Abstract(s)
La schizophrénie est une maladie complexe et a une prévalence approximative de 1% dans la population générale. Au sein des paradigmes neurochimiques, la théorie étiologique de la dopamine est celle qui prévaut alors que sont de plus en plus impliqués d’autres circuits de neurotransmission comme celui du glutamate. En clinique, les patients atteints de schizophrénie ont une grande propension à consommer des substances, particulièrement du cannabis. Nous avons cherché à étayer l’hypothèse d’un désordre du système cannabinoïde endogène, un important neuromodulateur.
Ce mémoire propose d’abord dans un premier article une revue exhaustive de la littérature explorant le système endocannabinoïde et ses implications dans la schizophrénie. Puis, nous exposons dans un second article les résultats d’une recherche clinique sur les endocannabinoïdes plasmatiques dans trois groupes de sujets avec schizophrénie et/ou toxicomanie, pendant 12 semaines. Nous avons observé un effet miroir de deux ligands endocannabinoïdes, l’anandamide et l’oleylethanolamide, qui étaient élevés chez les patients avec double diagnostic et abaissés chez les toxicomanes, au début de l’étude. Au terme de l’étude, l’élévation des endocannabinoïdes s’est maintenue et nous avons supposé un marqueur de vulnérabilité psychotique dans un contexte de consommation.
Finalement, nous avons analysé les résultats en les intégrant aux connaissances moléculaires et pharmacologiques ainsi qu’aux théories neurochimiques et inflammatoires déjà développées dans la schizophrénie. Nous avons aussi tenu compte des principales comorbidités observées en clinique: la toxicomanie et les troubles métaboliques. Cela nous a permis de proposer un modèle cannabinoïde de la schizophrénie et conséquemment des perspectives de recherche et de traitement.
Schizophrenia is a complex disease that has 1% worldwide prevalence. Dopamine etiological theory leads neurochemical paradigms although glutamate hypothesis is gaining in importance among several neurotransmission circuits involved. Schizophrenia patients are more prone to substance use disorders, particularly to cannabis dependence, than the general population. Therefore, we have aimed to explain the hypothesis of a deregulation in the endogenous cannabinoid system, a very important neurodulator.
First, this thesis proposes in the first article an exhaustive literature review on the endocannabinoid system and its implications in schizophrenia. Then, we present results from our clinical research on plasmatic endocannabinoids in three groups of subjects with schizophrenia and/or substance use disorders, during twelve weeks. We have observed a mirror effect involving two endocannabinoid ligands, anandamide and oleylethanolamide, which were elevated in patients with dual diagnosis and reduced in patients with only substance use disorders. At the end of the study, it seems that endocannabinoid elevation was maintained and we supposed a vulnerability to psychosis in a substance use disorder context.
Finally, we analyzed our results by integrating explanations from molecular biology and neuropharmacology and also from neurochemical and inflammatory theories already well-known in schizophrenia. We also considered the main comorbidities observed in clinic such as substance use and metabolic disorders. Then, we proposed an endogenous cannabinoid model of schizophrenia. Ultimately, this thesis suggested research perspectives and potential treatments.