Suivi de l'évolution des dysfonctions chimiosensorielles post-COVID-19 durant une année chez une cohorte de travailleurs de la santé
Thesis or Dissertation
Abstract(s)
La présentation de dysfonctionnements chimiosensoriels, c’est-à-dire des troubles de l’odorat, du goût et du système trigéminal, lors de la COVID-19 est désormais bien décrite. Environ trois personnes sur quatre auraient des atteintes olfactives ou gustatives lors d’un épisode de COVID-19. Des mécanismes d’inflammation pathologique semblent être la cause de ces dysfonctions. Avant l’émergence de la pandémie de COVID-19, relativement peu d’études avaient investiguées les dysfonctions olfactives post-virales, qui est l’une des étiologies les plus communes de trouble olfactif. Chez de nombreux individus avec la COVID-19, ces dysfonctionnements chimiosensoriels persistent et seules quelques études ont décrit les effets à long terme de la COVID-19 sur la fonction chimiosensorielle. L’objectif principal de ce mémoire était de comprendre la prévalence du dysfonctionnement subjectif olfactif, gustatif et trigéminal chimiosensoriel chez les patients atteints de COVID-19 11 mois après l’infection.
Nous avons conçu une étude longitudinale avec un questionnaire en ligne envoyé à plus de 3600 travailleurs de la santé 5 et 11 mois après un épisode de COVID-19 confirmé par PCR dans la première vague de la pandémie au printemps 2020. Pour évaluer si chaque modalité sensorielle s’était aggravée ou améliorée par rapport aux niveaux de base, les participants ont été invités à évaluer séparément leurs fonctions chimiosensorielles et à compléter le test de perception chimiosensorielle (CPT), un test olfactif à domicile conçu et validé pour cette étude.
La première étude présentée correspond au résultat du questionnaire de 5 mois alors que la seconde présente les résultats du questionnaire de 11 mois ainsi que la comparaison avec les résultats du premier. Au premier questionnaire, 704 travailleurs ont été inclus pour l’analyse et 366 de ceux-ci ont rempli le questionnaire à 11 mois. Les résultats montrent qu’au cours de la COVID-19 aiguë, à 5 et à 11 mois, 84 %, 56 % et 50 % des participants ont signalé une diminution de la sensibilité olfactive (gustative : 82 %, 45 % et 45 % ; trigéminale : 53 %, 36 % et 24 %). Les scores CPT moyens des participants se sont significativement améliorés de 5 à 11 mois, cependant, la prévalence des troubles qualitatifs a augmenté chez ceux ayant une sensibilité olfactive diminuée.
En conclusion, nos résultats démontrent que des dysfonctionnements chimiosensoriels subjectifs persistants 11 mois après la COVID-19 chez la moitié des participants. Une prévalence accrue de la parosmie pourrait indiquer des changements en cours dans le système olfactif. Davantage d’études sur la physiopathologie de la COVID longue doivent être menées pour développer des traitements efficaces pour les patients présentant des déficiences chimiosensorielles à long terme. Presentation of COVID-19-induced, acute chemosensory dysfunction, such as olfactory, gustatory
or chemosensory trigeminal perception, is now well described. During acute COVID-19,
approximately three out of four people have olfactory or gustatory dysfunction. Pathological
inflammatory mechanisms seem to be the cause of these symptoms. Prior to the emergence of
the COVID-19 pandemic, relatively few studies had investigated post-viral olfactory dysfunction,
which is one of the most common aetiologies of olfactory disorders. However, in many individuals
with COVID-19, these chemosensory dysfunctions persist, but only a small number of studies have
described the long-term effects of COVID-19 on chemosensory function. Therefore, the main
objective of this Master’s thesis was to understand the prevalence of subjective olfactory,
gustatory and trigeminal dysfunction in patients with COVID-19 11 months after infection.
We designed a longitudinal study with an online questionnaire sent to over 3600 healthcare
workers 5 and 11 months after an episode of COVID-19 confirmed by PCR during the first wave of
the pandemic in spring of 2020. To assess whether each chemosensory modality had worsened
or improved from baseline, participants were asked to separately assess their chemosensory
functions and complete the Chemosensory Perception Test (CPT), a validated olfactory test
designed for this study.
The first paper presented corresponds to the results of the 5-month questionnaire, while the
second paper presents the results of the 11-month questionnaire and compares data with the
first questionnaire. At the 5-month questionnaire, 704 workers were included for analysis and
366 of them completed the questionnaire at 11 months. The results show that during acute
COVID-19, after 5 and 11 months, 84%, 56% and 50% of participants reported a decrease in
olfactory sensitivity (gustatory: 82%, 45% and 45%; trigeminal: 53%, 36% and 24%). Participants'
mean CPT scores improved significantly from 5 to 11 months, however, the prevalence of
qualitative disorders increased in those with reduced olfactory sensitivity.
In conclusion, our results reveal that subjective chemosensory dysfunction persist 11 months
after COVID-19 in half of the participants. An increased prevalence of qualitative dysfunctions
could indicate ongoing changes in the olfactory system. More studies on the pathophysiology of
long COVID must be conducted to develop effective treatments for patients with long-term
impairments.
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