Design thinking and the precautionary principle : development of a theoretical model complementing preventive judgment for design for sustainability enriched through a study of architectural competitions adopting LEED
Thesis or Dissertation
2011-03 (degree granted: 2011-06-02)
Author(s)
Level
DoctoralDiscipline
AménagementKeywords
- conception du projet (design thinking)
- durabilité
- principe de précaution
- prévention
- jugement
- réflexivité (reflection-in-action)
- rationalité technique
- complexité
- systémique
- concours d'architecture
- design thinking
- sustainability
- precautionary principle
- prevention
- judgment
- reflection-in-action
- technical rationality
- complexity
- systemic
- architectural competitions
- LEED
- Communications and the Arts - Architecture / Communications et les arts - Architecture (UMI : 0729)
Abstract(s)
Cette thèse contribue à une théorie générale de la conception du projet. S’inscrivant dans une demande marquée par les enjeux du développement durable, l’objectif principal de cette recherche est la contribution d’un modèle théorique de la conception permettant de mieux situer l’utilisation des outils et des normes d’évaluation de la durabilité d’un projet. Les principes fondamentaux de ces instruments normatifs sont analysés selon quatre dimensions : ontologique, méthodologique, épistémologique et téléologique. Les indicateurs de certains effets contre-productifs reliés, en particulier, à la mise en compte de ces normes confirment la nécessité d’une théorie du jugement qualitatif. Notre hypothèse principale prend appui sur le cadre conceptuel offert par la notion de « principe de précaution » dont les premières formulations remontent du début des années 1970, et qui avaient précisément pour objectif de remédier aux défaillances des outils et méthodes d’évaluation scientifique traditionnelles.
La thèse est divisée en cinq parties. Commençant par une revue historique des modèles classiques des théories de la conception (design thinking) elle se concentre sur l’évolution des modalités de prise en compte de la durabilité. Dans cette perspective, on constate que les théories de la « conception verte » (green design) datant du début des années 1960 ou encore, les théories de la « conception écologique » (ecological design) datant des années 1970 et 1980, ont finalement convergé avec les récentes théories de la «conception durable» (sustainable design) à partir du début des années 1990.
Les différentes approches du « principe de précaution » sont ensuite examinées sous l’angle de la question de la durabilité du projet. Les standards d’évaluation des risques sont comparés aux approches utilisant le principe de précaution, révélant certaines limites lors de la conception d’un projet. Un premier modèle théorique de la conception intégrant les principales dimensions du principe de précaution est ainsi esquissé. Ce modèle propose une vision globale permettant de juger un projet intégrant des principes de développement durable et se présente comme une alternative aux approches traditionnelles d’évaluation des risques, à la fois déterministes et instrumentales.
L’hypothèse du principe de précaution est dès lors proposée et examinée dans le contexte spécifique du projet architectural. Cette exploration débute par une présentation de la notion classique de «prudence» telle qu’elle fut historiquement utilisée pour guider le jugement architectural. Qu’en est-il par conséquent des défis présentés par le jugement des projets d’architecture dans la montée en puissance des méthodes d’évaluation standardisées (ex. Leadership Energy and Environmental Design; LEED) ? La thèse propose une réinterprétation de la théorie de la conception telle que proposée par Donald A. Schön comme une façon de prendre en compte les outils d’évaluation tels que LEED. Cet exercice révèle cependant un obstacle épistémologique qui devra être pris en compte dans une reformulation du modèle.
En accord avec l’épistémologie constructiviste, un nouveau modèle théorique est alors confronté à l’étude et l’illustration de trois concours d'architecture canadienne contemporains ayant adopté la méthode d'évaluation de la durabilité normalisée par LEED. Une série préliminaire de «tensions» est identifiée dans le processus de la conception et du jugement des projets. Ces tensions sont ensuite catégorisées dans leurs homologues conceptuels, construits à l’intersection du principe de précaution et des théories de la conception. Ces tensions se divisent en quatre catégories : (1) conceptualisation - analogique/logique; (2) incertitude - épistémologique/méthodologique; (3) comparabilité - interprétation/analytique, et (4) proposition - universalité/ pertinence contextuelle. Ces tensions conceptuelles sont considérées comme autant de vecteurs entrant en corrélation avec le modèle théorique qu’elles contribuent à enrichir sans pour autant constituer des validations au sens positiviste du terme. Ces confrontations au réel permettent de mieux définir l’obstacle épistémologique identifié précédemment.
Cette thèse met donc en évidence les impacts généralement sous-estimés, des normalisations environnementales sur le processus de conception et de jugement des projets. Elle prend pour exemple, de façon non restrictive, l’examen de concours d'architecture canadiens pour bâtiments publics. La conclusion souligne la nécessité d'une nouvelle forme de « prudence réflexive » ainsi qu’une utilisation plus critique des outils actuels d’évaluation de la durabilité. Elle appelle une instrumentalisation fondée sur l'intégration globale, plutôt que sur l'opposition des approches environnementales. This thesis is a contribution to the general theory of design thinking. In the prevalent demand for a sustainable development, the main objective of this research is the construction of a theoretical model of design thinking that contextualizes standard sustainability evaluation tools. The basis of these normative tools is analyzed in four dimensions: ontological, methodological, epistemological and teleological. Indications of potential counter-productive effects of these norms for design thinking confirm the need for a theory of qualitative judgment. Our central hypothesis revolves around the benefits of the underlying conceptual framework of the ‘precautionary principle’ for design thinking, the first formulations of which goes back to the early seventies in Germany, and was in fact created as a way to address the failures of traditional scientific evaluation tools or methods.
The thesis comprises five parts. Beginning with a historical perspective, a review of classical models of design thinking, specifically focuses on the evolving approaches for addressing sustainable development. Theories of “green design” coming from the early sixties, theories of ecological design of the seventies and eighties are finally converging on the developing theories of “sustainable design” formulated in the early nineties.
The underlying theories of the precautionary principle are then reviewed and explored for the specific context of design within the perspective of sustainability. Current methods of standard risk assessment methods are compared to a precautionary approach, revealing their conceptual limits for design thinking. A preliminary theoretical model for design thinking is then constructed adopting the theories underlying the precautionary principle. This model represents a global vision for judging the design project in a context of sustainability, rather than on traditional approaches for risk assessment, which are purposive and instrumental.
The precautionary principle is further explored for the specific context of architectural design. This exploration begins with a historical perspective of the classical notion of ‘prudence’ for guiding architectural judgment. In light of the contemporary issues related to sustainability, we then examine the challenges of judging architectural projects given the increasing international prominence of such standard evaluation methods (i.e. Leadership in Energy and Environmental Design, LEED). The thesis proposes a reinterpretation of design thinking as proposed by Donald A. Schön is introduced such that the use of tools, like LEED can be contextualized. This exercise reveals an epistemological barrier, which shall be taken into consideration when reformulating the theoretical model.
In accordance with a constructivist epistemology, a new theoretical model is therefore confronted to the study and illustration of three contemporary Canadian architectural competitions adopting the standard evaluation method LEED. A preliminary set of ‘tensions’ identified in the judgment process and design thinking is further categorized into their conceptual counterparts. These are: (1) analogical/logical conceptualization; (2) epistemological/methodological uncertainty; (3) interpretive/analytic comparability; and (4) universal/contextual relevance of the proposal. These conceptual tensions are considered as vectors that come into correlation with the theoretical model, enriching it, yet without validating it, in the positivist sense of the word. These confrontations with the real, help better define the epistemological barrier identified above.
This thesis therefore highlights the often underestimated impact of environmental standards on the judgment process and design thinking, with particular, albeit non restrictive, reference to contemporary Canadian architectural competitions for public buildings. It concludes by stressing the need for a new form of “reflective prudence” in design thinking along with a more critical use of current evaluation tools for sustainability founded on a global integration rather than on the opposition of environmental approaches.
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