Abstract(s)
Depuis quelques années déjà, la responsabilité de l’éducation à la citoyenneté est principalement confiée à l’enseignement de l’histoire dans le réseau scolaire québécois. Toutefois, aucune étude expérimentale n’a démontré que l’histoire était la matière la plus apte à éduquer à la citoyenneté. Cette recherche vise donc à savoir si les étudiants de niveau collégial transfèrent leurs connaissances historiques dans la résolution d’un problème d'actualité présentant une connotation historique. Le groupe cible de cette recherche est formé de vingt-cinq étudiants de Sciences humaines (ayant des cours d’histoire) et le groupe contrôle est constitué de vingt-cinq étudiants de Science de la nature (n’ayant pas de cours d’histoire). Durant des entrevues semi-dirigées d’une trentaine de minutes, les étudiants avaient à se prononcer sur une entente signée entre les Innus et les gouvernements fédéral et provincial. Une mise en situation leur était présentée préalablement. Il est ressorti peu de différences entre le groupe cible et le groupe contrôle. Ces deux effectifs considérés ensemble, le quart des répondants n’utilisait aucune connaissance historique. Surtout, la variable influençant le plus le transfert des connaissances historiques s’avère être le sexe. Parmi les répondants n’utilisant aucune connaissance historique, il n’y avait qu’un répondant de sexe masculin; et les seuls répondants à avoir utilisé les connaissances conditionnelles étaient tous de sexe masculin. C’est donc dire que le système scolaire québécois ne favoriserait pas suffisamment le transfert des connaissances historiques dans l’analyse de situations actuelles.
For the last few years, citizenship education in Quebec schools has been part of the history curriculum. However, this decision is not based on any experimental studies that would have shown history to be the topic best suited to the teaching of citizenship education. The objective of this research is to find out if college level students transfer their historical knowledge to use it in solving present day problems presenting an historical perspective. The target group of this research consists of twenty-five Social Science students (taking a history course) and the zero-group is made up of twenty-five Science students (not having a history course). During the semistructured thirty-minute interviews, students were asked to give their opinion on a treaty signed between the Innu and the two levels of government. A situation scenario was obviously presented to them beforehand. The outcome showed little difference between the target group and the zero-group. Moreover, when both groups were considered together, a quarter of respondents did not use any historical knowledge. Furthermore, the most influential variable in the transfer of historical knowledge proved to be gender. Amongst respondents using no historical knowledge, there was only one male respondent ; the respondents having used conditional knowledge were all males. It is to say that the Quebec school system does not foster the transfer of historical knowledge sufficiently in regard to the analysis of present day situations.