Proposition de reconceptualisation du construit de capacité d’absorption : la capacité d’absorption actualisée
Thesis or Dissertation
2017-08 (degree granted: 2018-05-16)
Author(s)
Level
DoctoralKeywords
- Capacité d’absorption
- Capacité dynamique
- Innovation
- Connaissances
- Créativité
- Cohen
- Apprentissage
- Modèle
- Organisation
- Acquisition
- Zahra
- Absorptive capacity
- Dynamic capacity
- Knowledge
- Learning
- Model
- Organization
- Creativity
- Assimilation
- Complexity
- Complexité
- Information
- Système
- System
- Business Administration - Management / Gestion des affaires - Administration (UMI : 0454)
Abstract(s)
Le concept de capacité d’absorption alimente la recherche depuis son introduction par Cohen et Levinthal (1989a, b-1994 , 1990), qui le définissent comme « la capacité de reconnaître la valeur d’une nouvelle information externe, de l’assimiler et de l’appliquer à des fins commerciales ». Ils ajoutent que ces habiletés constituent collectivement la capacité d’absorption et qu’elles sont critiques pour construire la capacité d’innovation d’une organisation. La capacité d’absorption constitue le facteur-clé d’une gestion stratégique qui accroît les avantages concurrentiels d’une organisation. Toutefois, en dépit d’une augmentation des études et des écrits sur le sujet, son apparition et son implantation demeurent peu comprises et suscitent toujours une multitude d’interrogations. Cette thèse aborde ces deux derniers points, soit l’apparition et le développement d’une capacité d’absorption.
Dans un premier temps, nous constatons que les modèles suggérés par la recherche posent de nombreuses difficultés d’opérationnalisation. Selon une revue des écrits réalisée par Lane, Koka et Pathak (2006), la plupart des chercheurs ont négligé les hypothèses de base de Cohen et Levinthal (1989, 1990, 1994). Ceux-ci ont réifié le concept et l’utilisent souvent en tant que citation mineure qui bonifie un article, sans toutefois y ajouter de substance (Lane, Koka et Pathak, 2006). Les théoriciens et auteurs négligent les hypothèses de base, transforment le concept en objet utile et l’oublient avec les années. Peu d’entre eux ont revisité la définition, la portée et les frontières de la capacité d’absorption. Ses assises d’origine se sont évanouies avec les années. En dépit d’un nombre de recherches empiriques croissant, peu de développements conceptuels ont été réalisés (Lim et Falk, 2013) et le concept requiert des recherches additionnelles pour atteindre une maturité théorique relevant d’un consensus parmi les chercheurs. À la lumière de ces faits, nous concluons qu’une reconceptualisation du construit pourrait offrir des pistes de solution.
Comme première étape, à partir d’une relecture approfondie des trois textes fondateurs de Cohen et Levinthal, nous précisons la raison d’être d’une capacité d’absorption et en reconceptualisons le construit. Nous démontrons que les signaux faibles et les informations externes constituent des indices stratégiques de valeur à reconnaître et nous établissons une nette distinction entre apprentissage et absorption, termes très souvent confondus. Nous soutenons que la capacité d’absorption constitue un phénomène émergeant du système adaptatif complexe d’une organisation qui se situe à la conjonction de trois capacités : apprentissage, dynamique et créative. Puis, nous exposons le cheminement qui nous a orienté vers cette approche par une revue des perspectives systémiques, de considérations en mécanique quantique, d’un survol de la théorie du chaos et, finalement, des systèmes complexes.
Pour nous guider dans ce parcours, nous revoyons les exigences de construction d’une bonne théorie en soulignant les caractéristiques, les qualités et des modalités d’évaluation. Nous identifions chacune des phases de conception et en clarifions le contenu. Cette démarche nous fournit un cadre de travail qui oriente le déroulement de nos activités et fixe des balises de qualité à respecter dans la prise de décision. Comme critère d’élaboration d’un nouveau construit, nous avons comme objectif de réfléchir en fonction des habiletés qui le constituent. Nous prévoyons sa mesure à l’aide des théories de réponses aux items et nous voulons également un construit significatif pour les gestionnaires qui réfère à des techniques de gestion qu’ils connaissent et qu’ils maîtrisent.
Nos conclusions sur les travaux de Cohen et Levinthal nous ont conduit vers trois dimensions essentielles pour un modèle de la capacité d’absorption, soit les capacités d’apprentissage dynamiques et créatives. Chacune contient trois catégories d’activités qui croissent en niveau de difficulté et de compétence pour les exécuter. L’apprentissage repose sur les habiletés à tirer les leçons de l’expérience : apprentissage en boucle simple, double et triple. De plus, les aptitudes aux changements orientent les capacités dynamiques d’adaptation, de reconfiguration ou d’intégration de ressources existantes ou nouvelles alors que les capacités créatives s’expriment par les habiletés en résolution de problèmes, en prototypage et en recherche fondamentale. Articulée sur les systèmes complexes, nous soutenons que la capacité d’absorption constitue un phénomène émergeant de la conjonction organisationnelle des trois capacités.
La capacité d’absorption se mobilise lorsque des membres d’une organisation reconnaissent la valeur de nouveaux signaux ou d’informations externes. Sa mise en œuvre se réalise par la conjonction des habiletés d’apprentissage, dynamiques et créatives. Ainsi, une organisation peut cheminer de la réplication ou de l’imitation, plus faible niveau d’absorption, vers l’innovation radicale, où une absorption maximale est requise. Nous suggérons que la conjonction des habiletés d’apprentissage et dynamiques donne accès à l’imitation et à l’innovation incrémentale; que les habiletés d’apprentissage et créatives s’unissent pour favoriser l’innovation incrémentale vers l’innovation radicale; que les habiletés créatives et dynamiques ouvrent la voie aux innovations radicales et, collectivement, qu’une capacité d’apprentissage génère une capacité d’absorption.
Donc, plus les habiletés d’apprentissage, la flexibilité à introduire des changements de pratiques ou de méthodes et les habiletés créatives du personnel d’une organisation se chevauchent, plus l’organisation augmente sa capacité d’absorption et ses probabilités d’innovation.
Pour soutenir notre modèle, nous démontrons que celui-ci converge vers trois autres propositions théoriques dans trois disciplines différentes. Nous utilisons la taxonomie de Bloom (1954) en sciences de l’éducation pour démontrer sa concordance avec les étapes de développement cognitif en apprentissage. Nous nous reportons ensuite au SECI (socialisation, externalisation, combinaison et internalisation) de Nonaka et Takeuchi (1995) et nous illustrons sa correspondance avec leurs modalités de génération de connaissances. Finalement, nous voyons que les habiletés nécessaires à notre modèle sont identiques à celles qu’Amabile (1996) définit comme essentielles à la créativité. The concept of absorptive capacity remains a large stream of research since its introduction by Cohen and Levinthal in 1989. Defined as the “ability to recognize the value of new information, assimilate it, and apply it to commercial ends” (Cohen and Levinthal, 1990). They also mentioned that “these abilities collectively constitute what we call a firm’s, absorptive capacity” and they stay capital to innovative capability of an organization. The absorptive capacity, a key factor for strategic management, sustains the competitive advantages of an organization. But, even the number of growing studies and articles on this topic, we know little about how it appears and its development. These questions remain unresolved. The topic of this dissertation concerns these last two points: how appears the absorptive capacity and how to develop it.
We first see that the current suggested models show some difficulties to operationalize the concept. As per Lane, Koka and Pathak (2006) review, most of the scholars did not work with the basic assumptions made by Cohen and Levinthal (1989, 1990, 1994). They reified the concept and now use it as a “minor citation – a grace note that embellishes a paper without adding substance” (Lane et coll., 2006). Authorship of ideas and theories forget the basic assumption, transform them into things, and finally forget that they have done so. Few of them revised the definition, scope and frontiers of the absorptive capacity. If empirical literature is still growing little conceptual development occurs (Lim and Falk, 2013). The concept needs more research to get a theoretical maturity from a consensus among scholars. From these facts, we conclude that a new conceptualization of the absorptive capacity construct should offer some potential solutions.
Starting with the three original papers, we aim at clarifying the scope of absorptive capacity and reconceptualize the construct. We demonstrate that weak signals and information constitute strategic insights, as suggested by Cohen and Levinthal, to recognize as valuable. We establish a clear distinction between confounded learning capacity and absorptive capacity. We argue that absorptive capacity emerges as a phenomenon, issued from a complex and adaptive organizational system, at the conjunction of three capabilities: learning, dynamic and creative. We explain why we take this perspective by an overview of the system’s theories, considering also some quantum mechanic ideas, looking at the chaos theory and finally, choosing complex adaptive systems as a background to absorptive capacity.
We will first review what a good theory is, its properties, its quality and how to assess it. We will see each phase of conceptualization and clearly precise their content. This way, we will get a framework to guide us step by steps to create a construct. This framework will also give us decisions-making references. As basic criteria to elaborate this new construct, we think about its constitutive abilities instead their outcomes. We expect to assess its validity by using item responses theories, namely the Rasch model. We also want this construct designed with meaning words to managers and close to daily used and known management practices.
From our deep review of the three seminal papers of Cohen and Levinthal (1989a, b-1994, 1990), we concluded that a new model of absorptive capacity should have three distinct capabilities: organizational learning, dynamic and creative capabilities. Each of them has tree categories of actions growing in task’s difficulties and competencies to execute them. The learning capability is founded on the abilities to mobilize lessons from experiences: single, double and triple loop learning. Dynamics capabilities constitute abilities to modify used practices when the external environment changes, so to adapt, reconfigure and integrate current or new resources. Creative capabilities are under problems solving, prototype making and deployed R&D abilities. Based on complex systems, we argue that absorptive capacity appears as emergent phenomenon when the required organizational capabilities perform together.
Members of an organization mobilize their absorptive capacity when they recognize the value of a new external and weak signal or information. This acts as a trigger to start the process of signal’s or information’s absorption. The absorptive capacity comes from the conjunction of the three abilities: learning, dynamic and creative ones. The process we suggest showing how to start with product imitation and grow to radical innovation. We suggest that learning with dynamic capabilities gives access to imitation and incremental innovation; learning with creative capabilities promotes incremental towards radical innovation; creative with dynamic capabilities open to radical innovation and, collectively with a learning capability, give the absorptive capacity. So, more the learning abilities, the flexibility to introduce new practices or methods and the creative abilities overlap, more an organization constructs his absorptive capacity and more it grows its probability of innovation.
To substantiate our model, we show how it converges to three other theories in three different domains. We use the Bloom taxonomy (Bloom, 1954) current in education sciences, and show our model is in accordance with steps recommended for the cognitive development to learn. Then, from the SECI of Nonaka and Takeuchi (1995), we illustrate how it corresponds with its knowledge creation modalities. Finally, we see that the abilities required by our model are the same that Amabile (1996) described as essential to creativity in their componential model.
Note(s)
Opérationalisation pour la mesure de la capacité d'absorption d'informations et de connaissancesThis document disseminated on Papyrus is the exclusive property of the copyright holders and is protected by the Copyright Act (R.S.C. 1985, c. C-42). It may be used for fair dealing and non-commercial purposes, for private study or research, criticism and review as provided by law. For any other use, written authorization from the copyright holders is required.