L'expérience de la victimisation chez les femmes délinquantes vivant avec une déficience intellectuelle
Thesis or Dissertation
Abstract(s)
L’idée selon laquelle les criminels étaient tous des «crétins» a longtemps été répandue. Les gens qui allaient à l’encontre des lois et des normes sociales ne pouvaient pas avoir une maîtrise complète de leurs actes; ils étaient «attardés» (Ouimet, 2009). Bien entendu, cette façon de voir la criminalité est aujourd’hui révolue. Toutefois, les personnes vivant avec une déficience intellectuelle commettent aussi des délits. Initialement, ces personnes forment un groupe particulièrement vulnérable qui fait souvent face à de nombreux problèmes psychosociaux, et ce, dès leur enfance. De surcroît, ces individus possèdent moins de ressources internes et externes, afin de faire face à toutes les difficultés qu’ils rencontrent. Preuve de leur grande vulnérabilité, ils déclarent significativement plus de victimisations que les personnes sans déficience intellectuelle (DI) ou limitations.
Les femmes représentant déjà un groupe particulièrement vulnérable, cette étude se penche sur le cas de personnes doublement vulnérables; les femmes vivant avec une DI. Bien que plusieurs études se soient intéressées à la criminalité chez les personnes vivant avec une DI, peu ont poussé l’exercice plus loin. Cette recherche s’attarde plus précisément au lien entre victimisation et délinquance chez les femmes vivant avec une DI, un sujet peu étudié.
Afin d’arriver à explorer ce sujet, des femmes contrevenantes vivant avec une DI furent interrogées, ainsi que des professionnels travaillant ou ayant travaillé auprès de telles clientes.
Les entretiens ont permis de relever que ces femmes vivent plusieurs sources de tension quotidiennes et évènements difficiles au cours de leur vie, en plus de connaître des victimisations, graves et moins graves. La théorie de la tension de Robert Agnew (2001) permet de mieux interpréter le lien entre le vécu des femmes et les gestes criminels posés. Les résultats ont également démontré que ces femmes peuvent avoir de la difficulté à identifier les victimisations qu’elles subissent, ainsi que leurs conséquences. Un manque d’accès aux services et aux ressources pouvant leur venir en aide de diverses façons a aussi été constaté, ce qui peut être relié aux gestes criminels qu’elles ont posés. La judiciarisation a permis à toutes les participantes d’obtenir des services afin d’améliorer leur situation, ce qui amène un questionnement sur le traitement judiciaire de ces personnes et sur l’offre de services aux personnes isolées et démunies.
Des gens n’ayant pas les mêmes capacités de gestion de leurs comportements et de leurs émotions que les autres commettent des crimes. Il est donc du devoir de la recherche criminologique de s’intéresser à ce groupe démuni et découvrir des moyens afin d’améliorer leur situation et d’éviter de les noyer davantage dans leurs problèmes. The idea that all criminals were "idiots" was wide-spread for a long time. People whose behaviour deviated from the laws and social standards could not have a complete control of their acts; they were retarded (Ouimet, 2009). Naturally, this way of looking at criminality is out-dated. However, people living with an intellectual deficiency (ID) do sometimes commit offences. These individuals represent a particularly vulnerable group who often face numerous psychosocial problems, throughout their lives. They also have access to fewer internal and external resources in order to face these difficulties. Evidence of their vulnerability is reflected in the fact that people with physical and intellectual disabilities report significantly more victimizations than people without these disabilities.
This study deals with the case of people who are vulnerable in two ways: women living with an ID. Although several studies have examined the crime among people living with an ID, few have pushed this exercise further. This research examines the link between victimization and crime among women living with an ID, an understudied subject.
To explore this subject, female offenders living with an ID were interviewed, as well as professionals who are currently working with or who have worked with such clients.
The interviews revealed that these women experience several daily sources of tension and adverse events throughout their lives, in addition to experiencing criminal victimizations. Robert Agnew's (2001) general strain theory is used to interpret the link between these experiences and their criminal acts. The results also demonstrated that these women may have some difficulty identifying victimization experiences, as well as their consequences. A lack of access to services and to resources, which could help them in different manners, was also noticed. This can be connected to the crimes they have perpetrated. The criminal justice system allowed all the participants to obtain services to improve their situation, which brings into question the criminalization of these people and the lack of access to the services for isolated and disadvantaged individuals.
People who can’t manage their emotions and behaviors do commit crimes. It is the responsibility of criminological research to be interested in this disadvantaged group and find ways to improve their situation and avoid increasing their problems.
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