70,5%) considèrent que la durée idéale du stage devrait être supérieure à celle totalisant de 120 à 140 heures.

      Dans le cadre de leur programme de Certificat ou de Maîtrise, la totalité (100%) des répondants ont complété un stage dans un seul milieu de travail (question 16). Pourtant, à la question 30, 88% des répondants déclarent que le stage devrait s'effectuer dans au moins deux milieux de travail à raison de 65% dans deux milieux, de 19,6% dans trois milieux et de 3,4% dans plus de trois.

      Aux questions 37 et 38, la majorité des répondants indiquent que, lors de l'admission, ils ne possédaient pas d'expérience des tâches professionnelles en archivistique (64,6%) ni d'expérience des tâches administratives en archivistique (73,4%). Aux questions 17 et 18, nous apprenons que très peu de stagiaires ont effectué des tâches administratives. Ils ont nettement accordé plus de temps aux tâches professionnelles qui, par ailleurs, ne sont pas très diversifiées. Deux catégories de tâches professionnelles sont nettement plus pratiquées que les autres. Il s'agit de la classification incluant le classement ainsi que de la description et de l'indexation de documents. Or, à la question 32, 81,9% des répondants estiment que le stage devrait permettre de pratiquer l'ensemble des tâches professionnelles. Nous comprenons qu'ils privilégient alors très nettement une pratique diversifiée et globale des tâches professionnelles. Ils nous apparaissent toutefois partagés quant aux tâches administratives. Ainsi, 47,4% d'entre eux trouvent suffisante la pratique de quelques tâches administratives alors que 34,5% proposent que l'ensemble des tâches administratives soit effectuée. Rappelons que, depuis l'obtention de leur diplôme en archivistique, la majorité des répondants ont eu à effectuer plusieurs tâches administratives dans le cadre de leur travail (question 43). Soulignons à cet effet que 23,4% des répondants les ont toutes pratiquées, que 73,4% en ont exercé deux et plus, que 58,6% en ont effectué trois et plus et que 39,8% en ont exécuté quatre et plus. Cette situation nous semble tout à fait normale. Rappelons que les diplômés de la Maîtrise occupent un poste de professionnel (60,9%), de cadre (17,4%) ou de technicien (17,4%) et que les diplômés du Certificat occupent un poste de professionnel (41%), de cadre (22,8%) ou de technicien (29,5%). Rappelons que, depuis l'obtention de leur diplôme en archivistique, la majorité des répondants ont eu à effectuer des tâches professionnelles diversifiées dans le cadre de leur travail (question 44). Soulignons à cet égard que personne (0%) n'a effectué qu'une seule tâche professionnelle, que 24,2% des répondants ont effectué entre deux et cinq tâches professionnelles alors que la majorité d'entre eux (75%) a pratiqué sept tâches professionnelles et plus. Rappelons, finalement, qu'à la question 33, les répondants (73,1%) considèrent que la formation pratique par le stage devrait idéalement viser à former des professionnels capables d'intervenir dans toutes les tâches archivistiques.

      Nous arrivons à la conclusion que, d'après les répondants, les éléments indispensables à l'élaboration d'un stage comme outil didactique de formation professionnelle initiale convergent vers une durée et une diversité accrues:

  • 85,9% des répondants sont en faveur de deux ou plusieurs stages mais ne s'entendent pas sur son caractère obligatoire ou optionnel (question 28);
  • 70,5% des répondants considèrent que la durée idéale du stage devrait être supérieure à celle totalisant de 120 à 140 heures (question 29);
  • 88% des répondants déclarent que le stage devrait s'effectuer dans au moins deux milieux de travail à raison de 65% dans deux milieux, de 19,6% dans trois milieux et de 3,4% dans plus de trois (question 30);
  • 81,9% des répondants estiment que le stage devrait permettre de pratiquer l'ensemble des tâches professionnelles. Ils sont toutefois partagés quant à l'exécution des tâches administratives. Ainsi, 47,4% d'entre eux considèrent que la pratique de quelques tâches administratives est suffisante alors que 34,5% proposent que l'ensemble des tâches administratives soit effectuée (question 32);
  • finalement, 73,1% des répondants considèrent que la formation pratique par le stage devrait idéalement viser à former des professionnels capables d'intervenir dans toutes les tâches archivistiques (question 33).

      Personnellement, nous arrivons à la conclusion que le stage, tel que pratiqué présentement, favorise plus l'acquisition de connaissances pratiques que théoriques -ce qui nous semble normal-, favorise l'intégration de la théorie à la pratique, contribue au développement d'un regard critique sur la profession. Toutefois, le stage ne contribue pas assez à atteindre l'autonomie professionnelle ainsi que la maîtrise de l'acte professionnel (tout au plus quelques tâches professionnelles et certainement pas les tâches administratives). Finalement, le stage ne contribue pas assez à dégager un savoir stratégique ou savoir pour l'action. De plus, nous arrivons également à la conclusion que le stage n'est pas suffisamment long et diversifié. Sous sa forme actuelle, le stage autorise l'appropriation et l'intégration de certaines connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession mais ne permet pas l'appropriation et l'intégration de toutes les connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à son exercice.

      Le cadre théorique retenu ainsi que l'analyse des réponses obtenues dans le cadre de notre enquête nous ont aidé à préciser les éléments indispensables à l'élaboration d'un stage comme outil didactique dans la formation pratique initiale des archivistes au Québec permettant l'appropriation et l'intégration des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession.

      Nous croyons qu'il faut d'abord déterminer une typologie précise et évolutive des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession.

      Il faut ensuite déterminer la place du stage dans le processus stratégique de la formation professionnelle. Le stage constitue en effet une activité de formation pratique très importante dans le cadre de la formation professionnelle des futurs archivistes. Le stage ne saurait cependant assurer, à lui seul, une formation permettant l'appropriation et l'intégration des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession. Dans le but d'obtenir de tels résultats, il nous apparaît nécessaire d'utiliser un ensemble d'activités de formation pratique prenant place dans le cadre d'une stratégie de formation professionnelle axée sur la réalité ou se situant très près de la réalité. Cette stratégie mettrait l'accent sur le stage mais en complémentarité avec les autres activités de formation pratique. De plus, nous croyons qu'une telle stratégie pourrait s'insérer dans le cadre d'une démarche globale de formation professionnelle impliquant un lien théorie-pratique et une alternance théorie-pratique dans les cours, exercices, laboratoires de mise en pratique, visites et stages.

      Il faut statuer sur la question du dosage et de la diversité. L'on comprendra que le dosage des aspects durée et diversité joue un rôle capital susceptible de faire la différence entre la réussite et l'échec de l'approche préconisée. Nous croyons qu'il faut insister d'avantage non seulement sur l'exécution de tâches (83,8% des répondants déclarent avoir accordé très majoritairement le temps disponible dans le cadre de leur stage à l'exécution de tâches) mais sur la durée et la diversité des tâches elle-mêmes ainsi que -et cette question s'avère cruciale- sur les fonctions observation et réflexion dans l'action, «sur le terrain» . Il nous semble révélateur de constater que 50% des répondants n'a pas ou presque pas affecté de temps à l'observation des tâches dans le cadre du stage. Il faut également privilégier les fonctions descriptive, évaluative et heuristique.


2. SUGGESTIONS

      Il ne semble pas exister de réponse toute faite en éducation ni de modèle idéal en matière d'enseignement et d'apprentissage. Toutefois, en matière de formation professionnelle des archivistes, la présente recherche nous a amené à privilégier une démarche générale d'enseignement et d'apprentissage tenant compte d'un lien théorique-pratique et d'une alternance théorie-pratique dans les cours, exercices, laboratoires et stages. Cette démarche, agrégée au processus d'apprentissage expérientiel, a pour effet de favoriser l'acquisition de la maîtrise des tâches propres à l'archivistique ainsi que l'intégration des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession. Soulignons que l'élaboration d'une typologie de ces connaissances, habiletés et attitudes contribuerait à rendre son enseignement et son apprentissage plus efficace puisque qu'elles auraient été précisées. Le processus d'apprentissage serait contrôlé à l'aide des objectifs du programme ainsi que d'une typologie des savoirs (Van der Maren, 1995).


2.1 Formation initiale des archivistes

      En ce qui a trait plus spécifiquement à la formation initiale des futurs archivistes, nous proposons une alternance théorie-pratique dans les cours et exercices. Il serait ainsi possible de susciter une démarche déductive-inductive ou inductive-déductive, ce qui devrait rendre cette partie de leur apprentissage moins théorique tout en favorisant l'intégration de la théorie et de la pratique.

      À titre d'exemple, dans les cours qui peuvent être définis comme un:

«Ensemble organisé d'activités d'apprentissage défini par un programme d'études et comptant un nombre d'heures réparties sur l'année scolaire ou une partie de l'année et sanctionné pour les fins de la promotion ou de la certification» (Legendre, 1988, p. 126).

      l'alternance théorie-pratique pourrait s'effectuer selon la séquence suivante:

      théorie => pratique => retour sur la théorie => pratique

      ou

      pratique => théorie => retour sur la pratique => théorie.

      Une telle séquence permettrait d'obtenir une démarche déductive-inductive ou inductive-déductive facilitant l'aller-retour théorie pratique et favorisant l'intégration de l'apprentissage de tâches de type professionnel ou administratif. Les moyens utilisés incluent les exposés magistraux, les conférences et les démonstrations pour la partie théorique ainsi que les visites en milieu professionnel, les travaux pratiques, les laboratoires, l'analyse de procédure ou de système et les études de cas pour la partie pratique. La mise en oeuvre de ces moyens vise à faciliter le processus de transfert car, selon Tardif (1992, p. 285):

«Dans la majorité de ses interventions, idéalement dans la totalité, l'enseignant doit insérer l'acquisition des connaissances dans un contexte de problèmes réels à résoudre».

      De plus, l'enseignant voit à effectuer régulièrement les retours nécessaires sur la théorie et la pratique en suscitant et en guidant la réflexion des étudiants selon le principe du «thinking back de Schön» (1987, p. 26).

      Ainsi, il nous semble qu'un cours portant sur la classification des archives apporterait beaucoup plus aux étudiants en terme d'apprentissage et d'intégration des apprentissages s'ils pouvaient effectuer un aller-retour théorie-pratique. Cet aller-retour théorie-pratique étant lui-même inscrit dans le cadre d'une démarche leur permettant de voir, de consulter et même d'utiliser des systèmes de classification déjà en vigueur, de visiter des postes de classement en opération, de s'exercer à analyser, à concevoir ou à bonifier des systèmes de classification puis de les appliquer concrètement pour ensuite réfléchir comme le mentionnent Schön (1987, p. 26) ainsi que Fortin et Gervais (1993, pp. 3-4).

      Un tel cours pourrait très bien intégrer, hormis des activités de formation pratique telles que l'analyse de procédure ou de système et la visite en milieu professionnel, des études de cas ainsi que du travail en laboratoire permettant aux étudiants de s'exercer et de poursuivre leurs apprentissages en situations quasi réelles -la situation réelle étant ici le stage- par le biais de simulations ou de mises en situation.

      Selon Blondin (1994) qui s'est penché sur l'utilisation de la méthode des cas en matière de formation professionnelle:

«[...] la méthode des cas est excellente dans la formation des futurs professionnels où il s'agit de combiner de manière efficace l'acquisition de connaissances théoriques et le développement d'une expérience professionnelle utile» (p. 2).

«[...L'] analyse de cas amène les étudiants à vouloir rechercher l'information nécessaire pour résoudre la situation-problème donnée et elle leur fait vivre, en même temps, l'expérience de la décision ajustée. S'ils ont besoin, d'une part, de se référer aux connaissances théoriques pour résoudre le cas, ils doivent, d'autre part, se mesurer à un problème issu de la pratique professionnelle, comme s'ils y étaient, mais sans les inconvénients de leurs erreurs, puisqu'elles sont sans conséquences dans les faits» [-il s'agit alors d'une situation de mise en contexte comme «dans la vraie vie» permettant le processus de transfert-] (p. 2).

«Du point de vue de l'approche cognitive en psychologie de l'apprentissage, la méthode de cas fournit au professionnel en formation l'occasion de se représenter mentalement des situations vécues dans la pratique, d'imaginer qu'il est lui-même impliqué dans la situation décrite et de préciser les décisions qu'il prendrait face à l'obligation d'agir. Ces représentations mentales acquises en cours d'apprentissage sont cruciales, car elles rendent le futur professionnel apte à affronter le réel avec la maîtrise et l'assurance que seules des personnes expérimentées possèdent après des années de pratique. C'est pour cela qu'il est dit que la méthode des cas a pour but de «fabriquer une expérience professionnelle accélérée» (pp. 2-3).

      En ce qui a trait au travail en laboratoire, comme le souligne Fortin (1984, p. 25):

«Le laboratoire s'inscrit, en général, dans le prolongement d'un cours. Il est centré sur un aspect de la connaissance ou sur un moyen d'action à développer. En général, il tire son origine de connaissances et de théories déjà élaborées. On peut donc définir à l'avance, avec précision ce qu'on y fera ou observera. Dans ce sens on peut parler d'une situation «contrôlée».

      Un tel laboratoire peut prendre place sur le terrain même de la pratique archivistique, «dans la vraie vie», suite à une entente avec un ou des services d'archives ou encore, se situer dans le milieu universitaire de formation, dans la «quasi vraie vie». Ainsi, une école ou un département de formation professionnelle en archivistique peut très bien aménager un laboratoire doté d'équipements et de logiciels informatiques dédiés à la gestion des archives, de collections de documentation spécialisée en matière de gestion des archives ainsi que de fonds d'archives acquis ou prêtés. Les enseignants et étudiants disposent de la sorte du matériel concret nécessaire à la mise en pratique de la théorie et favorisant également l'aller-retour théorie-pratique.

      De manière à approfondir l'exemple portant sur la classification des documents d'archives, les étudiants pourraient, à l'aide de véritables fonds d'archives, de logiciels existant sur le marché et de systèmes de classification utilisés dans des organismes, procéder à une analyse des besoins en matière de classification des documents, choisir, adapter, bonifier ou élaborer les systèmes requis. Il serait même hautement souhaitable d'effectuer un lien avec la matière enseignée dans les autres cours du programme dans le but de maximiser le transfert des apprentissages. Par exemple, les fonds d'archives doivent être évalués avant d'être classés. La classification doit être établie avant le classement. Il faut ensuite procéder à la description, à l'indexation, etc. Il suffit, en fait, de diversifier les fonds, les collections, les logiciels et les équipements requis pour que le laboratoire puisse également servir à des simulations ou des mises en situation visant plusieurs tâches archivistiques dont celles liées à l'administration d'un service d'archives.

      Une telle approche de diversification des observations, des simulations et des réflexions effectuées par les étudiants dans le cadre des travaux en laboratoire dépasse alors le simple aspect de la connaissance ou du moyen d'action à développer pour jouer un rôle encore plus important dans leur formation en favorisant l'intégration de la théorie à la pratique ainsi que l'émergence d'une vision globale des différentes tâches archivistiques qu'elles soient d'ordre professionnel ou administratif.


2.2 Stage

      En matière de stage, nous avons acquis la conviction que la formation professionnelle initiale des archivistes requiert une diversification des tâches tant professionnelles qu'administratives effectuées par les stagiaires, quitte à revoir les programmes et à les doser différemment. Nous considérons toutefois qu'une telle diversification des tâches peut être obtenue soit dans un seul milieu de travail, soit dans plusieurs.

      Idéalement, toutes les tâches professionnelles propres à l'archivistique ou à l'un de ses domaines de spécialisation (archives administratives ou archives de recherche) devraient être pratiquées dans le cadre du stage. Nous rejoignons en cela l'approche préconisée par la Society of American Archivists (1993, p. 7-8) qui établit que, pour le stage des archivistes à la Maîtrise: «[...] each archival function should be performed [...] by a practicum of signifiant length». Nous tenons également compte des résultats obtenus dans le cadre du Sondage auprès des archivistes du Québec (appendice VIa).

      Idéalement, toujours, nous croyons que les tâches administratives spécifiques à la gestion d'un service d'archives (administration générale, ressources financières, ressources humaines, ressources matérielles, marketing) devraient être pratiquées par les stagiaires à la Maîtrise ou au Certificat qui visent à occuper un futur poste de cadre. Minimalement, nous pensons que ces tâches devraient au moins faire l'objet d'une observation.

      Nous proposons un stage qui comporte les aspects observation, analyse et réflexion menés en complémentarité avec une mise en application suffisamment diversifiée et longue pour permettre ultimement au futur professionnel de dégager soit une vision globale de toutes les tâches de la profession soit une vision complète du domaine de spécialisation choisi (archives administratives ou archives de recherche), d'intégrer la théorie à la pratique, de maîtriser les savoirs (savoir, savoir-faire, savoir-être ) et de développer un savoir stratégique (Van der Maren, 1995, p.49), d'acquérir une identité professionnelle et des habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession ou du domaine de spécialisation choisi incluant les dimensions administratives nécessaires à la gestion d'un service d'archives. Il devrait également avoir acquis une démarche lui permettant de réfléchir et de continuer à apprendre sur lui-même et par lui-même tout au long de sa carrière.

      A l'instar de Fortin et Gervais (1993, p. 3), nous croyons qu'un stage:

«[...] contribue de façon importante au processus de socialisation [...] conduisant à l'acquisition d'une identité professionnelle».

      Le stagiaire participe à l'action afin d'être sensibilisé à la complexité de l'acte professionnel et de découvrir les diverses facettes de la profession ou de sa spécialisation.

      Le stagiaire procède également à une observation directe sur le terrain du milieu d'accueil, d'activités, de situations, de modes de fonctionnement, de processus, d'attitude et du vocabulaire, de façon à ce qu'il puisse:

«[...] déterminer le sens de chaque élément dans l'ensemble. Quelles que soient les méthodes employées -celles-ci adoptant leur cadre opératoire à l'objet de la connaissance- l'approche vise la réalité globale» (Postic et de Ketele, 1988, p. 7).

      Le stagiaire observe, analyse et réfléchit dans le cadre d'une action concrète, diversifiée, graduée et encadrée par un archiviste professionnel ainsi que par le responsable des stages. Ainsi, le stagiaire:

«ne se forme pas seulement dans l'affrontement de situations mais dans une réflexion parallèle et consécutive à son expérience. L'une enrichissant l'autre, action et réflexion s'interpellent et font en sorte que la formation dépasse l'apprentissage technique pour atteindre un calibre universitaire et véritablement professionnel» (Fortin et Gervais, 1993, pp. 3-4),

      permettant le contrôle d'actes multiples et dynamiques dotés d'un potentiel d'évolution et de développement.

      La fonction descriptive où: «[...l'] on observe pour décrire les phénomènes ou une situation » (Postic et de Ketele, 1988, p. 48) devrait être privilégiée et l'information obtenue consignée dans un rapport de stage dont la rédaction serait facilitée par la tenue d'un journal quotidien (instrumentation).

      La fonction évaluative où l'on observe pour évaluer, où l'on évalue pour décider et où l'on décide pour agir car: «[...] on observe surtout pour préparer sa propre action ou la réguler [sic]» ainsi que la fonction heuristique, orientée vers l'émergence d'hypothèses pertinentes soumises à des activités de contrôle (Postic et de Ketele, 1988, pp. 48-49 et 253) devraient être privilégiées. Le stagiaire devrait idéalement alterner action et observation (Pelpel, 1989, pp. 25-26; Fortin, 1984, p. 35; Villeneuve, 1992, p. 191) tout au long des étapes de son stage et en instrumenter le processus à l'aide d'un journal de bord qui lui servira également à rédiger un rapport de stage.

      La supervision et l'évaluation s'effectuent par un archiviste professionnel ou cadre -cet élément nous apparaît crucial- et par le responsable des stages en fonction des objectifs du programme et à l'aide d'une typologie des savoirs (Van der Maren, 1995, p. 49).

      Finalement, le stage pourraient se réaliser en fonction des cinq étapes proposées par Villeneuve (1992, pp. 212-213). On en trouvera une description détaillée en consultant l'appendice II Tableau-synthèse des étapes d'un stage supervisé. Nous en présentons, ici, les éléments qui nous apparaissent essentiels:


l'entraînement à la tâche

      où le stagiaire:

«Découvre et se confronte à la réalité d'une nouvelle pratique. Prend conscience de ses attitudes et habiletés et des tâches à effectuer. Vit une insécurité qui se manifeste par divers comportements. Exprime à travers ses attentes et ses objectifs sa motivation et sa disponibilité.»

      où le superviseur:

«Explore l'attitude du supervisé à l'égard de cette nouvelle expérience. Établit une relation de confiance et un climat propice à l'apprentissage. Exerce une grande influence sur le supervisé vu l'expérience de ce dernier. Accueille et favorise l'expression de l'anxiété. Identifie ses besoins et ses attentes et l'aide à formuler ses objectifs d'apprentissage.»


le développement

      où le stagiaire:

«Démontre un désir de progresser et tente des expériences. Prend conscience du décalage qui existe entre ce qu'il veut et ce qu'il peut faire. Se donne accès à un autre niveau de connaissances par son engagement dans ses activités. Apprend à identifier ses sensations, ses émotions et ses intentions.»

      où le superviseur

«Stimule le supervisé en l'exposant à des expériences et en l'encourageant à être conscient de leur déroulement. Observe les réactions positives et négatives et l'oscillation des comportements du stagiaire. Stimule la participation du supervisé à son évolution.»


la conceptualisation et l'analyse

      où le stagiaire:

«Explore, collige, discute les données recueillies et fait des inférences entre celles-ci. Précise la représentation qu'il se fait de l'expérience vécue. Modifie cette représentation, si nécessaire, pour amener l'expérience jusqu'à une prise de signification.»

      où le superviseur

«Encourage le supervisé à poursuivre sa démarche afin d'en dégager la signification. Évalue avec le supervisé l'évolution du stage supervisé. Donne une rétroaction au sujet des progrès, des acquisitions, des forces et faiblesses, etc.»


la signification et la réalisation

      où le stagiaire:

«Effectue un changement réel même si l'apprentissage n'est pas complété. Fonctionne relativement seul. Met ses connaissances et son expérience au service de sa pratique.»

      où le superviseur

«Offre une présence discrète. Favorise « l'apprendre à apprendre » du supervisé en l'aidant à comprendre ce qu'il sait et comment il le sait. Valorise sa façon de faire et d'être. Renforce sa maturité professionnelle.»

      ainsi que l'action expressive et la finalisation

      où le stagiaire:

«Clarifie, fait l'inventaire afin d'articuler et de nommer l'ensemble de son expérience. Consolide et généralise ses apprentissages à d'autres sphères de sa vie. Crée un lien d'appartenance et d'identification à sa profession. Planifie la fin du stage auprès des bénéficiaires et du milieu de stage.»

      où le superviseur

«S'assure du transfert des apprentissages. S'assure de la qualité des savoirs. Accorde soin et attention à cette fin de stage supervisé. Accorde une rétroaction afin que le supervisé connaisse sa valeur en tant que professionnel.»


2.2.1 Durée du stage à la Maîtrise

      Nous proposons un stage de douze crédits totalisant quatre cent quatre-vingts heures. Soulignons qu'une université attribue déjà douze crédits au stage effectué dans le cadre des études à la Maîtrise en archivistique.


2.2.2 Durée du stage au Certificat

      La question de la durée du stage nous apparaît beaucoup plus délicate au Certificat qu'à la Maîtrise. Au Certificat, la marge de manoeuvre est très limitée. Rappelons que les programmes de Certificat constituent des programmes courts de formation. Le stage compte actuellement pour trois crédits sur un total de trente. Or, il faudrait en quadrupler la durée pour atteindre les quatre cent quatre-vingts heures. Le stage occuperait alors 40% du programme. Est-ce réaliste et réalisable? Le stage risqueraît-il de prendre trop de temps et ce, au détriment des autres éléments du programme dont ceux théoriques? Par ailleurs, rappelons que le Certificat se situe: «[...] at the undergraduate rather than at the graduate level» (Evans, 1988,p. 85). En fait, le Certificat seul ne permet pas à son détenteur d'être reconnu à titre de professionnel par un employeur. Il lui faut cumuler d'autres éléments de programmes lui permettant d'obtenir un Baccalauréat.

      Nous proposons de revoir le programme de formation professionnelle initiale des archivistes au premier cycle universitaire. Nous pensons qu'un Majeur en archivistique, couplé à un Mineur dans une autre discipline telle que l'histoire, l'administration ou le droit permettrait d'atteindre un dosage réaliste et adéquat de la théorie et de la pratique incluant un stage suffisamment long et diversifié pour former des archivistes professionnels.

      Toutefois, dans l'éventualité où cette approche serait exclue, nous suggérons minimalement la mise en place d'un stage de six crédits totalisant deux cent quarante heures. Toutefois, il nous apparaît alors crucial de «compenser» en accentuant l'utilisation de l'analyse de procédure ou de système, de l'étude de cas, de la visite en milieu et du travail en laboratoire.


CONCLUSION

      L'analyse globale des résultats de l'enquête ainsi que le cadre théorique qui a été conçu permettent de répondre aux questions de la recherche entreprise. Quant aux suggestions formulées, nous croyons qu'elles favoriseront la mise en place de solutions au problème soulevé dans le cadre de la présente recherche.


CONCLUSION


1. RETOUR SUR LES SOURCES


1.1 Rencontres dans les universités

      L'information recueillie auprès des institutions universitaires québécoises offrant une formation en archivistique montre que les programmes comportent tous des éléments propres à assurer la formation théorique des futurs archivistes. À ces éléments s'en ajoutent d'autres visant leur formation pratique: analyse de procédure ou de système, étude de cas, travail en laboratoire, visite en milieu professionnel et stage. Les institutions universitaires visitées n'utilisent pas tous les éléments de formation pratique et, lorsqu'elles le font, varient leur dosage. Ainsi, l'analyse de procédure ou de système, l'étude de cas, la visite en milieu professionnel et le stage semblent être utilisés sur une base plus régulière que celle du travail en laboratoire. En fait, une seule institution dispose d'un laboratoire en archivistique.

      En ce qui a trait au stage, il permet surtout d'effectuer quelques tâches professionnelles spécifiques à l'archivistique. Le stagiaire peut en voir ou en observer quelques autres, mais de façon plus ou moins approfondie, généralement par l'intermédiaire de visites de secteurs connexes à celui dans lequel il effectue son stage et à la condition que le milieu d'accueil organise ce genre de visite. Les fonctions administratives, quant à elles, ne sont pratiquement pas couvertes dans le cadre du stage.


1.2 Publications

      Notre recherche nous a permis de découvrir qu'il existe divers courants de pensée en matière de formation pratique et théorique. Ainsi, certains auteurs situent la formation théorique et la formation pratique en deux mondes séparés. D'autres auteurs, au contraire, perçoivent des liens qui les unissent, les font s'enrichir mutuellement et dont on devrait tenir compte dans une démarche d'apprentissage. Enfin, un texte de Findeli et Poissan (1991) qui ont abordé la question du dosage de la théorie et de la pratique en matière d'apprentissage du design industriel a particulièrement retenu notre attention. Ces auteurs considèrent qu': «[...] il est possible et souhaitable de découvrir un dosage adéquat de leurs qualités respectives» (1991, p. 8).

      Notre recherche nous a également permis de constater qu'il existe plusieurs définitions et perceptions du mot stage. Certains auteurs associent le stage à la formation pratique et les cours à la formation théorique alors que d'autres auteurs perçoivent le stage comme une activité permettant de confronter théorie et pratique (Arès, 1989; Camus, 1989; Villeneuve, 1992) et d'apprendre une profession (Morier et les professeurs de la Section ergothérapie de l'École de réadaptation de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal, 1979; Fortin, 1984; Arès, 1989; Pelpel, 1989; Villeneuve, 1992; Des Châtelets, 1993; Fortin et Gervais,1993). C'est toutefois la définition de Villeneuve (1992) que nous avons retenu dans le cadre de notre étude.

      Aussi avons-nous situé la formation professionnelle des archivistes dans le cadre d'un lien théorie-pratique s'appliquant aux cours et évidemment au stage mais aussi aux exercices et aux laboratoires contenus dans les programmes de Certificat et de Maîtrise en archivistique. Nous avons joint ce lien à un processus d'apprentissage permettant au futur professionnel de se situer en contexte réel, «sur le terrain» ou très près du réel ou encore, dans un contexte de problèmes réels à résoudre. À cet effet, nous avons privilégié l'apprentissage expérientiel qui comporte l'expérience concrète, l'observation réflexive, la conceptualisation abstraite et l'expérimentation active (Bernard, Cyr, Fontaine, 1981; Villeneuve, 1987; Cyr, 1985). Nous avons également préconisé un processus de contrôle de l'apprentissage basé sur les objectifs spécifiques de chaque programme, une typologie des savoirs centrée sur le savoir stratégique ou savoir pour l'action (Van der Maren, 1995) ainsi que sur la conception et la mise en place d'une typologie des tâches visant les archivistes professionnels (AAQ, 1993; Université de Montréal, École de bibliothéconomie et des sciences de l'information, Comité de gestion du Certificat en archivistique, 1991).


2. RETOUR SUR L'ENQUÊTE

      L'analyse des résultats de l'enquête nous ont permis de répondre aux questions de la recherche.

      Nous concluons que:

      Enfin, le cadre théorique retenu ainsi que l'analyse des réponses à l'enquête nous ont aidé à déterminer les éléments indispensables à l'élaboration d'un stage comme outil didactique dans la formation pratique initiale des archivistes au Québec permettant l'appropriation et l'intégration des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession.

      Nous croyons qu'il faut d'abord déterminer une typologie précise et évolutive des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession.

      Il faut ensuite déterminer la place du stage dans le processus stratégique de la formation professionnelle. Le stage constitue en effet l'activité de formation pratique la plus importante dans le cadre de la formation professionnelle des futurs archivistes. Toutefois, le stage ne saurait assurer, à lui seul, une formation permettant l'appropriation et l'intégration des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession. Dans le but d'obtenir de tels résultats, il apparaît plutôt souhaitable d'utiliser un ensemble d'activités de formation pratique prenant place dans le cadre d'une stratégie de formation professionnelle axée sur la réalité ou se situant très près de la réalité. Cette stratégie mettrait l'accent sur le stage mais en complémentarité avec les autres activités de formation pratique. De plus, une telle stratégie pourrait s'insérer dans le cadre d'une démarche globale de formation professionnelle impliquant un lien théorie-pratique et une alternance théorie-pratique dans les cours, exercices, laboratoires de mise en pratique, visites et stages.

      Il faut statuer sur la question du dosage et de la diversité. L'on comprendra que le dosage des aspects de la durée et de la diversité joue un rôle capital susceptible de faire la différence entre la réussite et l'échec de l'approche préconisée. Nous croyons qu'il faut insister davantage non seulement sur l'exécution de tâches mais sur leur durée et leur diversité de même que -et cette question s'avère cruciale- sur les fonctions observation et réflexion dans l'action, «sur le terrain» . Il faut également privilégier les fonctions descriptive, évaluative et heuristique.


3. RETOUR SUR LES SUGGESTIONS


3.1 Formation initiale des archivistes

      Nous proposons une alternance théorie-pratique dans les cours et exercices pratiques. Il serait ainsi possible de susciter une démarche déductive-inductive ou inductive-déductive, ce qui devrait rendre cette partie de l'apprentissage de la profession moins théorique tout en favorisant l'intégration de la théorie à la pratique.


3.2 Stage

      En matière de stage, nous croyons que la formation professionnelle des archivistes y gagnerait par l'augmentation et la diversification des stages ainsi que des tâches professionnelles et administratives effectuées par les stagiaires. Idéalement, toutes les tâches professionnelles propres à l'archivistique ou à l'un de ses domaines de spécialisation (archives administratives ou archives de recherche) devraient être pratiquées dans le cadre du stage au Certificat ou à la Maîtrise. Idéalement, toujours, nous croyons que les tâches administratives spécifiques à la gestion d'un service d'archives (administration générale, ressources financières, ressources humaines, ressources matérielles, marketing) devraient être pratiquées par les stagiaires à la Maîtrise ou au Certificat.

      Nous suggérons que le stage comporte les aspects observation, analyse et réflexion menés conjointement avec une mise en application suffisamment diversifiée et longue pour permettre au futur professionnel de dégager, soit une vision globale de toutes les tâches de la profession, soit une vision complète du domaine de spécialisation choisi (archives administratives ou archives de recherche). Ultimement, le stage doit lui permettre d'intégrer la théorie à la pratique, de maîtriser les savoirs (savoir, savoir-faire, savoir-être), de développer un savoir stratégique (Van der Maren, 1995), d'acquérir une identité professionnelle ainsi que les habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession ou au domaine de spécialisation choisi incluant les dimensions administratives nécessaires à la gestion d'un service d'archives. Il devrait également avoir acquis une démarche lui permettant de réfléchir et de continuer à apprendre sur lui-même, son environnement et sa profession tout au long de sa carrière. Finalement, le stage pourrait s'effectuer en fonction des étapes proposées par Villeneuve (1992, pp. 212-213).


3.2.1 Stage à la Maîtrise

      Nous proposons un stage de Maîtrise de douze crédits totalisant quatre cent quatre-vingts heures.


3.2.2 Stage au Certificat

      Nous proposons de revoir la formation professionnelle initiale des archivistes au premier cycle universitaire. Nous pensons qu'un Majeur en archivistique, couplé à un Mineur dans une autre discipline telle que l'administration, le droit ou l'histoire permettrait d'atteindre un dosage réaliste de la théorie et de la pratique incluant un stage suffisamment long et diversifié pour former des archivistes professionnels (douze crédits totalisant quatre cent quatre-vingts heures)

      Dans l'éventualité où cette proposition serait exclue, nous suggérons minimalement la mise en place d'un stage de six crédits totalisant deux cent quarante heures. Toutefois, il nous apparaît alors crucial de «compenser» en accentuant l'utilisation de l'analyse de procédure ou de système, de l'étude de cas, de la visite en milieu et du travail en laboratoire, ces activités se situant dans un contexte quasi réel ou très près du réel.


4. PISTES DE RECHERCHE

      En matière de recherches à effectuer, nous croyons que la question du dosage théorie-pratique dans les cours et exercices pourrait constituer un sujet de recherche porteur de nombreuses retombées tant pratiques que théoriques en matière d'enseignement et d'apprentissage de la profession d'archiviste. Ultimement, un rationnel permettant de déterminer le dosage requis pour former des archivistes professionnels pourrait être conçu. À cet effet, la comparaison systématique de la durée et de la diversité des éléments propres au stage en archivistique avec celles observables dans d'autres professions nous apparaît constituer une piste intéressante.

      Il serait crucial de dégager une typologie précise et évolutive des connaissances, habiletés et attitudes requises pour exercer la profession d'archiviste. L'atteinte des objectifs ayant trait à l'enseignement et à l'apprentissage de la profession en serait facilitée. Cette typologie pourrait être obtenue dans le cadre d'une recherche menée auprès des universités et du milieu professionnel.

      Il serait aussi très important pour la reconnaissance professionnelle des archivistes d'entreprendre une étude permettant de déterminer avec précision les éléments indispensables à l'incorporation professionnelle telle que définie au sens légal. Le stage, par exemple, constitue l'un de ces éléments.

      Il serait également très utile de préciser les besoins spécifiques en matière de perfectionnement des archivistes professionnels occupant déjà un emploi.


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