Les communautés singulières de la revue Gaz Moutarde (1989-1995)
Thèse ou mémoire
2000-11 (octroi du grade: 2001-04-05)
Auteur·e·s
Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
MaîtriseProgramme
Littératures de langue françaiseRésumé·s
Dans ce mémoire, nous analysons la revue de création poétique Gaz Moutarde (1989-1995). Nous l'étudions à travers le prisme d'une notion : la «communauté», laquelle apparaît comme le leitmotiv sous-jacent aux trois parties qui composent ce mémoire. L'analyse institutionnelle, la philosophie, l''esthétique et la poétique ont constitué les principaux champs disciplinaires auxquels nous avons eu recours. Nous nous attachons d'abord au discours manifestaire de la revue. L'hypothèse, au premier chapitre, est que Gaz Moutarde met en crise la tradition du manifeste, se l'approprie pleinement. En tenant compte du contexte institutionnel et socio-littéraire dans lequel a émergé Gaz Moutarde à la fin des années 1980, nous essayons de montrer à quel point il s'est moins agi pour la revue de prendre et de défendre une position (dans le champ des revues) par l'intermédiaire du manifeste que d'en exploiter le potentiel expressif et poétique. Le second chapitre est central, et d'une importance capitale. Il permet de comprendre sur quelles prémisses et sur quelle éthique se fonde notre étude du périodique. Pour nous, line revue telle que Gaz Moutarde met en œuvre l'idée d'une «communauté» paradoxale, où l'«être-en-commun» et la «singularité» produisent une aporie constante. Par le biais du concept philosophique de «communauté», au sens que lui donne Jean-Luc Nancy, nous tentons de décrire la pratique contemporaine et particulière de la revue. L'hypothèse qui préside au troisième chapitre est celle-ci : s'il existe dans Gaz Moutarde une «communauté» au sens plus courant du terme, c'est-à-dire un partage fusionnel entre des êtres, c'est surtout virtuellement, fictivement et poétiquement, dans les poèmes eux-mêmes qu'elle se donne à lire (et non pas entre les poètes gazmoutardiens, non plus entre leurs poèmes). Ainsi, les poèmes de David Hince mettent en scène une communauté avant-gardiste; ceux de Mario Cholette une communauté de corps souffrants; ceux de José Acquelin une communauté apocalyptique.
Note·s
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