Rôle de la voie de signalisation Notch dans la réponse lymphocytaire T CD8 suite à une infection aiguë ou chronique
Thesis or Dissertation
2017-12 (degree granted: 2018-10-11)
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DoctoralDiscipline
Microbiologie et immunologieAbstract(s)
Lors d’une infection, les lymphocytes T (LT) CD8 naïfs entre dans une phase de prolifération rapide durant laquelle ils se différencient en LT effecteurs (LTe) capables d’éliminer l’agent infectieux par activité cytolytique directe ou par la production de cytokines.
Au pic de la réponse, il existe deux sous-populations de LT effecteurs : d’une part, les SLEC pour «short lived effector cells» (CD127faibleKLRG1fortT-betfortEOMESfaible) qui meurent par
apoptose suite à l’élimination du pathogène et d’autre part, les MPEC pour «memory precursor
effector cells» (CD127fortKLRG1faibleT-betfaibleEOMESfort) dont certains survivent et se
différencier au cours du temps en LT CD8 mémoires (LTm) qui nous protége alors contre une
seconde infection par le même pathogène. Toutefois, les mécanismes moléculaires permettant
l’établissement d’une mémoire immunitaire fonctionnelle à long terme sont encore méconnus.
De plus, dans le cas d’infection chronique ou de cancer, la persistance de l’antigène (Ag)
et de l’inflammation conduisent à un gain d’expression de récepteurs inhibiteurs (RI) (PD-1,
Lag-3, 2B4, etc.) à la surface des LTe provoquant une perte progressive de leur fonctionnalité
(production de cytokines et cytotoxicité), les empêchant ainsi de se différencier en LT CD8
mémoires. Toutefois, il est possible de les revigorer par un traitement inhibant l’interaction entre
les RI et leurs ligands. Lors d’une infection chronique, il existe deux sous-populations de LT
CD8 épuisés, les progéniteurs (PD-1intT-Betfort) qui ont gardé certaines fonctions effectrices et
qui peuvent donner naissance, en se divisant, aux LT CD8 épuisés de façon terminale (PD-1fortTBetfaible).
Seules les cellules exprimant un niveau intermédiaire de PD-1 peuvent être revigorées.
Ainsi, mieux comprendre les mécanismes moléculaires à l’origine de la différenciation
des LT CD8 à la suite d’une réponse immunitaire aiguë ou chronique pourrait permettre 1)
d’améliorer les stratégies de vaccinations actuelles pour générer plus de LTm CD8 fonctionnels
à longue durée de vie, et 2) empêcher ou diminuer l’état d’épuisement des LT dans le cas
d’infection chronique ou de cancer.
Nous avons émis l’hypothèse que la voie de signalisation Notch contrôle la
différenciation des LT CD8 suite à une infection aiguë ou lors d’une infection chronique. Des
souris sauvages ou déficientes pour Notch ont été soit vaccinées, soit infectées avec la bactérie
intracellulaire Listeria monocytogenes (Lm-OVA) ou encore infectée avec la souche clone13
du virus de la chorioméningite lymphocytaire qui établit une infection chronique chez la souris.
Suite à une réponse lymphocytaire CD8 aiguë, l’absence de la voie de signalisation
Notch provoque une baisse de la production de cytokines, une diminution de la génération des
SLEC associée à une plus faible expression de CD25 sans toutefois affecter la génération des
LTm. De plus, la diminution de la génération de SLEC n’est pas le résultat d’un défaut
d’expression des facteurs de transcription T-bet, EOMES ou Blimp-1. Enfin, la surexpression
de la molécule CD25 dans les LTe déficients pour Notch ne permet pas de restaurer la génération
de SLEC. Tous ces résultats suggèrent que la voie de signalisation Notch contrôle la génération
de SLEC par la régulation de l’expression d’un régulateur transcriptionnel essentiel à la
génération des SLEC encore inconnu. Une autre explication pourrait être que cette voie
collabore au promoteur de gènes cibles avec les facteurs de transcription connus pour être
essentiels à la génération de SLEC.
Suite à une infection chronique, nous avons démontré que l’absence de la voie de
signalisation Notch corrèle avec une augmentation des niveaux d’expression de récepteurs
inhibiteurs PD-1 et Lag-3. Ce phénotype est associé à une diminution de l’expression de
cytokines 15 et 30 jours post-infection. De plus, les LT CD8 épuisés déficients pour Notch se
différencient préférentiellement de façon terminale, ce qui conduit à une augmentation de la
charge virale 30 jours post-infection. En conséquence, les LT CD8 déficients pour la voie de
signalisation Notch ne peuvent être revigorés par un traitement bloquant la voie de PD-1.
En conclusion, nous avons découvert que la voie de signalisation Notch est un acteur
essentiel à la différenciation des LT CD8 que cela soit à la suite d’une infection aiguë ou d’une
infection chronique. Cette voie permet la différenciation terminale en SLEC des LT CD8 suite
à une infection aiguë alors qu’elle protège les LT CD8 lors d’infection chronique. Following an infection, naïve CD8 T cells expand and differentiate into effectors able to
eliminate the pathogen by direct cytolysis or by cytokine production. At the peak of the
response, two populations of effectors are distinguishable: short-lived effector cells (SLECs)
(CD127lowKLRG1highT-bethighEOMESlow) meant to die by apoptosis and memory precursor
effector cells (MPECs) (CD127highKLRGlowT-betlowEOMEShigh) destined to survive as memory
cells that will confer long-term protection. Thus, following activation, the CD8 T cell faces a
binary cell fate decision.
Furthermore, following cancer or chronic infection, persistence of antigen and sustained
inflammation direct the effector to differentiate into an exhausted state. As the chronic infection
progresses, CD8 T cells gain expression of inhibitory receptors leading to a progressive loss of
their functionality and fail to differentiate into memory CD8 T cells. In-vivo blockade of the
inhibitory receptors PD-1 during chronic infection or during cancer lead to gain of function of
CD8 T cells and decreased viral load or tumor burden revealing a crucial role for this receptor
in CD8 T cell exhaustion. Two subpopulations of exhausted CD8 T cells exist: the progenitor
subset, which expresses low level of PD1, those cells maintain residual proliferative capacity
and are still able to produce some cytokines such as IFN-gamma and TNF-alpha. The other
subset corresponds to the terminally differentiated subset that coexpresses PD-1 along with
another IR like CD160 and Lag-3. However, PD-1/PDL1 blockade will only reinvigorate cells
expressing intermediate level of PD-1 (PD-1int).
Thereby, a better understanding of the molecular mechanism by which CD8 T cell
differentiates following acute or chronic infection will allow to 1) improve actual and future
vaccination strategies to generate large numbers of highly functional memory CD8 T cells and
2) to counteract the exhausted phenotype of CD8 T cells following chronic infection or cancer.
In CD8 T cell, it was known that Notch directly controls the expression of cytokines as
interferon-gamma (IFN-g) and effector molecules as granzyme B (GrzmB) but also controls the
expression of the transcription factors T-bet and EOMES. However, those transcription factors
are known to be important for SLEC/MPEC differentiation. Indeed, T-bet is essential for SLEC
generations while EOMES is highly expressed in MPEC. Moreover, T-bet expression support
the differentiation of progenitors while EOMES defines terminally differentiated CD8 T cell
following chronic infection.
We hypothesized that the Notch signaling pathway controls CD8 T cell differentiation
following acute or chronic infection. Thereby, we used mice in which only mature CD8 T cells
are deficient for Notch1 and Notch2. As, Notch3 and Notch4 are not expressed in CD8 T cells,
this allows us to study the role of this pathway. Those mice were either vaccinated with OVApulsed
dendritic cells or were acutely infected with Listeria monocytogenes expressing OVA
(Lm-OVA) or were chronically infected with lymphocytic choriomeningitis virus (LCMVcl13).
Following infection with Listeria monocytogenes (Lm) or vaccination with antigenpulsed
dendritic cells, Notch deficiency induced a decrease in cytokines production but also a
decreased SLEC generation along with a weaker expression of CD25, the high affinity chain of
the IL-2 receptor without impairing memory generations. This defective SLEC generation is not
due to a decreased expression of the transcription factors T-bet, EOMES or BLIMP-1. However,
restoration of CD25 in Notch deficient T cells did not correct SLEC differentiation. These
results suggest either that Notch regulates the expression of new players involved in SLEC
differentiation or Notch signalling collaborates with already known actors of SLEC
differentiation such as T-bet or Blimp-1.
Following a chronic infection with LCMVcl13, Notch-deficient virus-specific CD8 T
cells express higher levels of IRs and produce less cytokines and granzyme B when compared
to Notch-sufficient CD8 T cells at days 15 and 30 post-infection. Moreover, Notch-deficient
effectors preferentially differentiate into the terminal-progeny subset at the expense of the
progenitor subset. As of consequence, Notch-deficient exhausted CD8 T cells cannot be
reinvigorated following PD-1/PDL-1 blockade and cannot properly control viral load.
In conclusion, we uncover a new role for the Notch signaling pathway controlling CD8
T cell differentiation following acute or chronic infection. This pathway controls SLEC
generation following vaccination or acute infection while protecting CD8 T cell from exhaustion
following a chronic infection.
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