Abstract(s)
Dans ce mémoire, les contes de trois conteurs contemporains du Québec – Jos Gallant d’André Lemelin, Ti Pinge de Joujou Turenne et L’entrain à vapeur, de
Fred Pellerin – font avant tout l’objet d’une lecture pragmatique afin de mieux comprendre comment le conteur, qui emploie le canevas en spectacle, transmet
une fiction à un auditoire ou à un lectorat. L’étude présente d’abord une analyse comparative de chacune des prestations avec la version publiée d’un même récit et
met ainsi en relief leurs points de convergence et de divergence. Selon l’hypothèse avancée, l’analyse de la prestation des conteurs qui suivent un canevas révèlerait
comment s’y manifestent les dimensions performatives et les articulations du discours fictionnel. Corrélativement, l’examen des rapports entre le conteur et son public permet ensuite de s’interroger sur le statut du narrateur et de voir en quoi et comment, durant la performance, la fiction est partagée avec l’auditoire. L’analyse des énoncés performatifs, inspirés des travaux de Kerbrat-Orechionni et la dynamique de vectorisation proposée par Pavis pour l’étude de la gestuelle, des
mimiques et de la voix, sont mises à contribution et visent également à dégager les outils pouvant servir à l’analyse des spectacles de contes. Au terme de cette recherche, l’auteure démontre les avantages liés au canevas, notamment en ce qui concerne les interactions qu’il favorise avec le public et dans la liberté qu’il procure, en permettant de modifier ou d’adapter le discours et les ressources expressives du conteur à chacune de ses représentations.
In this thesis, the three tales written by contemporary Quebec storytellers – Jos Gallant by Andre Lemelin, Ti Pinge by Joujou Turenne and L’entrain à vapeur by
Fred Pellerin – are for the most part subjected to a pragmatic reading, where the objective is to develop a better understanding of how these storytellers employ
structure in storytelling to transmit fiction to their audiences or readers. The study begins with an analysis of each story, a comparison of the storytelling and
published versions, and finally their various points of convergence and divergence are highlighted. In accordance with this hypothesis, the analysis of each
storyteller’s performance structure will reveal how the performative and fictional discourse dimensions are expressed. Correspondingly, through examining the
relationships between the storyteller and the audience, we question the narrator’s status and discover by what means and how the fiction is shared with the audience during the performance. The analysis of performative statements, inspired by the work of Kerbrat-Orechionni and by dynamic vectorization put forward by Pavis for the study of gestures, facial expressions and voice, which are all made to contribution, also targets the identification of any tools useful for storytelling analysis. Once having completed this research, the author demonstrates how
structure, especially that used to encourage audience interaction and the overall freedom generally procured can be beneficial in modifying or adapting expressive speech and other resources available to storytellers in each of their performances.