Feder et Kant en 1787. Le § 27 de la déduction transcendantale
Contribution à un congrès
Fait partie de
Années 1781-1801 : Kant, critique de la raison pure, vingt ans de réception ; Montréal (Québec), 2001-09-27 - 2001-09-29, p. 67-76.Éditeur(s)
Librairie philosophique J. VrinAuteur(s)
Contributeur(s)
Résumé(s)
À l’aide d’un certain nombre d’indices, nous tentons de montrer que l’allusion faite par Kant
dans le paragraphe 27 de la CRP à la nécessité « sentie » (gefühlt) par le sujet connaissant à l’occasion du
lien de cause à effet, vise non pas d’abord l’empirisme de Hume, mais celui de G. H. Feder. En effet,
piqué au vif par la critique dirigée contre lui dans l’ouvrage de Feder Sur l’espace et la causalité paru au
début de l’année 1787, Kant réagit à la solution présentée par ce dernier pour justifier le caractère objectif
de la nécessité du lien causal. De manière analogue à ce que Kant reprochait à Crusius en 1772, il s’en
prend ici à la solution boiteuse que propose Feder pour éviter les conséquences sceptiques de l’empirisme
de Hume, solution qui en définitive repose sur une forme d’innéisme et d’harmonie préétablie. Certain pieces of evidence allow us to show that in paragraph 27 of the CPR Kant’s
reference to the necessity that is “felt” (gefühlt) by the knowing subject on the occasion of a causal
relation is not aimed primarily at Hume’s empiricism, but at G. H. Feder’s. Stung by the critique directed
against him in Feder’s On Space and Causality published at the beginning of 1787, Kant reacts to the
solution proposed in this book in order to justify the objectivity of the causal link. In paragraph 27 Kant
argues that the flawed solution put forward by Feder to avoid the sceptic consequences of Hume’s
empiricism implies a certain form of innatism and of pre-established harmony, a criticism that Kant had
already addressed to Crusius in 1772.