Le défaut de l'âme : performance et ironie du genre dans L'Ève future d'Auguste de Villiers de l'Isle-Adam et Les chiennes savantes de Virginie Despentes
Thèse ou mémoire
2016-12 (octroi du grade: 2017-03-28)
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Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
MaîtriseProgramme
Littératures de langue françaiseRésumé·s
Ce mémoire s’attache à la question de la matérialité et de la théâtralité du corps genré, telle que posée par une lecture croisée entre un roman du XIXᵉ siècle et un autre de l’époque contemporaine. En effet, L’Ève future, d’Auguste de Villiers de l’Isle-Adam et Les Chiennes savantes de Virginie Despentes portent chacun une attention soutenue à la performance du genre féminin. En mettant en scène des personnages de séductrices qui conjuguent la performance de leur sexe à des métiers d’actrice ou de danseuse, les deux récits suggèrent un rapprochement entre la distance qu’implique la scène, le pouvoir de séduction, et la « réalité » du genre. Si le féminin est un théâtre, ainsi que l’arguent les personnages d’Edison et de Louise dans leur histoire respective; une mascarade selon la théorie Riviere; une catégorie politique selon Wittig; une performance dans l’analyse de Butler; ou une technologie chez Preciado; le genre existe-t-il encore à ce point? Peut-on dire que l’ironie, présente à la fois dans L’Ève future et dans Les Chiennes savantes, en jouant sur la tension entre un discours réel et un discours simulé, reconduit cette indécidabilité de la « réalité » du genre? This thesis takes its roots in the question of the materiality and theatricality of the gendered body, as it can be understood by a cross-reading of a nineteenth century and a contemporary novel. L’Ève future, by Auguste de Villiers de l’Isle-Adam, and Les Chiennes savantes, by Virginie Despentes, are both putting an emphasis on the performance of the feminine gender. By staging characters of seductive women who combine their gendered performance with their work as actress and dancer, Les Chiennes savantes and L’Ève future are suggesting a link between the representation, the seductive power and the ‘reality’ of gender. If womanliness is a play, as Edison and Louise are alluding to in their respective stories; a masquerade according to Riviere; a political category as argued by Wittig; a performance for Butler; a technology for Preciado; does gender still exist that much? Can it be said that irony, which is found as a literary and philosophic device in both novels, by playing with the tension between the true and the fake in a discourse, is renewing the undecidability of the ‘reality’ of gender?
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