L’« âme escogriffe » des Colocs : ironie et critique sociale dans la chanson québécoise engagée
Thèse ou mémoire
2010-04 (octroi du grade: 2011-01-06)
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Littératures de langue françaiseRésumé·s
Depuis les débuts des études sur la chanson, plusieurs chercheurs ont pu déterminer que l’âge d’or de la chanson québécoise comprenait la production chansonnière des années soixante et soixante-dix. C’est en filiation avec cette époque culturellement engagée et collective que la chanson du tournant du millénaire s’établit. En effet, après le creux musical des années quatre-vingt au Québec, un groupe reprit le collier de la chanson engagée au début des années quatre-vingt-dix. En défendant les marginalisés de la société et en se faisant le porte-parole de ceux-ci, les Colocs ont contribué à l’acceptation sociale des chômeurs, des sans-abris, des sidéens, des dépressifs, et autres laissés pour compte de la société. En s’attaquant à des problématiques socio-politiques graves, le groupe permet de les voir sous un autre angle et de créer une mise en perspective chez les victimes. Par l’utilisation de procédés ironiques, les Colocs parvinrent à installer une distance entre les problèmes et leurs victimes. En majorité auto-ironiques, les chansons du groupe révèlent en plus une ironie de situation, aussi appelée ironie du sort. En parallèle aux Colocs, d’autres artistes des années quatre-vingt-dix et deux mille offrent des chansons engagées au caractère ironique, et permettent une comparaison fructueuse. Dans l’optique de dédramatiser des situations potentiellement catastrophiques et d’élaborer une forme de critique sociale engagée, les Colocs ont créé une production chansonnière où l’ironie primait. Since the early studies on songwriting, several researchers have determined that the golden age of Quebec songwriting included productions of the sixties and seventies. It’s in affiliation with the collective spirit of those years that the new protest song of the millennium settled. Indeed, after the hollow musical eighties in Quebec, a band took the lead of the protest song in the early nineties. By defending the marginalized people of society and making themselves their spokesmen, Les Colocs have contributed to the "empowerment" of the unemployed, the homeless, AIDS victims, the depressive and other left out of society. Addressing socio-political issues, the group let us see them from another angle and create a new perspective for the victims. Through the use of ironic processes, Les Colocs managed to install a distance between problems and their victims. Mostly self-ironic, their songs also reveal an irony of situation, also called irony of fate. In parallel to Les Colocs, other artists of the nineties and the early years of the new millenium offer songs with an incurred ironic character, and allow a meaningful comparison. In order to defuse potentially catastrophic situations and develop a form of social critique, Les Colocs have created a production where songwriter’s irony prevailed.
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