Victimisation en contexte de délinquance, psychopathie et santé mentale chez les jeunes contrevenants
Thesis or Dissertation
Abstract(s)
Contexte. Les jeunes contrevenants présentent des taux de troubles de santé mentale et d’expériences potentiellement traumatiques élevés lorsque comparés à la population non contrevenante. Alors que l’association entre les évènements potentiellement traumatiques (EPT) vécus durant l’enfance, tels que les abus et la négligence, et les troubles de santé mentale à l’adolescence et au début de l’âge adulte est déjà bien documentée, il en est autrement pour ce qui est de l’association entre les EPT vécus dans un contexte de délinquance et les troubles de santé mentale. De plus, il n’existe pas encore de consensus sur la façon dont les caractéristiques individuelles, telles que la personnalité psychopathique, sont susceptibles de modérer ces associations.
Objectif. L’objectif général du présent mémoire est de documenter la relation entre le vécu d’EPT en contexte de délinquance et les symptômes de troubles de santé mentale chez les jeunes contrevenants et d’y tester l’effet potentiellement modérateur de la personnalité psychopathique et de ses dimensions.
Méthodologie. Les symptômes de troubles de santé mentale ont été évalués à l’aide de l’outil de dépistage MAYSI-2 (Grisso, Barnum, Fletcher, Cauffman et Peuschold, 2001). Les troubles étudiés concernent la consommation d’alcool-drogues, la colère-irritabilité, la dépression-anxiété ainsi que les pensées suicidaires. La psychopathie a quant à elle été mesurée à l’aide d’un outil autorévélé, le Self Report Psychopathy III- version courte (SRP-III-SF) (Paulhus, Neumann et Hare, sous presse). Les analyses ont été effectuées auprès d’un échantillon de 200 jeunes contrevenants âgés de 14 à 25 ans, dont 54 provenaient d’un centre de détention pour adulte et 146 provenaient d’un centre jeunesse.
Résultats. Les analyses de régressions indiquent que les EPT en contexte de délinquance permettent d’expliquer une part de la variance de la colère-irritabilité, de la dépression-anxiété et des pensées suicidaires et tendent à confirmer que la victimisation en contexte de délinquance (VCD) peut être considérée comme un EPT. De plus, seules les dimensions affective et style de vie de la psychopathie ont produit un effet d’interaction significatif avec la VCD en relation avec les symptômes de dépression-anxiété et des pensées suicidaires. Plus précisément, les résultats indiquent que les jeunes contrevenants présentant des scores plus élevés à ces dimensions seraient affectés plus fortement par l’expérience de VCD au niveau des symptômes de troubles de santé mentale. Ces résultats ont des implications au niveau de la pratique, indiquant que certaines caractéristiques individuelles, telles que les traits d’insensibilité émotionnelle rapportés par les jeunes contrevenants seraient parfois signe de détresse psychologique. Context. Young offenders’ rates of mental health disorders and experiences of potentially traumatic events are particularly high when compared to the non-offending population. While the association between potentially traumatic events experienced in childhood, such as abuse and neglect, and mental health problems in adolescence and in early adulthood is already well documented, it is otherwise for the association between potentially traumatic events experienced in the context of delinquency and mental health disorders. There is also no consensus yet on how individual characteristics, such as psychopathic personality, are likely to moderate these associations.
Objective. The general objective of this thesis is to probe the relationship between the experiences of potentially traumatic events in the context of delinquency, in this case victimization, and the mental health disorders symptoms in young offenders and to test the potentially moderating role of the psychopathic personality and its dimensions.
Methodology. The mental health disorders symptoms have been assessed using the MAYSI-2 screening tool (Grisso, Barnum, Fletcher, Carter and Peuschold, 2001), measuring alcohol-drug use, anger-irritability, depression-anxiety and suicidal thoughts. As for the psychopathy, it has been assessed using a self-report measure, the Self Report Psychopathy III-Short form (SRP-III-SF) (Paulhus et al., sous presse). Analyses were conducted within a sample of 200 young offenders between the ages of 14 and 25, of whom 54 were from an adult detention centre and 146 were from a youth centre.
Results. Regression analyses indicate that potentially traumatic events in the context of delinquency can explain a part of the variance of anger-irritability, depression-anxiety and suicidal thoughts scores and tend to confirm victimization in context of delinquency as a potentially traumatic event. Thus, only the affective and lifestyle dimensions of psychopathy have produced a significant interaction effect with victimization in context of delinquency in relation to the symptoms of depression-anxiety and suicidal thoughts. Specifically, the results indicate that young offenders’ mental health is more strongly affected by the experience of victimization in the context of delinquency on those with higher scores in these psychopathy dimensions. The findings have implications for practice, revealing that some individual characteristics, such as callous-unemotional traits reported by young offenders, would sometimes be indicative of psychological distress.
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