L’appropriation d’une nouvelle technologie au sein de la police : le cas de la caméra corporelle
Thesis or Dissertation
Abstract(s)
Depuis plusieurs années, les services de police ont connu des transformations importantes en matière de gouvernance. Ces changements font notamment référence à l’introduction des pratiques de gestion du secteur privé dans le secteur public. Cette introduction a fait en sorte d’inciter les institutions publiques, comme la police, à devenir plus créatives afin d’atteindre leurs différents objectifs établis par le gouvernement. Afin d’y parvenir, plusieurs de ces institutions publiques ont choisi d’adopter de plus en plus de technologie. Ainsi, l’étude des impacts technologiques sur le milieu policier a connu une croissance importante durant les dernières années. Néanmoins, nous n’en savons encore que très peu quant à la manière dont les policiers s’approprient ces technologies. Cette étude s’intéresse alors à mieux comprendre les impacts de l’introduction d’une nouvelle technologie au sein d’un service de police, notamment sur les dimensions sociales, culturelle et politique de l’appropriation de cette technologie par les policiers. Pour ce faire, nous utilisons 20 entretiens d’un projet-pilote sur la caméra corporelle d’un grand service de police municipale. Les résultats suggèrent la présence de plusieurs impacts et enjeux quant au port de la caméra corporelle notamment par la présence de résultats inattendus, que ce soit sur des enjeux ergonomiques, des enjeux liés au travail policier, des enjeux médiatiques ou des enjeux légaux et juridiques. Aussi, les résultats suggèrent également la présence de différents impacts sur la dynamique relationnelle des policiers soit avec les citoyens, leurs collègues et leur hiérarchie. Les résultats suggèrent également que la majorité des policiers interviewés sont d’accord sur le fait que la caméra corporelle apporte plus de désavantages que d’avantages au travail policier. Ainsi, devant ces contraintes perçues des policiers, cette recherche permet de démontrer que les policiers ne sont pas demeurés passifs devant l’introduction de la caméra corporelle et qu’ils se sont approprié la caméra corporelle. For several years, police services have undergone significant changes in governance. These changes include the introduction of private sector management practices in the public sector. This introduction has encouraged public institutions, such as the police, to become more creative in order to achieve their different goals set by the government. In order to achieve this, many of these public institutions have chosen to adopt more technology. Thus, the study of technological impacts on the police environment has grown significantly in recent years. Nevertheless, we still know very little about how the police appropriate these technologies. This study is interested in understanding the impacts of the introduction of a new technology within a police service, particularly on the social, cultural and political dimensions through the appropriation of this technology by police officers. To do this, we use 20 interviews of a pilot project on the body camera of a large municipal police service. The results suggest the presence of several impacts and challenges regarding the wearing of the body camera, notably by the presence of unexpected results on ergonomic issues, issues related to police work, media issues and legal issues. The results also suggest the presence of different impacts on the relational dynamics of the police either with the citizens, their colleagues and their hierarchy. The results also suggest that the majority of police interviewees agree that the body camera brings more disadvantages than benefits to police work. Thus, in the face of these perceived constraints, this research makes it possible to demonstrate that the police did not remain passive when faced with the introduction of the body camera and that they appropriated the body camera.
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