San Salvatore/Santa Giulia à Brescia : un monastère de femmes et sa liturgie (VIIIe-Xe siècles)
Thesis or Dissertation
Abstract(s)
Bien que plusieurs études aient été consacrées aux Libri memoriales, à l’exemplaire de Brescia et au monastère San Salvatore/Santa Giulia, aucune monographie n’a replacé le Liber memorialis au cœur de l’histoire de la communauté monastique qui l’a créé. Cette thèse propose d’utiliser ce manuscrit, conçu en 856 et composé de listes de noms et de textes liturgiques, pour analyser les réseaux et la liturgie entre 750 (décennie de la fondation du monastère) et 1000 (l’emprise des Ottoniens sur l’Italie). Les listes de noms témoignent des relations des moniales au sein de leur propre communauté et avec les institutions de la cité épiscopale de Brescia : l’évêque et le clergé de la cathédrale. Ces listes illustrent également le réseau des moniales à l’extérieur de la ville — au niveau local, transalpin et impérial — et avec divers groupes : les parents des moniales, les nobles, les clercs, les évêques, les moines et les moniales et enfin, les pèlerins. L’objectif est aussi de s’interroger sur le rôle de la liturgie comme créatrice de liens entre ces divers groupes et sur l’agentivité des moniales dans la mise en place et la pérennisation de ces réseaux de même que
dans la pratique de la liturgie.
Outre le Liber memorialis, une grande variété de sources liées ou produites par les moniales de San Salvatore/Santa Giulia a été mobilisée dans cette recherche : des sources diplomatiques (diplômes, chartes et privilèges), des sources hagiographiques et des hymnes, des sources liturgiques de la seconde moitié du Moyen Âge (Psautier-Collectaire et Ordinaire) ainsi que des sources matérielles. L’ensemble de ces ouvrages permet d’appréhender comment les moniales concevaient leur communauté. Ma recherche souhaite également développer une réflexion sur le rôle du Liber memorialis au sein de la communauté de moniales et pour les gens qui y faisaient inscrire leur nom de même
que sur le caractère distinct de l’exemplaire de Brescia par rapport aux autres Libri memoriales.
Mon hypothèse est que le manuscrit de Brescia représentait une communauté imaginée dont le socle était les moniales de San Salvatore/Santa Giulia, caractère accentué dans le Liber memorialis de Brescia par le regroupement de listes de noms et de textes liturgiques dans un même codex. Although several studies have been devoted to the Libri memoriales, the Brescia manuscript, and the San Salvatore/Santa Giulia monastery, no monograph has centered the Liber memorialis at the heart of the monastic community’s history that created it. This thesis’ purpose is to use this manuscript, conceived in 856 and composed of lists of names and liturgical texts, to analyze networks and liturgy between 750 (the decade of the monastery’s foundation) and 1000 (the Ottonian control over Italy). The lists of names testify to the nuns’ relationships within their own community and with the institutions of the episcopal city of Brescia: the bishop and the cathedral clergy. These lists also illustrate the nuns’ network outside the city — at local, transalpine and imperial levels — and with various groups: the nuns’ relatives, nobles, clerics, bishops, monks and nuns, and finally, pilgrims. The aim is also to examine the role of liturgy in creating links between these various groups, and the nuns' agency in establishing and perpetuating these networks, as well as in the practice of liturgy.
In addition to the Liber memorialis, a wide variety of sources related to or produced by the nuns of San Salvatore/Santa Giulia were put together in this research: diplomatic sources (diplomas, charters and privileges), hagiographic sources and hymns, liturgical sources from the second half of the Middle Ages (Psalter-Collectary and Ordinary) as well as material sources.
Taken as a whole, these works provide an insight into how the nuns conceived their community.
My research also aims to foster a reflection on the role of the Liber memorialis within the community of nuns and for the people who had their names inscribed in it, as well as on the distinctiveness of Brescia’s manuscript in relation to the other Libri memoriales. My hypothesis is that the Brescia manuscript represented an imagined community whose foundation was the nuns of San Salvatore/Santa Giulia, aspect accentuated in the Brescia Liber memorialis by the grouping of lists of names and liturgical texts in a single codex.
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