Appropriations de l’espace urbain : études de pratiques citoyennes à Montréal
Thesis or Dissertation
2018-06 (degree granted: 2019-03-28)
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Level
Master'sDiscipline
Aménagement (Design et complexité)Abstract(s)
Depuis quelques années, nous observons de nouvelles façons de penser et d’habiter la ville. Les citoyens cherchent à s'impliquer dans la construction de leur ville, de leur quartier et de leur environnement quotidien. Ce changement de pratiques et de mentalités peut s'expliquer par une nouvelle idéologie de l'action qui impacte toutes les sphères de notre société. Les citoyens cherchent de plus en plus à s’investir et ils le font à travers des actions directes et non plus par adhésion idéologique.
Au niveau du design urbain, ceci se traduit en comités citoyens, en consultations publiques, ou encore en actions concrètes, organisées ou non, qui, par leur présence affectent, transforment, et/ou améliorent l'espace urbain. En effet, par leurs diverses actions, les citoyens développent le champ des possibles de l’espace urbain. Il nous faut prendre en compte ces actions, les analyser et les comprendre afin de développer de nouvelles perspectives pour l’aménagement urbain.
Les initiatives citoyennes sont motivées par une volonté d’améliorer le cadre de vie, de le rendre plus convivial, sécuritaire et attrayant. Il est cependant nécessaire de mettre l’expérience citoyenne en perspective avec des enjeux, comme l’accessibilité universelle, le partage, la cohabitation et la gestion de l’espace public, afin d’améliorer le quotidien de l’ensemble des usagers dans leur diversité, et ce de manière durable.
En partant du postulat que les appropriations de l’espace urbain par les habitants participent à l’amélioration de la vie urbaine et au développement personnel de l’individu nous aimerions comprendre comment faciliter, encadrer et accompagner ces actions.
Afin de répondre à cette problématique, il faut se demander dans quel contexte ces appropriations de l’espace public apparaissent-elles ? Comment affectent-elles le paysage urbain ? Quel rôle jouent les pouvoirs publics ? Peut-on et devrait-on les encourager ?
Pour cela, nous avons dans un premier temps revu la littérature et les publications médiatiques traitant des appropriations citoyennes à Montréal et ailleurs dans le monde. Puis, en nous référant aux études de Jan Gehl sur la ville à l’échelle humaine et au concept de rue vivante de Nicolas Soulier, nous avons identifié et répertorié les appropriations de l’espace public existantes dans le quartier de Villeray, à Montréal. Nous avons étudié la
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topographie de l'espace urbain pour comprendre les conditions qui favorisent l'apparition, ou non, de ces appropriations. Enfin, nous avons étudié l’espace urbain à travers le prisme des critères de Allan B. Jacobs quant aux rues exceptionnelles.
Dans un deuxième temps, nous nous sommes intéressés au cadre réglementaire qui entoure, limite ou encourage ces pratiques. En consultant les pouvoirs publics, responsables du bon fonctionnement de l'espace urbain, nous avons pu comprendre les enjeux des gestes posés par les citoyens. Enfin, au regard des travaux de Merleau-Ponty sur l’expérience nous avons étudié l’impact de ces appropriations sur notre expérience personnelle et notre perception de l’espace urbain.
L’étude montre la présence croissante d’initiatives citoyennes dans l’espace urbain et soulève le manque d’encadrement et le dénuement des pouvoirs publics face à ces pratiques. La recherche nous a permis d’émettre des recommandations quant aux solutions à mettre en place pour faciliter, encadrer et accompagner les initiatives citoyennes d’appropriation des espaces urbains.
Par cette recherche, nous présentons un éclaircissement sur des pratiques parfois méconnues ou sous-estimées et le rôle du design en tant que facilitateur de l’implication citoyenne. For several years we have been able to observe new ways of thinking and living in the city. Citizens now want to get involved in developing their city, their neighborhood, and defining their every-day-life. This change in practices and mentalities can be explained by a new « action-driven» ideology that impacts all spheres of our society. Residents try more and more to get involved through direct actions rather than adhering to an ideology.
In terms of urban design, citizen involvement translates into committees, public consultations, or concrete actions, organized or not, which by their existence affect, transform, and / or improve the urban space. Indeed, citizens, by their various actions, develop new possibilities for the urban space. We must therefore take into consideration these actions, to analyze and understand them, in order to develop new perspectives for the urban planning.
Citizen’s initiatives are motivated by a willingness to improve the living environment, to make it friendlier, safer and more attractive. However, it is also necessary to look beyond user experiences and take into account issues such as universal accessibility, sharing and cohabitation, and the management of the public place, in order to improve the everyday life of all the users in their diversity, and this in a sustainable way.
Considering that the appropriations of the urban space by the inhabitants help improvement of the urban life and the personal development of the individual, we would like to understand how to facilitate, to regulate and to support these actions. In order to find an answer to this question, we need to examine the context in which these appropriations of the public space appear. How do they affect the urban landscape? What role do the public authorities play? Can we, and should we, encourage them?
For that purpose, we first reviewed literature and media coverage about citizen’s appropriations in Montreal and in the world. Then, by referring to the studies of Jan Gehl on urban design at a “human scale” and Nicolas Soulier's concept on “living” streets, we were able to identify and catalogue the existing appropriations in the district of Villeray, in Montreal. We studied the topography of the urban space, which allowed us to understand
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the conditions that encourage or discourage appropriations of public space. Finally, we studied the urban space through the prism of Allan B. Jacobs’s criteria that define great streets.
Secondly, we were interested in the regulatory framework that governs, limits or encourages these practices. By consulting the public authorities, responsible for the proper functioning of the urban space, we have been able to better understand the issues of the actions taken by the citizens. Finally, the works of Merleau-Ponty helped us to interpret our experience and the impact of these appropriations on our perception of urban space.
The study confirms the growing presence of citizen’s initiatives in the urban space and raises awareness about the lack of supervision and the destitution of public authorities about these practices. The research allowed us to make some recommendations that could help facilitate, regulate and to support the citizens initiatives in urban space.
Through this research we present a clarification of practices, which are sometimes unknown or underestimated, by proposing a design point of view facilitating citizen involvement.
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