La dynamique relationnelle d'un professeur universitaire : une recherche heuristique sur le parcours identitaire et les convictions sur la relation
Thesis or Dissertation
2018-05 (degree granted: 2019-10-30)
Author(s)
Level
DoctoralDiscipline
Théologie pratiqueKeywords
- Dynamique relationnelle
- Professeur universitaire
- Parcours identitaire
- Convictions sur la relation
- Recherche heuristique
- Démarche praxéologique
- Méthodologie de la théorisation enracinée
- Théologie pratique protestante
- Relational dynamics
- University professor
- Cultural identity
- Relational beliefs
- Heuristic research
- Praxeological approach
- Grounded theory
- Protestant theology practice
- Theology / Théologie (UMI : 0469)
Abstract(s)
Lors de la scolarité de doctorat, un exercice d’écriture du récit de notre vie d’éducateur nous a conduit à développer l’intuition de la présente recherche, à savoir que la pratique de la dynamique relationnelle en contexte universitaire est liée au parcours identitaire et aux convictions qui s’y sont développées à propos des relations interpersonnelles. Cette intuition révèle un phénomène humain complexe qui s’inscrit dans le giron de la psychologie humaniste (Maslow, 1954; St-Arnaud, 1974, 1982), notamment les processus d'actualisation et le primat de la subjectivité.
Cette intuition est explorée dans un cadre de recherche heuristique, comme l’a décrit Moustakas (1990) : le chercheur est capable de dégager de son savoir tacite enraciné dans ses expériences de vie un savoir explicite et structuré.
Pour élaborer un modèle théorique singulier enraciné dans notre pratique, nous avons fait le choix d’une démarche itérative, qualitative et inductive qui sous-tend des méthodologies de recherche appropriées à ce type de trajectoire. Ainsi, la méthodologie de la théorisation enracinée dans la pratique (MTE) (Luckerhoff et Guillemette, 2012) s’est avérée la plus pertinente pour structurer notre démarche heuristique, conjuguée à certains outils de recherche (le journal de bord, le récit de pratique, les cercles de dialogue de Bohm) qui ont permis d’analyser toute l'information recueillie.
À cette démarche de réflexivité personnelle, nous avons associé six professeurs universitaires. Ces professeurs sont devenus les cochercheurs de notre projet et ont formé un groupe-témoin pour élargir les données et les généraliser.
Dans une phase d'exploration collaborative, nous avons identifié sept regroupements de réflexions (RR) sur la pratique de la dynamique relationnelle. Cependant, ces RR se limitaient à décrire les réflexions recueillies et n’atteignaient pas l’objectif de comprendre le fonctionnement des processus de circularité compris dans le phénomène observé. C’est pourquoi nous avons procédé à une seconde phase d'analyse qui a permis de décrire six unités de mouvements réflexifs (UMR) sur la dynamique relationnelle. Ces UMR corrigent, selon des stratégies d’autorégulation propres à chaque cochercheur, leur relation avec leurs interlocuteurs. Elles forment aussi un premier modèle singulier de la pratique de la dynamique relationnelle.
Afin de comparer ce premier modèle à notre propre vie et notamment aux critères de validité d’une recherche qualitative (Prévost et Roy, 2015) et heuristique (Moustakas 1990), nous sommes retourné à notre expérience. Nous avons fait le lien entre le modèle découvert et la pratique du protestantisme réformé libéral de la région des Cévennes en France, religion dans laquelle nous avions grandi jusqu'à 18 ans et qui a construit selon nous une partie de nos convictions sur nos relations. De cette nouvelle réflexion ont émergé quatre principes terminaux de notre dynamique relationnelle que nous avons nommés nos « eurêka » soit : penser la pratique de la dynamique relationnelle comme « une prospective du temps »; comme un processus singulier de « rencontre » qui nous amène à gérer l'aléatoire et l'inconnu; comme une « pédagogie de la promesse » et enfin; comme une pratique réflexive en lien avec des « figures ».
Ces eurêka sont des processus qui émergent très rapidement à notre conscience et qui guident et qualifient nos interactions humaines. Ils contiennent, en même temps que leur apparition, l'ensemble des découvertes de notre démarche de recherche heuristique. Ces eurêka constituent à la fois des réponses à notre intuition de départ et un nouveau modèle plus personnel de la pratique de la dynamique relationnelle. During the doctoral process, a narrative writing exercise about our lives as educators led us to develop the idea for the present research, that the practice of relational dynamics in a university context is linked to cultural identity and to beliefs that are developed through interpersonal relationships. This idea reveals a complex human phenomenon that has made a mark on humanistic psychology (Maslow, 1954; St-Arnaud, 1974, 1982), specifically the process of actualization and the primacy of the subjective.
This idea is explored within a framework of heuristic research, as described by Moustakas (1990): the researcher is able to extract explicit and structured knowledge from tacit knowledge rooted in the researcher’s own experiences.
To develop a unique theoretical model rooted in our practice, we have chosen an iterative, qualitative and inductive approach that supports the research methodologies appropriate for this type of trajectory. Grounded Theory (GT) (Luckerhoff & Guillemette, 2012) proved to be the most appropriate method for structuring our heuristic approach, combined with certain research tools (log book, narrative practice, Bohm dialogs) that allowed us to analyze all information gathered.
We brought six university professors into this approach of personal reflexiveness. These professors became co-researchers on our project and were a control group, enlarging and generalizing the data.
In a collaborative exploration phase, we identified seven reflection groups within the practice of relational dynamics. However, these groups were limited to describing reflections gathered and did not reach the objective of understanding the circularity process within the observed phenomenon. We have, therefore, proceeded to a second phase of analysis describing six units of reflexive movement in relational dynamics. Using auto-regulating strategies proper to each co-researcher, these movements correct the co-researchers’ relationships with their contacts. They also create a new and unique model for the practice of relational dynamics.
To be able to compare this new model to our own life, and specifically to criteria for the validity of qualitative (Prévost and Roy, 2015) and heuristic (Moustakas 1990) research, we return to our own experience. We made the link between the model that has been discovered and the practice of reformed liberal Protestantism in the Cévennes region of France, the religion in which we were raised until the age of 18 and which, we think, influenced part of our beliefs about our relationships. From this new reflection, four end principles on our relational dynamics have emerged that we call our “eureka” points: think of the practice of relational dynamics as a “prospective of time”; as a unique “meeting” process that we use to manage the uncertain and the unknown; as a “pedagogy of promise” and finally; as a reflexive practice linked to “individuals”.
These eureka principles are processes that emerge very rapidly in our conscience and that guide and qualify our human interactions. They contain, at the same time as they appear, all the discoveries of our heuristic research approach. These eureka principles are, simultaneously, the response to our beginning idea and a new, more personal model for the practice of relational dynamics.
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