Permalink : https://doi.org/1866/19426
Schizophrénie, violence et stigmatisation : l'expérience des familles
Student work [Graduate studies]
Abstract(s)
Élaborée dans le cadre d’un stage de maîtrise en criminologie à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal, cette étude vise à explorer le vécu subjectif des familles composées d’un proche présentant une problématique de violence ainsi qu’un diagnostic du spectre de la schizophrénie. Cette réalité familiale est abordée selon une perspective relative à la stigmatisation de la maladie mentale et aux stratégies de coping utilisées par ces individus. Au total, huit entretiens ont été conduits auprès de membres de la famille de patients soignés au Bloc B de l’Institut. Ces entrevues étaient de type semi-dirigées, s’appuyaient sur une trajectoire temporelle linéaire de l’enfance à la vie actuelle du proche vis-à-vis du patient avec une emphase particulière sur deux moments charnières, soit le premier passage à l’acte violent et la réception du diagnostic de schizophrénie. L’analyse du matériel a été effectuée selon l’approche de la théorisation ancrée. Plusieurs éléments notables convergent en leurs récits, soit le manque de savoir envers la schizophrénie, le phénomène des portes tournantes qui caractérise leurs premiers contacts avec le milieu de la psychiatrie, la méconnaissance quant au statut légal de leur proche ainsi que les craintes et les incertitudes éprouvés concernant l’avenir du patient en lien avec la satisfaction des services reçus à l’Institut. Les différentes facettes de la stigmatisation ainsi que les répercussions qui en découlent sont également mises en lumière. Finalement, les stratégies de coping révélées dans les entretiens sont mises en lumière dans une perspective d’aide aux proches. Ainsi, l’étude du vécu subjectif de ces familles permet d’approfondir la compréhension de leurs réalités et de dégager des implications cliniques afin de mieux intervenir auprès d’eux.