Abstract(s)
Ce mémoire de maîtrise examine les processus d’intertextualité liés à la représentation de la femme dans la culture musicale folk ou soft rock et examine les mécanismes par lesquels ils sont récupérés par les tenants du suprémacisme blanc. Le mémoire se consacre
exclusivement à l’analyse d’une ballade folk pour voix et piano: Tomorrow Belongs To Me,
telle qu’enregistrée par la chansonnière suédoise raciste Saga. Cet arrangement d’un extraitde la trame sonore du film Cabaret soulève la problématique de l’apparition des femmes sur la scène musicale suprémaciste, ainsi que celle de la réception de leur musique par les militants masculins. La recherche montre que le choix esthétique de Saga lui permet concurremment de se complaire aux codes d’un milieu à nette dominance masculine et de les défier, assimilant du coup l’idéologie fasciste à l’expression et à l’expérience de la
féminité.
Le présent travail est basé dans un premier temps sur l’analyse sémiologique des
composantes musicales de l’oeuvre, appuyée à la fois sur la littérature musicologique et
sociologique sur le folk et la musique de masse, ainsi que sur des entrevues visant à
recueillir chez les sujets des matériaux de comparaisons interobjectives, ceci d’après le
modèle de Tagg. L’analyse s’appuie ensuite sur une approche holistique intégrant l’analyse du texte, sa mise en contexte et la compréhension de cette pièce en tant que propagande,cela afin de saisir les nouvelles formes de rhétorique employées dans le créneau musical raciste.
This Master’s thesis examines the intertextuality processes related to female gender representation in the folk and soft rock music culture and examines the mechanisms by which those are hijacked by tenants of white supremacism. The research focuses solely on the analysis of a folk ballad for voice and piano: Tomorrow Belongs To Me, as recorded by Swedish racist songstress Saga. This arrangement of an excerpt from the movie soundtrack Cabaret raises the issue of the emergence of women on the racist musical scene, as well as the issue of the reception of their music by male militants. The thesis shows that Saga’s
esthetic allows her to conform herself to the codes of a male-dominated milieu, as well as to defy them simultaneously, thus allowing her to assimilate a fascist ideology to the expression and experience of womanhood.In its first section, the paper is based upon the semiological analysis of the musical components of the piece, supported by musicological and sociological literature about folk and mass music, as well as by interviews aiming at collecting inter-objective comparison material from the participants, according to Tagg’s model. The analysis is then grounded ona holistic approach, which integrates a text analysis, providing the setting as context in addition to the understanding of that piece as propaganda, with the aim to understand the new forms of rhetoric employed in racist music.