Abstract(s)
Dans cette étude comparée, j’étudie les poétiques figuratives d’Edwidge Danticat et de NoViolet Bulawayo dans The Farming of Bones et We Need New Names. Je démontre que ces écrivaines s’inspirent de techniques d’écriture cinématographique et poétique, menant ainsi un militantisme littéraire pour dénoncer l’extrême brutalité des systèmes de pouvoir national, étatique et économique, leurs modalités de consolidation et leurs impacts sur la subjectivité des sujets mobiles.
Dans le premier chapitre de ma recherche, la poétique cinématographique du chaos de Bulawayo et l’imaginaire de l’autorité dictatoriale ficelé à la poétique du corps subjectivé marron et du paysage naturel me permettront d’examiner l’extrême brutalité dans le cadre d’expulsions orchestrées par les formes de pouvoir étatico-national. Le deuxième chapitre portera sur le contexte post-expulsif car j’y étudierai les comportements abusifs des aidants envers les aidés ; révélateurs d’une profonde rupture de communication. J’examinerai aussi les stratégies de survivance des protagonistes dont je révélerai les symboliques et les limites. Dans le dernier chapitre, je compare l’aliénation du travailleur étranger dans les systèmes économiques de la plantation sucrière dominicaine et du néolibéralisme global à l’échelle nationale. S’il n’existe pas d’acteur répressif précis, la brutalité systémique des logiques de productivité et de rentabilité vulnérabilise les individus dépourvus de documents d’immigration. Ainsi, loin d’être déployées à des fins strictement esthétiques, ces poétiques expressives de la figuration constituent des outils de conscientisation qui s’impriment dans l’imagination du lecteur et peuvent l’aider à cheminer dans la maturation de son esprit critique.
Throughout this comparative study, I examine the figurative poetics in Edwidge Danticat’s The Farming of Bones and NoViolet Bulawayo’s We Need New Names. The writers draw on cinematic and poetry writing techniques to promote a literary militancy. This creative militancy allows them to critique the extreme brutality rooted in the different structures of power such as the nation-state and the global economy.
By elucidating the mechanisms of power, I study their impact on the individuals’ formation of subjectivity. The first chapter of my work examines the mechanisms of brutality visible through the expulsive campaigns orchestrated by the nation-state. Through my close reading, I focus on Bulawayo’s cinematic poetic of chaos and Danticat’s genocidal imaginary. The second chapter deals with the context of post-expulsion. I study the relationship between the political and international helpers and the subaltern migrants and diasporas. The abusive and repressive behavior of the helpers reveals their profound inability to communicate and to act with human values. I also reflect on the value and the limits of the protagonists’ survival strategies. Finally, I compare the alienation of the foreign worker in economic systems such as the Dominican sugar plantation (20th century) and the global neoliberalism at the national scale. Contrary to the other chapters, the brutality is not perpetrated by a repressive actor because it is rooted in the economic system. One of my conclusions is that these figurative poetics are not only aesthetic tools, but they are potential instruments of awareness that help the reader to improve his critical thinking.