La communication de la douleur et de l'incapacité au sein des couples dont l'un des partenaires souffre de douleur persistante
Thèse ou mémoire
2011-02 (octroi du grade: 2011-03-03)
Auteur·e·s
Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
DoctoratProgramme
Psychologie - recherche et interventionRésumé·s
Au cours des dernières années, il a été démontré que la façon dont la douleur est communiquée, par l’entremise de comportements de douleur, est associée à l’incapacité auto-rapportée et à la trajectoire de chronicité des individus souffrant de douleur persistante. Cependant, très peu de recherches ont investigué le lien entre la perception de la douleur dans le couple et la trajectoire de chronicité des individus souffrant de douleur persistante.
Dans le cadre de cette thèse, trois études ont été réalisées afin de mieux comprendre les facteurs impliqués dans la communication de la douleur au sein de couples dont l’un des partenaires souffrait de douleur persistante. Une première étude a été réalisée afin de valider une version francophone du « Pain Disability Index (PDI) », un questionnaire développé pour évaluer l’incapacité reliée à la douleur persistante. Comme attendu, les résultats indiquent que cette version du PDI reproduit la structure factorielle de la version originale du PDI et présente une bonne fidélité et validité. Une autre étude a été réalisée auprès de couples dont l’un des partenaires souffre de douleur persistante afin d’évaluer les corrélats de la justesse empathique, d’explorer la relation entre la justesse empathique reliée à la douleur et différentes variables associées à l’adaptation du patient et du conjoint et enfin d’explorer la relation entre la justesse empathique reliée à la douleur et des variables relationnelles. Les résultats suggèrent que de façon générale, la justesse empathique est associée à des résultats négatifs chez les patients souffrant de douleur persistante et ne semble pas un corrélat important de la satisfaction conjugale. Enfin, une dernière étude a été réalisée afin de comprendre l’influence de la concordance des pensées catastrophiques dans le couple sur l’émission de comportements de douleur et sur la perception de la douleur et de l’incapacité lors d’une tâche physiquement exigeante. Il a été trouvé que les participants ayant un niveau élevé de pensées catastrophiques, qui étaient en relation avec un conjoint ayant un faible niveau de pensées catastrophiques, ont émis plus de comportements de douleur que tous les autres groupes. Ces résultats suggèrent que les personnes souffrant de douleur persistante ayant un niveau élevé de pensées catastrophiques peuvent avoir besoin d’augmenter le « volume » de la communication de la douleur afin de compenser pour la tendance des conjoints ayant un faible niveau de pensées catastrophiques à sous-estimer les signaux de douleur.
En résumé, puisque l’émission de comportements de douleur est associée à l’incapacité auto-rapportée des individus souffrant de douleur persistante, il est possible que toute situation qui contribue à une augmentation des comportements de douleur, contribuera également à un niveau d’incapacité plus élevé. Ainsi, d’un point de vue clinique, les interventions qui amènent le conjoint à faire de l’écoute active et à valider la personne souffrante, pourraient réduire la présence des comportements de douleur et potentiellement avoir un impact sur le niveau d’incapacité des personnes souffrant de douleur persistante. In the past, it has been shown that pain communication, through the display of pain behaviours, is related to self-reported disability and pain chronicity. However, few studies have investigated the link between pain perception in couples and the chronic trajectory of individuals suffering from persistent pain.
In the current thesis, three studies were conducted in order to understand the factors that are involved in pain communication in couples where one partner suffers from persistent pain. The first study aimed to validate a francophone version of the Pain Disability Index (PDI), a questionnaire, developed to assess disability associated with persistent pain. As expected, the results showed that this version of the PDI replicate the factorial structure of the original version of the PDI and showed a good reliability and validity. Another study was conducted with couples where one partner suffers from persistent pain to investigate the correlates of empathic accuracy, explore the relation between pain-related empathic accuracy and different variables associated with adaptational outcomes for chronic pain patients and their spouses, and explore the relation between pain-related empathic accuracy and relational variables. The results generally suggest that empathic accuracy is associated with negative outcomes for the patient, and might not be an important correlate of marital satisfaction. Finally, a last study was conducted to understand the influence of couple concordance of catastrophizing on the display of pain behaviours and on the perception of pain and disability in a physically demanding task. Results revealed that high catastrophizing pain participants, who were in a relationship with a low catastrophizing spouse, displayed more pain behaviours than all other groups. These findings suggest that high catastrophizing chronic pain persons might need to increase the ‘volume’ of pain communication in order to compensate for low catastrophizing spouses’ tendency to underestimate the severity of their pain experience.
In brief, since the display of pain behaviours is related to self-reported disability of chronic pain persons, it is possible that any situation that contributes to the increase of pain behaviours, will also contribute to a higher disability level. Therefore, from a clinical perspective, interventions that lead the spouse to engage in active listening and to respond with validating statements, could reduce the amount of pain behaviours and possibly have an impact on the disability level of chronic pain persons.
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