Abstract(s)
La France est souvent perçue comme la principale garante du traité de Versailles. Le révisionnisme français envers l’ordre établi par le traité, contrairement au même courant chez les responsables allemands, est un sujet peu étudié. Il a été abordé par quelques auteurs, tels George-Henri Soutou et Stanislas Jeannesson, mais la question mérite davantage d’élaboration. Grâce à l’analyse de la presse française, ce mémoire vérifie l’existence d’une volonté de rendre le traité de paix plus favorable à la France.
Une Machtpolitik ainsi qu’un révisionnisme français sont apparents de 1919 à 1923 avec, comme zénith, l’occupation de la Ruhr. Les années suivantes virent la situation de la France se détériorer sur les plans politique, économique et diplomatique. La dégradation de sa posture inclina la France à se tourner vers une conciliation qui émanait de l’esprit du traité de Versailles. La couverture de l’actualité internationale de trois journaux français (Le Temps, L’Action française et L’Humanité) avant et après l’invasion de la Ruhr est analysée. On constate l’existence d’un révisionnisme français qui mène, après son échec en 1924, à un recentrage de la politique allemande de la France. En liant la perception des différents journaux à leur idéologie, nous avons aussi expliqué les variations dans leurs analyses des mêmes événements.
L’étude de la presse, conjuguée aux sources secondaires, révèle un discours teinté d’une volonté révisionniste. Elle porte à croire, aussi, que le traité de Versailles ne fut réellement défendu en France qu’après l’échec de la politique de puissance et du révisionnisme français.
There is a common perception of France as being the guarantor of the Treaty of Versailles. French revisionism towards the established order by that treaty, unlike its German counterpart, is a subject which has yet to receive much attention. It was first addressed by authors such as George-Henri Soutou and Stanislas Jeannesson, but the issue requires further inquiry. Grounded in an analysis of the French press, this memoir confirms the existence of a will to make the peace treaty more favourable to France.
Machtpolitik and French revisionism are noticeable traits from 1919 until 1923 with, at its pinnacle, the occupation of the Ruhr. The following years witnessed a worsening of the French situation at the political, economic and diplomatic levels. Its degrading position hauled France into a conciliation which stemmed from the spirit of the Treaty of Versailles. The international news coverage in three French newspapers (Le Temps, L’Action française and L’Humanité) before and after the Ruhr invasion is the object of analysis. The study confirms the existence of a French revisionism which, after its downfall in 1924, led to a refocusing of France’s German policy. By linking the different newspapers’ perception to their ideology, it explained variations that occurred in their analyses of the same events.
The newspaper study coupled with the secondary sources reveals a discourse marked by a revisionist will. It also suggests that the Treaty of Versailles was not supported in France until after the demise of power politics as well as French revisionism.