Vers un cinéma de l'absurde : les films de Roman Polanski
Thèse ou mémoire
2014-09 (octroi du grade: 2015-02-18)
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Études cinématographiquesRésumé·s
La notion de l'absurde a pris dans la pensée et le langage courant un très grand nombre de significations, parfois très éloignées les unes par rapport aux autres. Il est arrivé à au moins deux reprises que le terme « absurde » soit entendu dans le sens d'un courant : dans la philosophie absurde théorisée par Albert Camus en 1942, et dans le Théâtre de l'absurde (Beckett, Ionesco, etc.), qui lui a connu son apogée dans les années cinquante. Ces deux mouvements pourraient être envisagés comme l'expression d'un seul et même courant, l'absurde, qui prend ses racines dans une Europe ébranlée par les horreurs de la guerre et l'affaissement de la religion chrétienne. Pour les contemporains, l'hostilité et le désordre de l'univers, de même que la solitude irrémédiable de l'individu apparaissent comme des vérités à la fois douloureuses et difficile à ignorer.
Roman Polanski (1933-), cinéaste à la fois prolifique et éclectique, ouvre à l'absurde de nouveaux horizons, ceux du septième art. L'analyse de son oeuvre (et des éléments autobiographiques qui la sous-tendent parfois) met à jour d'indéniables parentés avec les figures-clés de l'absurde que sont Camus, Kafka, Nietzsche et les dramaturges européens de l'après-guerre. Ces parentés se repèrent tout autant dans les thématiques récurrentes de ses films que dans leurs obsessions formelles. The idea of absurd has taken a huge amount of different meanings in thought and current speech. Some of these meanings may present important differences with others. There is at least two occurrences where the word “absurd” has been understood as a current: first, in the philosophie absurde, theorized by Albert Camus in 1942, and second, in the Theater of the Absurd (Beckett, Ionesco and others), who had his hours of glory during the 1950s. These two movements can be seen as two branches of a single current, the Absurd, who has its roots in Europe after World War II. The horrors of the conflict and the loss of faith in Christianity pushed the intellectuals and artists of this period to become very sensitive to ideas such as hostility (of men, of world...) and loneliness.
Roman Polanski (1933-), film director well-known for the eclecticism of his work, showed very notable acquaintances with Absurd in many of his movies. The analysis of his art (and of the autobiographical elements that sometimes appear in it) proves a clear relation with important figures of the Absurd current, such as Camus, Kafka, Nietzsche, and European playwrights of the post-war era. This relation can be observed in themes as well as in the mise en scène of Polanski's films.
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