L’approche phénoménologique en urbanisme : la recherche d’une meilleure pratique, la pratique d’une meilleure recherche
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Les ateliers de l'éthique = The ethics forum ; vol. 5, no 2.Éditeur·s
Centre de recherche en éthique de l'Université de MontréalAffiliation
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Résumé·s
En urbanisme, l’approche phénoménologique permet de se pencher sur l’expérience de l’individu et, plus précisément, sur le rapport que celui-ci entretient avec son milieu de vie. Cette approche permet de concevoir des milieux de vie mieux adaptés aux besoins et aux expectatives des individus et suppose des démarches d’aménagement qui accordent un rôle important au citoyen. Toutefois, si l’approche phénoménologique est couramment utilisée dans le cadre de travaux théoriques, elle est difficilement adoptée sur le terrain, en dépit de son utilité et des justifications que l’on peut donner à son utilisation au plan éthique. Dans le présent article, nous explorons les raisons d’une telle disparité en levant le voile sur une double difficulté : difficulté professionnelle, d’une part, à dépasser le modèle déterministe du rapport personne–environnement ; difficulté scientifique, d’autre part, à ancrer la production de connaissances dans les processus de transformation du milieu de vie. In urban planning, the phenomenological approach focuses on personal experiences and, more precisely, on the study of the person–environment relationship. This approach allows the conception of living environments to be better suited to the needs and expectations of people; it involves planning process where citizens play an important role. However, while the phenomenological approach is commonly used for theoretical work, it is hardly adopted in practice, despite its use- fulness and the ethical justifications of its use. In this paper, we explore the reasons of this disparity by highlighting a twofold difficulty: first, a professional difficulty in going beyond the deterministic understanding of the person–environment relationship; second, a scientific difficulty in anchoring the production of knowledge in the processes of transformation of the living contexts.