Université de Montréal
Étude descriptive de la contribution du stage à la formation professionnelle initiale des archivistes au Québec de 1983 à 1994
par
Jean-Yves Rousseau
Département de didactique
Faculté des sciences de l'éducation
Thèse présentée à la Faculté des études supérieures en vue de l'obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph. D.) en didactique
Mai 1997
© Jean-Yves Rousseau, 1997
Au Québec, il y a à peine deux décennies, les archivistes exerçaient majoritairement leur profession de façon empirique. Ils ne disposaient pas d'une formation théorique appropriée et se formaient surtout dans leur milieu de travail. En 1982, l'Association des archivistes du Québec propose deux cours en archivistique que donnent l'École de bibliothéconomie de l'Université de Montréal et le Centre d'enseignement des langues vivantes de l'Université Laval. À compter de 1983, cinq universités québécoises mettent en place cinq programmes de Certificat et deux de Maîtrise. Lorsque nous parlons de Maîtrise en archivistique nous utilisons un générique désignant la Maîtrise en bibliothéconomie et sciences de l'information avec spécialisation en archivistique de l'Université de Montréal ainsi que la Maîtrise en histoire, option archivistique, de l'Université Laval. Ces programmes comportent tous une partie théorique et une partie pratique. Les universités reconnaissent ainsi l'importance de chacune dans le processus d'apprentissage initial de la profession d'archivisite mais les dosent différemment. Elles peuvent utiliser, mais à divers degrés, des activités de formation pratique tel que l'analyse de procédure ou de système, l'étude de cas, le travail en laboratoire, la visite en milieu de travail et, enfin, le stage qui fait l'objet de notre recherche.
De type descriptif, notre recherche découle d'une réflexion personnelle alimentée par l'expérience acquise à titre de coordonnateur du Certificat en archivistique, de membre du Comité de gestion du Certificat en archivistique et de chargé de cours au Certificat ainsi qu'à la Maîtrise en archivistique à l'EBSI. Cette réflexion s'est également nourrie d'informations obtenues à la suite de lectures, de rencontres avec des responsables de programmes et des coordonnateurs de stage en archivistique, de notre pratique à titre de directeur du Service des archives de l'Université de Montréal accueillant des stagiaires et recrutant des diplômés ainsi que d'échanges avec d'anciens étudiants et des praticiens de la discipline recevant des stagiaires dans leur milieu de travail.
Notre recherche situe la formation pratique des archivistes dans le contexte d'un lien théorie-pratique s'appliquant aux cours et aux activités de formation pratique. Elle s'appuie en cela sur le processus d'apprentissage expérientiel qui incorpore le lien théorie-pratique. Le contrôle du processus d'apprentissage expérientiel repose quant à lui sur les objectifs spécifiques des programmes et sur une typologie des savoirs centrée sur le savoir stratégique ou savoir pour l'action.
Notre stratégie de recherche en est une d'enquête que nous avons effectuée auprès de tous les anciens étudiants au Certificat ou à la Maîtrise en archivistique qui sont membres d'au moins une association professionnelle oeuvrant en territoire québécois et qui occupent un emploi dans le domaine des archives. À cet effet, nous avons élaboré un Lexique des tâches professionnelles et administratives et conçu un questionnaire intitulé Sondage auprès des archivistes du Québec. Nous en avons validé la pertinence et la lisibilité avant qu'ils ne soient adressés à la population concernée.
Le Sondage visait à déterminer la contribution et l'importance de la valeur formatrice des activités de formation pratique pouvant être utilisées dans les programmes, à décrire le stage complété, à recueillir des suggestions susceptibles d'améliorer le stage et à obtenir une description des caractéristiques socio-démographiques ainsi que des tâches professionnelles et administratives pratiquées par les répondants depuis l'obtention de leur diplôme en archivistique.
Notre recherche s'appuie largement sur l'opinion de praticiens qui ont reçu une formation en archivistique et s'en s'ont formé une opinion. Bien que les témoignages reçus puissent parfois revêtir un caractère subjectif, leur analyse nous permet de dire que le stage constitue l'activité de formation pratique la plus importante en matière de formation professionnelle initiale des archivistes au Québec pour la période étudiée. Le stage, toutefois, dans ses dimensions de durée et de diversité, autorise l'appropriation et l'intégration de certaines connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession mais ne permet pas l'appropriation et l'intégration de toutes les connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à son exercice. Nous pensons que l'utilisation de plusieurs activités de formation pratique permettrait le mieux l'appropriation et l'intégration des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de cette profession.
Notre étude permet d'abord de suggérer d'établir une typologie des connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l'exercice de la profession et de préciser la place du stage dans le processus stratégique de la formation professionnelle initiale en complémentarité avec les autres activités de formation pratique et les cours dans le cadre d'une démarche globale de formation professionnelle impliquant un lien théorie-pratique et une alternance théorie-pratique. Notre recherche permet, enfin, de suggérer d'accroître la durée et la diversité des tâches professionnelles et administratives pratiquées dans le cadre du stage et de privilégier les fonctions observation et réflexion dans l'action de même que les fonctions descriptive, évaluative et heuristique.
À Marlène et Jean-Guillaume
Au terme de notre travail de recherche, nous prenons un profond plaisir à remercier les personnes qui ont contribué à sa réalisation.
Nous tenons à exprimer nos plus vifs remerciements au Professeur Marcel Boisvert du Département de didactique de la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal, notre directeur de recherche, pour sa grande disponibilité et son intérêt manifeste envers la recherche entreprise. Il nous a fait cheminer tout au long de notre périple, nous appuyant de ses conseils et remarques et nous guidant habilement dans les dédales du labyrinthe.
Nous tenons à exprimer nos remerciements au Professeur Gilles Gagné du Département de didactique de la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal qui nous a initié au processus de la recherche scientifique dans le cadre de son cours de méthodologie, à la Professeure Alison d'Anglejan, du même département, qui nous a fait progresser dans la préparation de notre devis de recherche dans le cadre de son cours portant sur les problèmes de recherche en didactique, au Professeur Jean-Marie Van der Maren du Département d'études en éducation et d'administration de l'éducation de la même institution qui nous a conseillé sur la méthodologie à suivre, au Professeur Philippe Dupuis du même département qui nous a fait parvenir un document inédit intitulé: Modèles de formation pratique dans les secteurs universitaires professionnels (1978), à Madame Colette Gervais, coordonnatrice des stages au Certificat en enseignement secondaire du Centre de formation initiale des maîtres de la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal, qui nous a guidé dans le choix du cadre théorique ainsi qu'à Madame Florence Arès, cordonnatrice des stages à l'École de bibliothéconomie et des sciences de l'information de l'Université de Montréal qui nous a fait part de ses commentaires constructifs lors de l'élaboration du questionnaire initial de Sondage auprès des archivistes du Québec.
Nous devons aussi beaucoup aux responsables des stages ainsi qu'aux responsables des programmes universitaires de formation en archivistique qui nous ont reçu et nous ont procuré la documentation relative aux programmes et aux stages en archivistique. Il s'agit respectivement de Mesdames et Messieurs Florence Arès, Hélène Bernier, responsable de formation pratique en archivistique au Département d'histoire de l'Université Laval, Martine Cardin, Professeure d'archivistique et responsable des stages à la maîtrise en archivistique au Département d'histoire de l'Université Laval, André Côté, Professeur et responsable du Certificat en archivistique au Département d'histoire de l'Université du Québec à Chicoutimi ainsi que de Chantale Francoeur, chargée de cours au certificat en archivistique à L'Université du Québec à Chicoutimi et Sylvain Senécal, responsable du stage en gestion des documents administratifs et des archives de l'Université du Québec à Montréal.
Nous voulons également remercier les praticiens de l'archivistique ainsi que les responsables de stages et de programmes universitaires de formation en archivistique qui ont participé au processus de validation du questionnaire initial de Sondage auprès des archivistes du Québec et du Lexique l'accompagnant. Leurs commentaires et suggestions relatifs à la lisibilité ainsi qu'à la pertinence des questions nous ont été d'un grand secours. Il s'agit respectivement de Mesdames et Messieurs Florence Arès, Hélène Bernier, Carmen Bouchard, archiviste médicale au Centre hospitalier Sainte-Marie de Trois-Rivières, Frédérick Brochu, analyste en gestion documentaire au Secrétariat général de la Commission scolaire catholique de Sherbrooke, André Côté, professeur et responsable du Certificat en archivistique au Département d'histoire de l'Université du Québec à Chicoutimi, Danielle Dufresne Saint-Hilaire, responsable des archives à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, Robert Garon, conservateur des archives nationales du Québec, Suzanne Girard, archiviste au Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières, Darkise Grégoire, archiviste à la Fédération des Caisses populaires Desjardins, Vincent Emmell, président d'ARMA Montréal, Denise Larouche, directrice du Centre régional d'archives de Lanaudière, Antonio Lechasseur, président de l'ACA, Ginette Noël, directrice de la Division des archives de la Ville de Québec, Nicole Sauvé, archiviste au Service des archives du Cégep de Jonquière, Gervais Savard, archiviste au Service des archives et de gestion des documents de l'Université du Québec à Montréal et Sylvain Senécal, responsable du stage en gestion des documents administratifs et des archives de l'Université du Québec à Montréal.
Nous tenons aussi à remercier l'AAQ, l'ACA et l'ARMA Montréal pour l'appui moral et matériel accordé à la recherche entreprise et plus particulièrement à Messieurs Albert Cyr, Antonio Lechasseur et Michel Prévost, respectivement présidents d'ARMA Montréal, de l'ACA et de l'AAQ. Grâce à cet appui, il a été possible de rejoindre les membres de leur association ayant complété leurs études en archivistique dans une université du Québec et occupant un emploi dans le domaine des archives pour les inviter à participer au Sondage auprès des archivistes du Québec effectué entre les mois de décembre 1994 et février 1995.
Enfin, nous tenons à remercier de façon toute particulière les membres de l'AAQ, de l'ACA et d'ARMA Montréal qui ont répondu au questionnaire de Sondage auprès des archivistes du Québec. La présente recherche n'aurait pu être menée à terme sans leur précieuse participation.
Nous exprimons notre profonde reconnaissance et nos sincères remerciements à Monsieur Michel Lespérance, secrétaire général de l'Université de Montréal, qui nous a autorisé à entreprendre et à compléter nos études.
Nous remercions Monsieur Jacques Larose, chargé de comité au Secrétariat général de l'Université de Montréal, qui a relu notre texte et qui nous a formulé des suggestions ainsi que des remarques permettant de l'améliorer.
Nous remercions tous les membres du Service des archives de l'Université de Montréal qui nous ont appuyé dans notre démarche et, de façon plus particulière, Madame Denise Pélissier, adjointe au directeur, Madame Madeleine Roy, coordonnatrice des systèmes de gestion ainsi que Messieurs Michel Champagne, archiviste professionnel, Gilles Landry, technicien en documentation-archives et Denis Plante, bibliothechnicien.
Finalement, à Marlène Gagnon, notre compagne, nous exprimons nos sentiments de reconnaissance pour le soutien et la compréhension dont elle a toujours fait preuve tout au long de notre cheminement.