Migrants in Lauchringen : how national identity shapes the perception of integration among the local population

Abstract

En Allemagne, pendant les dernières années, surtout depuis automne 2015, une discussion concernant la migration et l’intégration a pris du poids dans le débat public. Dans ce débat, les différents points de vue sont représentés par le rejet ou la restriction de migration d’un côté et de l’autre, par l’idée de faire bon accueil aux migrants et aux réfugiés. Cette première position réclame aux nouveaux arrivés de s’assimiler à la société et à la culture allemandes. La seconde position préfère et souhaite un processus d’apprentissage symétrique. Souvent dans ce débat, la question de comment la société allemande définit sa propre identité nationale et aussi sa culture est posée. Pour répondre à cette question cette première position (restrictive) accentue l’idée d’une identité nationale homogène qui repose sur l’ethnie et la religion – ce qui est représenté par la culture dominante (Leitkultur). La seconde position (d’accueil) souligne une approche multiculturelle, multi-ethnique et multi-religieuse. Cette approche est fondée sur l'idée des grandes valeurs (dont la convivialité). Ce débat donne lieu à une redéfinition des expressions « identité », « nation » et « citoyenneté ». Ce mémoire questionne l’interrelation entre les perceptions de l’identité nationale et la notion d’intégration au sein d’une population donnée. J’ai mené cette recherche à Lauchringen en Allemagne, un village de 8000 habitants à la frontière suisse. J’ai découvert que tous les participants sont d’accord sur le fait d’aider et d’accueillir ceux qui ont besoin d’aide. Néanmoins les opinions diffèrent significativement concernant la question de comment le processus d’intégration devrait se dérouler. Ces opinions divergentes s’arriment à différentes façons de penser l’identité nationale. Les participants qui favorisent l’approche homogène et exclusive de la Leitkultur mettent l’accent sur l’assimilation, souvent combinée avec des commentaires péjoratifs à propos de la culture et de la religion des nouveaux arrivés, souvent originaires de pays musulmans. Par contre, les participants favorisant le processus d’apprentissage symétrique expriment l’idée d’une identité nationale caractérisée par une approche multiculturelle et inclusive.

In Germany, in the past few years, notably since the fall of 2015, a debate about migration and integration has gained a dominant position in the national public discourse. The opposing stances in that discourse are represented by, on one side, the rejection or limitation of migration, and on the other side, the welcoming of migrants and refugees. The former side usually supports claims which demand the newcomers to assimilate into the German society and culture. The latter prefers and desires a symmetric learning process. The debate usually is accompanied by discussions about how the German society defines its own national identity and its culture. Within those discussions, the opposing poles are represented by (1) the idea of an – by tendency -ethnic and religious more or less homogenic national identity based on a core leading culture (Leitkultur), and by (2) a multicultural, multi-ethnic and multi-religious approach which stands on the foundation of common basic values and norms (conviviality). As a consequence of the debate, the meaning of notions such as identity, nation, and citizenship are discussed and redefined. This thesis questions how the perception of national identity shapes the opinion and approach on the integration debate among the local population. I conducted research in Lauchringen, Germany, a village of around 8000 inhabitants near the Swiss border. I discovered that all participants, from a moral standpoint, agreed on helping and taking in those who need help. However, the opinions on how the integration process should take place and be played out differed significantly for participants, depending on how the participants national identity was displayed. Participants who tend to support an homogenic and rather exclusive approach of Leitkultur expressed themselves in favor of assimilation, often in combination with devaluating comments about the culture and religion of newcomers from predominantly Muslim countries. Differently, a symmetric learning process to achieve a successful integration is usually promoted by participants who embody a multicultural, inclusive, and civic national identity.