Permalink : https://doi.org/1866/23883
La prévalence et les causes de la déficience visuelle dans la population en situation d'itinérance de la région de Montréal
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17e Journée scientifique annuelle du Groupe de Recherche en Sciences de la Vision et de l'École d’optométrie de l’Université de Montréal ; Montréal (Québec), 2020-04-03.Author(s)
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Contexte : Les populations marginalisées sont plus à risque de présenter des problèmes de santé. La santé oculovisuelle des personnes en situation d’itinérance est peu étudiée.
Objectifs : Estimer la prévalence de déficiences visuelles, d’erreurs réfractives non corrigées et des pathologies oculaires chez les personnes en situation d’itinérance de Montréal et leur utilisation des soins oculovisuels.
Méthodes : Dix ressources pour personnes en situation d’itinérance dans la région de Montréal ont été choisies par échantillonnage simple stratifié. À chaque lieu, après consentement, 10 participants ont été recrutés aléatoirement et soumis à une évaluation oculovisuelle détaillée (acuités visuelles ETDRS de présentation et avec trou sténopéïque, pression intraoculaire, examen rétinien mydriatique, autoréfractométrie post-mydriase et questionnaire).
Résultats : Parmi les 95 participants, l’âge médian est de 49 ans (écart interquartile 38,0 – 56,5). La prévalence de déficience visuelle (acuité visuelle de présentation : meilleur œil < 6/12) est de 24,2% [IC 95%, 15,6-32,8%], contre 6% au Canada (p < 0,001). Après la mesure de l’acuité visuelle avec trou sténopéïque, cette prévalence chute à 5,2% [IC 95%, 0,7-9,7%]. Parmi ceux présentant une déficience visuelle, 12,6% [IC 95%, 5,9-19,3%] ont une cause uniquement réfractive non corrigée et 6,4% [IC 95%, 1,5-11,3%] présentent une pathologie oculaire (cataracte, glaucome ou autre). Finalement, 18,9% [IC 95%, 11,0-26,8%] ont accédé à des soins oculovisuels dans la dernière année, contre 43,8% au Canada (p < 0,0001) et 2,1% n’ont jamais eu d’examen oculovisuel.
Conclusion : Ces données suggèrent que la prévalence de déficience visuelle dans la population itinérante montréalaise est élevée et que la majorité des causes sont corrigibles de façon réfractive. Malgré une prévalence de déficience visuelle plus élevée que dans la population canadienne, l’utilisation des soins oculovisuels par cette population est insuffisante. Ceci souligne l’importance d’adapter les modèles d’accès de soins à cette population.