La collaboration au féminin : les livres surréalistes de Lise Deharme
Thèse ou mémoire
2019-03 (octroi du grade: 2019-10-30)
Auteur·e·s
Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
MaîtriseProgramme
Littératures de langue françaiseMots-clés
- Imaginaire du féminin
- Avant-garde historique
- Surréalisme au féminin
- intermédialité
- Dialogues texte/image
- Collaboration artistique
- Lise Deharme
- Claude Cahun
- Leonor Fini
- Collective imaginary on the feminine
- Historical avant-garde
- Woman in surrealism
- Intermediality
- Word and image studies
- Artistic collaboration
- Literature - Modern / Littérature - Moderne (UMI : 0298)
Résumé·s
Reconnue essentiellement pour son rôle d’égérie au sein du groupe surréaliste, l’auteure Lise Deharme est à l’origine d’une œuvre littéraire volumineuse qui compte trois projets collaboratifs réalisés avec des artistes visuelles : Le Cœur de Pic (1937) avec Claude Cahun et Le Poids d’un oiseau (1955) ainsi qu’Oh ! Violette ou La Politesse des végétaux (1969) avec Leonor Fini. Ces œuvres ont été largement négligées par la critique littéraire alors qu’elles s’inscrivent pleinement dans l’esthétique du livre dit surréaliste prôné par le groupe réuni autour d’André Breton où il s’agissait de décloisonner les frontières entre les arts et les médias, de s’affranchir des genres littéraires (poésie, récit, théâtre, essai).
Plusieurs questionnements émanent de la lecture conjointe des trois ouvrages : de quelle nature est la répartition du travail collaboratif ? Comment s’effectue concrètement le partage des pages au sein du livre ? Y a-t-il un partage de l’expérience esthétique qui se fait avec le lecteur-spectateur d’une œuvre hybride ? Ces questions d’ordre méthodologique me permettront de procéder à une lecture intermédiale (plus précisément relative aux rapports texte/image) de mon corpus là où un cadre d’analyse purement littéraire n’aurait pu rendre justice à des œuvres créées à la croisée des arts. Je démontrerai que les ouvrages de Lise Deharme réalisés avec le concours de Cahun et de Fini renouvellent les stratégies et les grands thèmes chers aux surréalistes, mais qu’ils exposent en même temps un discours marginal et aux multiples facettes en regard d’un vecteur créatif de prédilection chez les surréalistes : le féminin. Mostly known for her role as a muse within the surrealist group, the author Lise Deharme stands behind a voluminous body of literary work, including three collaborative projects produced alongside visual artists: Le Cœur de Pic (1937) with Claude Cahun, Le Poids d’un oiseau (1955) and Oh ! Violette ou La Politesse des végétaux (1969) with Leonor Fini. These works have been largely neglected by literary criticism, despite being entirely in keeping with the aesthetics of the so-called surrealist book advocated by the group gathered around André Breton where it was a matter of breaking down the boundaries between the arts and media, to free oneself from literary genres (poetry, fiction, theatre and essay).
Several questions emerge from the joint reading of the three books: what is the distribution of collaborative work? How does the sharing of pages in the book actually take place? Is there a sharing of the aesthetic experience that is done with the reader of a hybrid work? These methodological questions will allow me to carry out an intermedial reading (more specifically relating to the Word and Image Studies) of my corpus, as a purely literary framework of analysis does not do justice to works created at the crossroads of diverse artforms. I will demonstrate that the works of Lise Deharme made in collaboration with Cahun and Fini certainly renew the strategies and dominant themes dear to the surrealists, all while exposing a marginal and multifaceted discourse that focuses on femininity as a creative vector of choice among the surrealists.
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