La contribution de Florimond Ronger, dit Hervé, au développement de l'opérette (1848-1870) : éléments biographiques et mécanismes du comique
Thèse ou mémoire
Résumé·s
Aujourd’hui, le nom du « père de l’opérette », Florimond Ronger, dit Hervé (1825-1892), se résume bien souvent à une note de bas de page dans les volumes d’histoire de la musique. S’il est vrai, pour emprunter la formule de Jules Lemaître, que l’opérette est le seul genre dramatique qu’ait produit la seconde moitié du XIXe siècle, on peut s’interroger sur les raisons de l’oubli dans lequel est tombé un compositeur qui, de son vivant, remporta pourtant des succès comparables à ceux de son plus célèbre rival, Jacques Offenbach (1819-1880).
Cette thèse a pour objectif d’évaluer l’apport d’Hervé à la naissance et au développement du genre de l’opérette de 1848 à 1870. Pour ce faire, ce travail survole dans un premier temps la vie et la carrière d’Hervé pour observer la nature de sa participation au développement du genre et l'impact de sa biographie sur cette trajectoire ; dans un deuxième temps, nous étudions son approche du comique telle qu’elle se manifeste dans le livret et la musique de ses œuvres. Le premier des quatre chapitres qui composent cette thèse dresse un bilan des données biographiques qu’on peut extraire des trois livres qui ont été consacrés au moins en partie à Hervé (Schneider 1924, Ghesquière et Cariven-Galharret 1992 et Rouchouse 1994). Le chapitre 2 montre le nouvel éclairage que jette sur la carrière du compositeur le dépouillement d’archives, et aborde entre autres le sujet délicat et fortement occulté jusqu’à maintenant du procès et de la condamnation du compositeur pour détournement de mineur. Le chapitre 3 propose un inventaire des ressorts du comique employés dans les opérettes de Hervé entre 1848 et 1870 et plus spécifiquement dans L’œil crevé (1867), première œuvre ambitieuse en trois actes où se cristallisent l’ensemble des procédés comiques du compositeur. Le chapitre 4 observe l’application de ces procédés dans Le petit Faust (1869), une parodie du Faust (1859) de Gounod, qui s’est avéré le plus grand succès d’Hervé et constitue probablement son chef-d’œuvre. Today, the name of “the father of operetta”, Florimond Ronger, who worked under the moniker Hervé (1825-1892), is generally relegated to a footnote in the annals of music history. Yet, if Jules Lemaître's contention that operetta is the only dramatic genre produced by the second half of the nineteenth century is indeed true, one may well ponder how its leading exponent, a composer whose works attained a level of success during his lifetime comparable to that of his most famous rival, Jacques Offenbach (1819-1880), could fall into obscurity.
The purpose of this dissertation is to evaluate the contribution of Hervé to the birth and development of operetta from 1848 to 1870. To do this, this work shall first survey Hervé's life and career to examine the nature of his participation in the development of the genre and the impact of his biography on its trajectory. Next, we shall study his approach toward the comic as it manifests in both the libretti and music of his works. Chapter 1 of the four which comprise this dissertation provides an overview of the biographical data which can be extracted from the three books devoted at least in part to Hervé (Schneider, 1924; Ghesquière and Cariven-Galharret, 1992; and Rouchouse, 1994). Chapter 2 is a distillation of the information gleaned from an examination of the archives which sheds new light on the career of the composer. Among other topics, the delicate and heretofore highly obscure subject of Hervé's trial and conviction for enticement of a minor will be explored. Chapter 3 consists of a general inventory of the comic devices used in the operettas of Hervé between 1848 and 1870 and more specifically a detailed analysis of those found in L’œil crevé (1867), his first ambitious work in three acts wherein is found the synthesis and crystallization of all the composer’s comic devices. Chapter 4 examines the implementation of these same techniques in Le petit Faust (1869), a parody of Gounod’s Faust (1859), which proved to be Hervé's greatest success and probably his masterpiece.
Note·s
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