Freud, Foucault et les hystériques : résistance contre le pouvoir psychiatrique
Article [Version publiée]
Résumé·s
Le discours psychiatrique s’établit au XIXe
siècle par un corps médical qui
reproduit des relations de pouvoir : dans le cas de l’hystérie, le corps médical
(majoritairement masculin) impose un discours de vérité sur un corps féminin qui
est celui de la patiente. C’est la dimension genrée de ce phénomène que nous
chercherons à clarifier en ce qui a trait aux relations de pouvoir, en avançant la
thèse que les hystériques se dressent comme figure de résistance devant le pouvoir
psychiatrique – cette résistance étant rendue possible par la réappropriation d’une
parole dérobée dans la production d’un discours de vérité. Pour ce faire, nous
présenterons en premier lieu les démarches de Charcot, puis de Freud et Breuer
dans les études sur l’hystérie. Nous emprunterons ensuite le cadre conceptuel
foucaldien pour analyser les relations de pouvoir qui se trouvent au cœur de ces
deux exemples, et nous tenterons finalement de montrer comment les hystériques
peuvent être vues comme « militantes », à partir d’une perspective critique et
féministe.