Critique de la religion positive d'Emmanuel Kant
Thèse ou mémoire
2018-01 (octroi du grade: 2018-06-19)
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Nous traitons dans ce mémoire de la théorie de la religion d’Emmanuel Kant et de sa critique à l’égard des éléments qui composent les religions historico-positives telle que la foi historico-dogmatique, le faux culte de Dieu ou le culte superstitieux (afterdienst), le règne de l’Église visible ou le cléricalisme (Pfaffentum), l’illusion religieuse, l’anthropomorphisme du divin, ou en-core la superstition (Aberglaube) et le fanatisme (Schwärmerei). De ce fait même donc, nous estimons que la philosophie de la religion que Kant formule essentiellement dans La religion dans les limites de la seule raison de 1794, et, en l’occurrence, la critique qu’il y fait de toute religion historico-positive, est, par son acuité et sa clairvoyance, une lumière qui nous aidera sans doute à mieux comprendre les défis que nous apporte aujourd’hui un certain retour du théologico-politique sur la scène mondiale.
Les questions cruciales auxquelles on s’efforcera de répondre dans ce mémoire sont les suivantes : « Qu’est-il permis à l’homme d’espérer par son adhésion à une foi historique et par sa pratique d’une religion révélée, selon Kant ? Et, à quelles conditions une religion positive doit-elle se conformer pour pouvoir prétendre être une religion vraie, d’après notre philosophe ? » Sa réponse est sans ambiguïté : la seule manière pour qu’une religion historico-positive soit une religion vraie, qui peut, par surcroît, permettre à l’être humain d’espérer à bon droit être agréable à Dieu et gagner sa grâce et son salut, est non seulement de contenir en elle tous les éléments de la religion purement morale et universelle, mais, encore, de commander à ses adeptes de s’y tenir en priorité. Évidemment, c’est de ce point de vue moral et rationnel que Kant estimera avoir des raisons valables de critiquer les religions révélées dans ce qu’elles ont d’arbitraire et d’illégitime par rapport à la religion pure pratique ». This master’s thesis aims at giving a precise and thorough account of Kant’s theory of what could righteously be called “pure practical religion”, the concept of which can be found in the 1794 work entitled The Religion Within the Limits of Mere Reason. Given the sharp and acute critic that Kant will address throughout its enterprise toward many phenomena caused or exac-erbated by historico-positive (revealed) religions — e.x.: historico-dogmatic faith, false or super-stitious worship of God (Afterdienst), clericalism (Pfaffentum) or the reign of the visible Church, religious illusion, anthropomorphism, superstition (Aberglaube), and fanaticism (Schwärmerei) —, we believe that Kant’s work, by its perceptiveness, could still be a light that will undoubtedly help us to better understand the challenges raised by a certain return of the “theologico-politics” at the foreground of world scene.
Of course, it is from a moral and rational point of view that Kant will criticize what seems to him, in revealed religions, as arbitrariness and lack of legitimacy in comparison with pure practical religion. Thus, the crucial questions that we will try to answer with Kant’s help are the following: “What could a man be permitted to hope for by its adhesion to a historical faith and through his worship of a revealed religion?” and “Under which conditions does a positive reli-gion must conform itself so that it can claim to be a true religion?” As we shall see, Kant’s an-swer her is without any ambiguity: it is only by containing all the elements required by pure practical religion and by commanding its followers to remain true to them that a historico-positive religion can become a true religion, therefore allowing its believers the right to hope with good reason to be pleasurable towards God and to acquire his grace and salvation.
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