Abstract(s)
L’importance du concept identitaire est maintenant reconnue dans la recherche en histoire. Processus à la fois individuel et collectif, le sentiment d’appartenance constitue la base de l’identité d’un groupe. Dans ce mémoire, nous nous proposons d’étudier le développement de la conscience identitaire mandchoue, et du rôle qu’elle a joué dans la construction identitaire chinoise jusqu’à la Révolution de 1911. L’étude historiographique nous permettra de suivre l’évolution du regard porté sur la dynastie mandchoue des Qing par la recherche occidentale, de rejeter complètement la théorie de leur sinisation, lui préférant celle de leur acculturation. L’étude en parallèle des deux constructions identitaires nous amènera à conclure qu’elles sont indissociables l’une de l’autre, objet de notre première hypothèse. En deuxième lieu, nous avancerons l’idée que la Chine a bénéficié de la présence mandchoue, aussi longtemps que la dynastie pouvait prétendre à une représentation universelle. Enfin, notre dernière hypothèse montrera que le facteur ethnique a été d’une importance cruciale dans la gouvernance d’un empire à la fois multiethnique et multiculturel, et le demeure.
The importance of the identity concept is now recognized by the scholarship in History. The feeling of belonging, being at the same time a personal and a collective process, is at the cornerstone of a group identity. In this dissertation, we intend to study the growth of Manchu identity’s awareness, and what part it plaid in the Chinese identity construction process, up to the 1911 Revolution.
An Historiographic analysis will allow us to follow the evolution of western scholarship outlook on the Qing dynasty, and to substitute the thesis of their sinicization by the idea of their acculturation. Our first hypothesis is that a parallel comparison between both identity constructions will lead to the conclusion that they are inseparable from one another.
Secondly, we will suggest that as long as the dynasty could pretend to a universal representation, China benefited from Manchu rule.
Finally, our last assumption will demonstrate that the ethnic component was, and still is, a key factor in the rulership of a multicultural and multiethnic empire.