La traduction des motifs sonores dans les littératures africaines europhones comme réactivation du patrimoine poétique maternel
Thèse ou mémoire
2011-06 (octroi du grade: 2011-11-03)
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Cycle d'études
DoctoratProgramme
TraductionRésumé·s
Plusieurs monographies récentes se sont intéressées à la traduction des littératures africaines europhones (Gyasi 2006, Bandia 2008, Batchelor 2009), faisant valoir le concept d’autotraduction (au sens métaphorique) et insistant sur le fait que ces écritures sont porteuses d’une oralité ou de marques linguistiques issues des langues parlées par les écrivains. Toutefois, la question de l’hybridité comme point de jonction entre littératures orales et écrites a encore rarement été examinée sous un angle poétique et c’est précisément dans cet esprit que cette recherche a été entreprise. Dans un premier temps, à partir des ouvrages originaux de six auteurs, trois d’expression littéraire anglaise (Farah, Hove et Armah) et trois d’expression littéraire française (Waberi, Adiaffi et Djebar), je montre en quoi ces écritures méritent d’être qualifiées de poétiques avant de mettre cette esthétique en relation avec le patrimoine littéraire de chacun des auteurs du corpus; ponctuellement, d’autres affiliations littéraires sont mises en évidence. Cette poétique est examinée dans sa dimension mélopoéique (Pound 1954), c’est-à-dire sous l’angle des structures audibles, appelées aussi figures de style jouant sur la forme phonétique des mots (Klein-Lataud 2001). Dans un second temps, j’examine comment cette poétique sonore a été recréée, tant de manière qualitative que quantitative, dans les traductions de Bardolph, de Richard et de J. et R. Mane (pour les auteurs d’expression anglaise) et de Garane, de Katiyo et de Blair (pour les auteurs d’expression française). Les enjeux associés à la réactivation des structures poétiques sonores sont mis en évidence dans le dernier chapitre qui propose un tour d’horizon des modalités de « consommation » de l’objet littéraire et qui s’achève sur les questions soulevées par la progression du livre audio.
La méthodologie élaborée dans ce cadre s’inspire essentiellement de Berman (1995) et de Henry (2003). La conceptualisation de la poétique sonore, telle que mise en œuvre dans le contexte particulier de ces littératures, fait appel aux paradigmes de valence traductive (Folkart 2007) et de traduction métonymique (Tymoczko 1999). Par ailleurs, cette recherche s’appuie sur la récente thèse de doctorat de Fraser (2007) consacrée à la théorisation du sonore en traduction. Recent publications explore Europhone African literatures as translation and in translation (Gyasi 2006, Bandia 2008, Batchelor 2009) insisting that these texts are better understood as a form of self-translation through oral subtexts, showing evidence of linguistic interplay by drawing on the writers’ native language(s). Yet hybridity as an encounter between oral and written literatures has seldom been explored in its poetic dimension. This lack of attention shapes the blueprint of this dissertation.
Drawing on six original texts from African writers publishing in English (Farah, Hove and Armah) or in French (Waberi, Adiaffi and Djebar), I show in which extent these writings deserve to be labelled as poetic and how they are informed by the authors’ native literary background; occasionally I discuss other literary affiliations. In this specific context, I explore poetry in its melopoeic actualization (Pound 1954) as it relates to aural poetic devices (i.e. relying on their audible features). I then analyze, qualitatively and quantitatively, how this audible poetry has been reactivated by the translators: Bardolph, Richard, J. and R. Mane (translating Farah, Hove and Armah, respectively); Garane, Katiyo, Blair (translating Waberi, Adiaffi and Djebar, respectively). The last chapter suggests how reactivating sonorous poetic devices in translation relates to different literary modalities, especially audiobooks, as they represent a rapidly growing trend. The methodology draws on Antoine Berman’s translation project (1995) and Jacqueline Henry’s Traduire les jeux de mots (2003). Approaching the translation of aural/audible poetry in the specific context of these texts was facilitated by calling upon paradigms such as translational valency (Folkart 2007) and metonymy (Tymoczko 1999). Last but not least, this dissertation benefited from Fraser’s recent doctoral thesis (2007) dedicated to theorizing sound translation.
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