Représentations votives pour la « Dame de Vie » : analyse iconographique des bols de faïence du Nouvel Empire égyptien
Thèse ou mémoire
Résumé·s
La question de recherche à la base de cette étude soulève le point de la nature paradoxale du canon de représentation égyptien qui démontre, simultanément, une certaine rigidité dans l’application de règles stylistiques et iconographiques établies, particulièrement dans l’art non commandité par l’État, et des preuves de transformation et d’intégration de motifs nouveaux. Partant de cette problématique, l’étude vise à identifier les mécanismes par lesquels ce canon permet, à la fois, l’innovation et le maintien d’une certaine tradition. L’approche est de nature double et consiste tout d’abord à identifier de grandes tendances et discontinuités stylistiques et iconographiques sur les bols de faïence du Moyen au Nouvel Empire. De plus, elle tente de déterminer si les transformations d’ordre sociopolitique et idéologique, survenant à ces périodes, peuvent être lues dans les variations stylistiques et iconographiques trouvées sur les bols de faïence. Après une description du champ conceptuel de la « représentation » en contexte égyptien, l’auteur effectue l’analyse iconographique exhaustive de ce qui constitue l’apport majeur de son étude, un corpus de 500 bols et fragments de faïence provenant de divers sites égyptiens du Moyen au Nouvel Empire. Les données ont été traitées par le biais de la méthode d’analyse iconologique proposée par Panofsky, qui lui permet de dévoiler un grand nombre de continuités et de transformations d’ordre stylistique et iconographique pour les différentes périodes. Plusieurs facteurs semblent avoir été à l’origine de ces transformations, dont la fluctuation entre un contexte de centralisation et de décentralisation politique de l’État, ainsi que l’intégration de motifs étrangers (proche-orientaux et égéens) résultant d’un contact accru entre l’Égypte et les régions voisines. De plus, les transformations idéologiques apportées par le règne d’Akhénaton et par la « contre-réforme » idéologique à la période ramesside, semblent avoir également contribué à des innovations au sein du canon, même si ce dernier maintient une certaine continuité légitimée par le pouvoir étatique. Le canon de représentation, devient ainsi une forme de langage dont l’État se sert et qui, parfois malgré lui, se transforme et fluctue selon les réalités des différentes périodes. This study’s research question raises the issue of the paradoxical nature of the Egyptian canon of representation which shows, simultaneously, a certain rigidity in the application of established stylistic and iconographic rules, especially in non-state commissioned art, and evidence for the transformation and integration of new iconographical motifs. The study aims to identify the mechanisms by which the canon permits, at the same time, transformative processes and the maintenance of tradition. The approach is twofold and consists primarily in identifying trends and stylistic/iconographical discontinuities in the iconography found on the faience bowls from the Middle to the New Kingdoms. Furthermore, it aims to determine if the socio-political and ideological transformations taking place in these periods can be discerned in the stylistic and iconographical variations found on the bowls of the Middle to the New Kingdoms. The author discusses the theoretical model of “representation” in Egyptian context, followed by an analysis of what constitutes the major contribution of this study: an exhaustive iconographical analysis of 500 faience bowls and fragments originating from various Egyptian sites dating to the New Kingdom. The data was evaluated by means of the method of iconological analysis proposed by Panofsky, which permits the identification of a number of stylistic and iconographic continuities and changes for all periods. These transformations seem to be the result of a variety of factors, including fluctuations in the centralization and decentralization of the state, as well as the integration of foreign motifs (Near-Eastern and Aegean), which results from increased contacts between Egypt and its neighbouring regions. Furthermore, the ideological transformations taking place under Akhenaton’s reign and the ones resulting from the ideological “counter-reformation” occurring during the Ramessid period, equally seem to contribute to the changes in the representational canon, even though the latter maintained a certain continuity that was legitimized by the state. The canon thus emerges as a form of language used by the state, and sometimes despite it, which can fluctuate and be altered depending on the realities of the different periods.
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