Ouvrir la porte à des pratiques euthanasiques? Pas aussi simple que les Rapports de la Société royale, du Barreau du Québec et de la Commission spéciale sur le mourir dans la dignité le laissent croire
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Fait partie de
BioéthiqueOnline ; vol. 2.Éditeur·s
Université de Montréal. Programmes de bioéthique.Association des étudiants de bioéthique de l'École de santé publique de l'Université de Montréal.
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La Société royale du Canada, le Barreau du Québec et la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité se sont prononcés en faveur d’une ouverture à des pratiques d’euthanasie volontaire. Un projet de loi est à l’étude actuellement au Québec. Il vise à faire reconnaître l’euthanasie volontaire en tant que soin de fin de vie et à définir des balises qui feront en sorte que les médecins qui les suivront seront exempts de poursuites judiciaires. L’argument central apporté se fonde sur le respect de l’autonomie de la personne. Dans cet article, nous soutenons que d’autres valeurs, telles que la poursuite du bien commun, doivent être tenues en compte dans une telle démarche. Nous examinons l’expérience des Pays-Bas pour montrer que des dérives sont possibles et que la loi ne rend pas les pratiques plus transparentes. De plus, la prudence exige que des soins palliatifs de qualité soient accessibles à tous, avant de légiférer sur des balises encadrant des pratiques d’euthanasie. The Royal Society of Canada, the Bar of Quebec and the Special Commission on Dying with Dignity took position in favour of voluntary euthanasia. The Quebec government has prepared a draft bill in which voluntary euthanasia can be considered as an option in end-of-life care. This bill aims to define regulatory guidelines that, if followed, will protect medical doctors from lawsuits. The main argument supporting this project is based on respect for autonomy. This article argues that other values, such as pursuit of the common good, ought also to be taken into account. This article describes the experience of the Netherlands to show that a slippery slope is possible and that legal measures do not necessarily bring more transparency in medical practices concerning euthanasia. Prudence requires that adequate palliative care be accessible for all before defining legal measures on voluntary euthanasia.