Permalink : https://doi.org/1866/20989
L'alliance de travail au sein d'une mesure de surveillance de longue durée : la collaboration malgré le contrôle
Student work [Graduate studies]
Abstract(s)
La littérature regorge d’études s’étant intéressées à l’alliance au sein d’un processus thérapeutique, notamment en raison de son impact favorable recensé sur l’issue d’un traitement. Les mêmes constats ont également été observés en ce qui a trait à l’intervention destinée à une population contrevenante, affichant entre autres des répercussions positives sur la récidive et le respect des conditions légales.
En contexte de supervision en collectivité, l’intervenant a le double mandat de réinsertion sociale et de protection de la société, devant ainsi adopter un rôle aidant dans position d’autorité. L’arrivée d’une justice actuarielle a réformé le système pénal et semble avoir donné lieu à une perspective managériale orientée davantage sur le contrôle et la «neutralisation» des personnes contrevenantes que sur leur réforme, le rôle thérapeutique de l’agent de surveillance étant peu à peu dénaturé et mis de côté.
Ce rapport de stage s’intéresse plus particulièrement à l’alliance de travail et à sa mise en place lors d’une mesure de surveillance de longue durée où de nombreuses dispositions de contrôle sont présentes. Pour ce faire, nous avons effectué un stage d’une durée de 80 jours au bureau SCC Maisonneuve en tant qu’agente de libération conditionnelle. De plus, nous avons conduit des entretiens semi-dirigés auprès de deux duos composés d’une agente de libération conditionnelle ainsi que d’une personne contrevenante prenant part à un suivi d’une durée significative. Cette analyse a permis de constater qu’il est possible de développer une alliance de travail en contexte coercitif, et ce, en dépit de la complexité du profil du justiciable. Les éléments facilitant la mise en place de cette relation identifiés par les participants à l’étude ont également été mis de l’avant. D’autre part, nous avons pu observer que l’encadrement offert par la mesure vient créer d’autres besoins chez certains types de personnalité, suscitant plusieurs craintes lorsque le mandat arrive à échéance. Enfin, compte tenu des bienfaits d’une telle alliance relevés dans la présente étude, nous avons émis certaines recommandations découlant des constats observés. The scientific literature is full of studies focusing on the alliance within a therapeutic process, mostly because of its positive impact on the outcomes of a treatment. The same findings have been found on an offending population, which had shown a positive impact on recidivism and on compliance to legal conditions.
In the context of community supervision, the officer has a dual role of social reintegration and public protection, where he has to adopt a helping role in a position of authority. The arrival of an actuarial justice has reformed the penal system and a managerial perspective oriented on control had seems to rise, focusing more on the neutralization of offender than on their reform, the therapeutic role of the agent being gradually put aside.
This internship report has focuses on the working alliance and its implementation during a long-term supervision measure where numerous controls are present. Furthermore, we did an 80 days internship at the SCC Maisonneuve office as a parole officer. We conducted semi-structured interviews with two duos composed of a parole officer and an offender with a long-term follow-up. This analysis has shown that it is possible to establish a working alliance in a coercive context, despite the complexity of the offender’s profile. The elements facilitating the development of this relationship, according to the participants, were put forward. Moreover, we found that the framework of the supervision may create other needs for certain personality types, raising several fears when the measure comes to an end. Finally, given the benefits of the working alliance shown in this study, we have made some recommendations based on these findings.